Viens du Louvre

William etait venu au trot depuis le Louvre, ne s'arretant que pour acheter deux sandwichs froids et une bouteille de vin bon marche au petit casino qu'il avait trouvé sur sa route.
Lorsqu'il arriva sur son territoire il ralentit le pas, observant les alentours. Ce n'était pas le genre de chasse dont il avait l'habitude, mais ça restait une chasse.
Les proies ne manquaient pas. Ça et la des groupes de un, deux ou plus de clochards trainaient, demandant l'aumône aux passants qui, écœurés, faisaient semblant de ne pas les voir.
Au loin un petit groupe de caïds étaient tout a leur business.

William continua un peu plus loin, il avait une idée assez précise de celui qu'il voulait. Sans chien, les réactions des animaux a son encontre pouvait le desservir, suffisamment miséreux pour être reconnaissant de peu, mais pas totalement abruti par le désespoir...

La chose se révéla relativement ardue, la période de l'année y étant certainement pour beaucoup. La plupart de ceux qui avaient un instinct de survie plus développé que leur fierté avaient trouvés un foyer d'accueil pour échapper au froid mordant de la nuit.

Il réussi tout de même a trouver son "bonheur". Un vieux vagabond emmitouflé dans des vêtements de laine rongés par les mites, assis sur une couverture, profitant de l'éclairage public pour feuilleter un livre qui avait connu des jours meilleurs.

Il s'assit non loin, demandant d'un ton morne si ça ne le dérangeais pas qu'il se pose a coté un moment.

Un grognement en réponse.

Il sorti la bouteille de villageoise qu'il avait partiellement vidée.

"T'en veux ?"

Le vieux lui arrache la bouteille des mains et boit a longues goulées. Il repose la bouteille vide de coté en laissant échapper un rot sonore.

"Bon, k'es tu ve a la fin? Accouche vite pass que j'ai aut'choz a foutre! Buuuurp!"

William inspire profondément, ça risque d'être plus ardu que prévu. Il lui explique patiemment ce qu'il recherche : quelqu'un qui connait ce qui se passe dans le quartier et qui veuille bien l'avertir quand y a des trucs pas nets. Oui, un peu comme le ferait un indic pour un flic. Et non il est surtout pas un de ces encules de poulet. Bien sur qu'il sera récompensé de ses efforts, mais qu'il s'avise pas a lui balancer des conneries pour avoir son litron...
Un moyen de contact est trouvé, un triangle tête en bas a la craie sous un porche et s'il veut être trouvé il a qu'a demander Marco auprès de ses copains, de toute façon il bouge jamais vraiment de son coin. Et il a rien contre le pinard, mais de la bouffe ou des petits objets de confort lui plaisent bien aussi, et des bouquins de philo aussi, il aime bien les bouquins de philo, ça fait gamberger...

Une fois les négociations achevées William se relève, sort les deux sandwichs de son sac et en refile un a Marco. Il n'attend pas de merci, il n'en auras pas.

Il s'eloigne en mâchonnant le deuxième sandwich et une fois hors de vue, crache le tout dans une poubelle.

Une première étape est franchie....

Un contact avait été pris, il en faudrait certainement d'autres, mais William n'aimait pas courir deux lièvres a la fois.
Maintenant il voulait trouver un refuge pour le clan, un lieu qui offre protection et nourriture proche.
Il sillonna donc le quartier, cherchant l'objet de son désir, espérant secrètement trouver par la même occasion l'ancien refuge du clan.

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'Dés 10 faces' : 6, 2, 9

William cherchait depuis un bon moment déjà lorsqu'il se rendit a l'évidence: il ne trouverait jamais l'ancien refuge gangrel de cette manière.
Ne voyant aucune autre façon de procéder il fit donc le deuil de pouvoir le trouver un jour.
Il lui faudrait donc en établir un nouveau, mais pour ça il allait avoir besoin de goules...
Cela attendrait pour le moment, il n'avait rencontré aucun mortel méritant ce don pour le moment.
Il rentra au Louvre, espérant que fleur lui ai fait parvenir les enregistrements, histoire que sa nuit ne soit pas perdue...

Vers le Louvre

Depuis le louvre

Il gara sa voiture non loin de la cathédrale notre dame, il s'y arrêta un moment le temps de réfléchir a la situation.
Ahuitzotl, le seul autre représentant de son clan, ne pouvait pas être considéré comme un vrai gangrel?
Ils étaient du même sang, la seule chose qui différait etait l'éducation qu'ils avaient reçus. Il s'allongea sur le capot de la voiture et observa la lune en réfléchissant.
Il ne pouvait pas lui en vouloir, il etait ce qu'il etait, point.
William réfléchit longtemps, comme jamais il ne l'avait fait depuis son étreinte. Il repensa a toutes les fois ou ce qu'on lui avait appris avait influencé ses choix, imaginant les conséquences s'il avait agi selon son instinct.
Peut être les choses auraient été différentes, non. Surement. En mieux ?
En tout cas pas en pire. Du coup il revit son point de vue sur les ravnos. Bien sur ils restaient fourbes et menteurs, et ils étreignaient parmi le peuple que son clan avait juré de défendre, mais objectivement ils n'étaient pas bien pire que d'autres clans...

Oui, il ferait un effort, pour son frère. Depuis presque cinquante ans il cherchait des réponses, fouinant dans les bibliothèques sous le regard amusés de ses congénères. Cette soif s'était accrue les dix dernières années, mais aujourd'hui, une fois en paix avec son âme, il sut qu'il trouverait des réponses.
Son frère les lui donneraient...

Il se dirigea vers le pont St. Louis, se munissant au préalable d'un sac hermétique. L'endroit qu'il avait repéré lors de ses recherches de la nuit pouvait faire un refuge très sur. Sous le pont une petite cavité s'enfonçait dans la terre, un homme ne pouvait s'y glisser qu'en rampant.
Au bout de trois mètre de reptation une cavité permettait de se tenir debout. Il effleura le sol, pas de béton. Une argile molle qui collait aux doigts et qui risquait de tacher les vêtements.
L'endroit lui semblait parfait, et le serait plus encore avec quelques goules animales pour veiller sur eux pendant la journée. Il ôta ses vêtements, les rangea dans le sac hermétique qu'il avait pris et fusionna avec la terre afin de vérifier si une chape de béton ne viendrait pas contrarier ses plans.
Non parfait, comme il le pensait ils étaient dessous.
Il reemergea, il etait couvert de boue. Une partie de la petite grotte etait inondée, il profita de l'eau pour se laver et se rhabilla rapidement. Il y avait de grandes chance que l'endroit soit inondé lorsque la Seine monterait un peu, mais pour l'heure ça parerait a l'urgence.
Il ressortit en rampant, attentif au fait de ne pas être vu et se dirigea vers l'entrée du pont. Il y attendrait Ahuitzotl...

Spoiler:

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#1 'Dés 10 faces' : 8, 5, 10

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#2 'Dés 10 faces' : 3, 3, 9

Ahuizotl avait perdu du temps au Louvre, les goules lui ayant fortement suggéré de s'habiller avant de sortir dans Paris afin de ne pas briser la Mascarade. Oui, c'est vrai, cette Mascarade qui dirigeait la vie des caïnites comme si ils n'étaient que des marionnettes qui se donnaient en spectacle au Dieux qui appreciaient la scène de leur piédestal ...

Sur le chemin qui fut court, il se pencha sur l'eventualité du reveil des Antédiluviens qui étaient annoncé par certains ... respecteraient ils la Mascarade eux aussi ? Cette évidence le fit sourire. Il savait que cette comédie à laquelle s'attachait les caïnites de la ville n'allait plus tenir bien longtemps et qu'il faudrait se pencher sur la survie de l'espèce au lieu de la survie des apparences.

Il savait que le cycle se terminait et il devait tout faire pour que les Dieux permettent au nouveau cycle de commencer. Rien d'autre n'avait d'importance et il devait réunir toutes les forces alliées necessaires pour accomplir sa prophétie.

Soudain, il aperçu son frère, déjà là à l'attendre sur le pont. Le poids de la prophétie disparu alors, ses pensées immédiatement chassées par l'image de ce Gangrel aux yeux dorés qui lui apportait tant de réconfort. Il accelera la pas pour le rejoindre et le pris dans ces bras comme pour profiter de l'essentiel de son existence présente.

"Quel bonheur de te revoir William !" Lui dit il avant de se détacher de lui pour retrouver une attitude plus ..."digne".

"Tant de choses se passent alors que nous n'avançons pas. Les caïnites de Paris se laissent bercer par les illusions et ne se préoccupent pas de cette menace qui plane à part quelques individus isolés.

Sais tu que la Sénéchale Isabault est morte et que c'est Stanislas d'Aragon qui la remplace. Que les Dieux soient cléments car ils ne voient rien venir. Ils vont tous mourrir comme des proies sans defenses si nous ne faisons rien."

Ses propos étaient emplis de tristesse, il n'y avait pas de désespoir mais plutôt de la miséricorde comme s'il avait perdu l'une de ses brebis et qu'il voulait protéger le reste du troupeau.

William attendait depuis un petit moment lorsque ahuitzotl apparut. Surpris par l'étreinte de ce dernier, il le laissa faire, pour finalement lui rendre brièvement son étreinte.
Il prit un moment pour l'observer, sentant une chose changée en lui. Il était blessé, dans son corps comme dans son amour propre sûrement, mais il semblait plus déterminé.

Il hésita a lui proposer de chasser un peu, les dernières heures de la nuit étaient propices a ça, mais ils avaient des choses a dire avant...Il devait savoir de quoi retournait cette histoire de prophéties.

Prenant le bras de son ami, William l'entraina en bas du pont.

"Suis moi, je vais te montrer."

Il descendit, précédant son frère. Arrivés devant le petit trou il lui indiqua de s'y faufiler pendant qu'il surveillait les environs.

Spoiler:

La dernière fois qu'ils avaient dormi à l'extérieur ils avaient failli se faire avoir, il était hors de question de reproduire cette erreur...

Une fois a l'intérieur il activa sa vision nocturne, s'attendant à ce que son frère fasse de même, et ôta ses vêtements, les pliant soigneusement avant de les ranger dans son sac.

"Si tu ne veux pas les couvrir de boue, fait de même."

Il attendit qu'Ahuitzotl ait fini, grimaçant à la vue des blessures béantes, avant de reprendre la parole.

"Je veux tout d'abord m'excuser à nouveau pour la réaction que j'ai eu pour ton amie Ravnos, les temps changent et peut être est il temps que nos clans soient a nouveau unis...
Oui, je savais pour la sénéchale, la reine nous l'a annoncée hier soir, pour son successeur par contre, je ne savais pas. Je ne l'ai jamais rencontré, donc je ne pourrais pas te dire si c'est un bien ou un mal... Nous verrons bien..."

William marqua une pause, ne sachant comment inciter son ami à lui parler de ces prophéties, sans l'y contraindre.
Ces choses là pouvaient être assez mal vues, et peut être ne souhaitait il pas en parler, mais il devait savoir.

"Tout à l'heure tu as parlé de....prophéties, j'aurai bien aimé, si tu le désires, que tu m'en dise davantage."

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'Dés 10 faces' : 4, 10, 3

Ahuizotl suivi les consignes de William puis découvrit la cache. C'était du bon travail, un coin vraiment sûr pensa-t-il.

Mais William était soucieux pour son Primogène, trop peut être, il n'arrivait pas à en prendre la juste mesure.

Il lui trouvait un refuge plus sûr, il était prêt à faire fi de sa haine avec les Ravnos, et cette prophétie dont il ignorait presque tout et qu'il ne comprendrait peut être jamais. Pourquoi voulait il en savoir plus ?

Il se devait de le rassurer et de répondre au mieux à ses interrogations; Alors, il prit le temps de s'installer par terre et de lui conter cette partie de l'histoire...

"Wiliam! Tu as encore une fois fait un excellent travail et le clan pourra utiliser cette cache en toute tranquilité. Pour ce qui est du nouveau sénéchal, je l'ai déjà croisé et il m'a l'air plutôt sympathique; je lui ai donné ma permission de s'installer sur mon territoire mais j'ai malheureusement perdu sa carte mais nous le verrons demain au Louvre au milieu de la nuit si tout va bien."

A cet instant, il allait entamer le point le plus délicat et il ne savait pas si William comprendrait ou s'il le prendrait définitivement pour un fou, n'accordant plus aucun crédit à son Alpha. Un chef de Meute ne devait montrer aucune faiblesse et il était conscient que cette apparente folie aux yeux des autres caïnites representait son plus gros point faible.

William était le premier à l'attaquer la dessus, pas étonnant, il était de son clan et le connaissait déjà mieux que quiconque ! Il ne serait pas le dernier mais il avait droit, en temps que frère, d'avoir des explications et surtout de savoir que son Alpha n'était pas fou et qu'il était beaucoup plus fort qu'il ne pouvait l'imaginer.

Son regard se fit plus dur. Celui d'un chef sans faille, qui ne montrait pas d'animosité mais plutôt qui défiait respectueusement un adversaire pour assoir son autorité.

"Concernant la Prophétie, tu as le droit de savoir et je ne te cacherai rien mais tu risques de ne pas comprendre. Sache qu'il y a plusieurs siècles de cela, mon peuple vivait dans le respect des Dieux et nous nous efforcions d'écouter leur volonté. Courrousser les Dieux pouvait attirer des catastrophes pour notre civilisation et nous faisions tout ce que nous pouvions afin de les satisfaire.

Nous faisions des sacrifices pour éviter que le soleil ne se perde dans les ténèbres et que la mort se répende. Mais vois tu, au délà de tout ça, les Dieux nous enseignaient beaucoup de choses et notre peuple pouvait lire dans les étoiles et prévoir l'avenir. Nous avons pu ainsi et grâce à eux permettre le renouvellement du cycle de la vie de notre planète durant quatre ères.

Lorsque je fus transformé par mon Sire, je n'avais pour objectif que de lutter afin de repousser l'envahisseur espagnol. Mon peuple n'avait pas les moyens de lutter contre ses nouvelles armes, ses chevaux et l'ennemi n'acceptait pas la réddition, il était venu pour nous détruire. Malgré les efforts de mon Sire, mon peuple a disparu mais le cycle continue et plus personne n'écoute les Dieux et ne voient les signes qu'ils envoient pour sauver cette Terre qui court à sa perte. C'est alors que de ma torpeur, je recevais des visions, des visions de plus en plus précises mais au fil des siècles, ma mémoire ne retenait plus rien, mon âme ne percevait plus rien, mon être était perdu dans les ténèbres les plus profondes jusqu'au jour ou quelqu'un m'a reveillé. En prenant leur vie et en faisant couler leur sang, j'ai réussi à retrouver le lien qui me lie aux Dieux anciens et j'ai eu cette image de Paris et de cette chevelure rousse ...nommée Shanel (à cette instant, Ahuizotl eu comme un leger doute) qui serai le guide pour accomplir cette prophétie. Le temps a effacer les autres détails mais plus le sang coule et plus le lien se renforce. Ils sont toujours là et je suis leur unique espoir tout comme il sont le mien et celui de chaque être vivant de cette magnifique Terre. Je ne sais pas encore si cette prophétie est liée à la gehenne qu'à évoqué Malvin l'autre nuit. Je ne sais pas encore ce que signifie vraiment tout ce sang qui coule pour sauver la Terre. Mais je sais que mon lien reprend vie petit à petit et que bientôt, je saurai comment agir.

Je suis en train de retrouver mes marques et d'après mes premiers calculs, la fin du cycle arriverait dans votre année 2012 ... nous devons donc faire vite."

Il marqua alors une pause, comme à la fin de toute histoire puis repris, le regard toujours aussi dur et determiné.

"Ne va pas croire que ma civilisation était folle car je suis sûr que cette prophétie a un sens que je n'ai pas encore saisi car je suis depuis trop longtemps endormi et coupé de cette réalité. Mais je vais aller voir les gitans et les Garous qui ont su garder des liens mystiques avec le monde et j'aurai des réponses. Shanel, si elle est réellement le guide annoncé doit être protégée.

Tu es le seul à présent qui connaisse ma faiblesse, oui William je vais devoir faire couler beaucoup de sang. Oui William je vais devoir sauver cette Terre quel qu'en soit le prix, tel est mon fardeau. Mais sâche mon frère que je ne reculerai devant rien ni personne et que si tu t'avisais de m'empecher de réaliser ma destinée, je serai obligé de te détruire comme je détruirai tout autre ennemi. Mais je t'ai accordé ma confiance en te racontant mon histoire et personne d'autre ne devra savoir car je suis convaincu que personne ne pourra comprendre ce que je fais !"



Il attendait de voir quelle serait la réaction de William. Il esperait que ce dernier ait toujours confiance en lui mais il avait fait ce qu'il devait faire. Au moins sont frère n'avait plus de doute à son sujet.

Assis en tailleur en face de son frère, William était toute ouïe.

Il tenta tant bien que mal de comprendre son histoire et lorsqu'il eut fini de parler, hésita un moment avant de lui répondre.
La détermination dont il faisait preuve, quitte à détruire son frère, effrayait William autant qu'elle lui faisait éprouver un profond respect pour son interlocuteur.

Un catalyseur, voilà ce qu'il était, même si toute la portée de cette signification lui échappait, l'instinct de William le poussait à le suivre. Jadis Mithras lui avait insufflé un tel sentiment, afin de s'assurer sa fidélité. Mais là, ce sentiment était naturel, aucun doute n'était permis.

"Oh mon frère, quel fardeau tu as là!
Tu as raison, je ne comprends pas tout ce que tu m'as révélé, mais je n'ai pas besoin de comprendre pour accepter.
Je t'ai déjà reconnu comme mon alpha, et les révélations que tu viens de me faire ne changent rien. Je suis avec toi et ensemble nous tenterons de sauver ce monde. Même s'il faudra s'associer aux Ravnos, même si nous sommes seuls, nous agirons pour ça.
Il nous faudra être prudents, nous montrer avisés dans le choix de qui mettre au courant. Car si nous nous trompons, au mieux il nous prendrons pour des fous et se rirons de nous, au pire ils chercheront à nous détruire."

William passât en revue les caïnites rencontrés jusqu'alors, auxquels pouvaient ils faire confiance?
La reine? Surement pas.
Fleur? En dernier recours...
Il avait beau réfléchir, mis à part Malneaus, aucun caïnite ne trouvait grâce à ses yeux...

Ahuizotl regarda William droit dans les yeux et le fixa un instant, comme si il essayait de lire en lui. Pourtant, il ne s'agissait pas d'un regard inquisiteur mais un regard bienveillant qui cherchait à déceler si son frère était rassuré ou s'il était toujours inquiet.

Il semblait que le vieux Gangrel avait encore des leçons à prendre auprès de William car il avait réagit de manière on ne peut plus parfaite face à cette histoire. En aurait il fait autant si William avait essayé de lui faire changer sa vision du monde ?

Il souria à son frère dont il était si fière. Cet homme en face de lui était son plus bel allié et bien plus encore.

"Ce fardeau mon frère, est beaucoup plus facile à porter depuis que tu es à mes côtés ! Mais rassure toi, la menace qui pèse sur ce monde commence ici à Paris et avec ce Russe. Je ne sais pas pourquoi ni comment mais pour l'instant, notre objectif est le même que celui de notre Reine et nous n'aurons pas besoin de les convaincre d'éliminer cet homme. Par contre, j'aimerais bien savoir pourquoi il en a après Shanel car il sait forcément des choses que nous ignorons."

William sentit les premiers signes de torpeur le gagner. Il répondit à son frère tout en s'enfonçant doucement dans la terre.

"Demain nous poserons la question à Shanel. Puis nous débarrasserons ce monde du vampire russe, avec ceux qui voudront bien nous accompagner. Pour l'heure repose toi mon frère, tu es en sécurité ici."

Spoiler:

Ahuizotl regarda son frère s'enfoncer dans la terre, écoutant ses derniers mots avec beaucoup de joie.

Il aimait sentir que William comprenait ce qu'il ressentait même s'il ne comprenait pas tout ce qu'il essayait de lui dire. C'était beaucoup plus par confiance que par conviction et Ahuizotl espèrait sincèrement que William ait la preuve, un jour, qu'il avait eu raison de suivre Ahuizotl sur ce chemin incertain.

Il regarda le ciel qui commençait déjà à s'éclaircir devant l'arrivée prochaine du soleil. Il aimerait tant pouvoir le regarder et sentir sa chaleur ...

Il murmura alors comme une prière.

[en nahualt]

Je suis la Mort mais je lutte pour la vie

Je suis les ténèbres mais je suis béni

Je rêve chaque jour que viendra l'éclairci

Mais c'est dans le sang que je vivrai mes nuits

Oh Grands Dieux guidez moi

Pour que je puisse guerir tous ces maux

Oh Grands Dieux montrez moi

Comment apporter le renouveau

Son corps s'enfonça lentement alors qu'il finissait sa prière. Son âme était ici en sécurité...

Après cette longue et belle journée, Ahuizotl se reveilla plus serein. Il se sentait plus ... revivifié ...

Ses blessures s'étaient refermées encore un peu et n'allaient bientôt devenir qu'un mauvais souvenir, même si elles étaient encore profondes par endroit.

Il regarda le ciel pour y trouver quelques signes de sa civilisation disparue mais il était conscient que son souvenir ne revivrait plus jamais. La vie de cette Terre serait différente mais elle serait tout aussi belle surement ...

Il réalisa alors que la pollution de ce monde, que le goudron et l'acier, les lumières artificielles et le bruit des klaxons n'étaient que le reflet de ce mal qui hurlait sa puissance en prenant le controle de cette Terre. Le vieux Gangrel se motiva alors pour reprendre le rythme de sa course effrenée pour ne pas echouer dans sa quête.

Dans l'immédiat, il devait chasser. Chasser car il savait que si un combat devait avoir lieu, il devait être prêt à le livrer dans les meilleures conditions possibles.

Alors il se rappela qu'il n'était pas seul ! Il avait presque oublié ce bonheur qu'il vivait et qu'il ne rêvait pas ! William était à ses côtés, tel un frère aussi courageux, aussi impétueux et surement plus sauvage encore que lui. Son compagnons inespéré qui lui faisait toujours confiance alors qu'il venait de lui reveler son secret. Comme si ce Gangrel aux yeux dorés était un Dieu envoyé ici pour le guider et veiller sur lui.

Il s'assit en tailleur pour attendre que ce dernier émerge, impatient de le retrouver ...

Doucement il sortit du sol.
Cette sensation de la boue qui coulait sur son corps..... Si agréable.....
Une folle énergie l'envahissait, il se sentait bien. Sa tanière etait sure, et il allait chasser!!!
Son corps tressaillit et ses mâchoires claquèrent dans le vide.... Tout etait plaisir anticipé. Traquer sa proie, ressentir sa peur, suivi de son désespoir au moment où il porterait le coup fatal.
Se gorger du sang encore chaud du corps d'où s'échappait peu à peu la vie....

Il s'étira, faisant craquer ses muscles, puis soudain s'interrompit. Il y avait quelqu'un d'autre dans la tanière!!
Il huma l'air et sentit l'odeur légèrement métallique caractéristique des vampires... Oh oui, un vampire, leur vitae était bien meilleure que celle des humains...
Instinctivement son sang agit dans son corps afin de lui conférer une meilleure vue dans ces ténèbres.
Parfait! Il était déjà blessé et amoindri, une chasse facile et si jouissive.
Lentement il se redressa, avançant doucement vers sa proie...
La future victime avait choisi un bien mauvais endroit pour se réfugier hors de portée de ceux qui la chassaient...
Droit dans la gueule du loup...
Il n'était plus qu'a un bond et elle ne bougeait toujours pas... Tant pis pour elle.
En un éclair il lui fondit dessus, le plaquant au sol et plongeant ses crocs dans sa nuque. La vitae emplissait sa bouche et ses sens, si douce, si puissante, si enivrante...
Sa proie ne se débattait plus depuis un moment lorsqu'il connut l'extase de gouter à son "sang du coeur", puis se fut fini.
Tout au plaisir de se sentir repu il jeta un dernier regard à sa proie... Un petit indien qui le fixait encore avec dans le regard un mélange d'incompréhension et de tristesse...

"AHUITZOTL!!!!"

Cette fois ci William se réveilla pour de bon et émergea en hurlant hors de la terre boueuse. Cette sensation l'ecoeurait...
Il regarda autour de lui et vit son frère qui venait d'émerger lui aussi. Il tomba à terre, le soulagement lui ayant coupé les jambes.
Il sentit la bête ricaner au fond de lui. Ce soir ce n'était qu'une vision... Mais elle trouverait la faille un soir, elle l'avait déjà fait et elle recommencerait...

Il hocha la tête à l'encontre de son frère sans mot dire, puis se dirigea vers la partie inondée de la grotte pour se débarrasser de cette boue. Une fois propre il s'habilla et constata qu'il avait reçu un message. Après l'avoir lu il tendit le portable à son frère.

"C'est pour toi. De la part de Mr Daragon."

Spoiler:

Spoiler:

Ahuizotl récupéra la petite boite, une expression de méfiance sur le visage. Il regarda attentivement le message qui y était inscrit. Le vieux Gangrel avait beaucoup de mal a déchiffrer le message. Il le fit à haute voix afin que William puisse le corriger en cas d'erreur.

Après quelques minutes, il comprit qu'il était invité au Louvre pour un conseil de guerre avec les autres chefs de clans parisiens.

Un sourire de satisfaction s'afficha lorsqu'il dit à William qu'il irait au Louvre dès qu'il aurait retrouvé Shanel et rendu une visite au Roms. L'heure des négociation touchait à sa fin et la guerre allait bientôt s'organiser. C'était une heureuse nouvelle.

"William ! Ta boite est porteuse de bonnes nouvelles. Peux tu envoyer un message toi aussi pour dire que je serai présent en milieu de nuit ?"

Il lui rendit son téléphone, prenant soin de ne pas abimer cet objet technologique doté de si grands pouvoirs. Pourtant, se libérer de cet objet semblait le soulager fortement.

"Nous devrions chasser sur le chemin pour aller voir Shanel... Pour étancher ma soif, il me faudrait au moins dix proies. Hâtons nous, la nuit risque de filer très vite."

William étonné relut le message.

"Excuse moi grand frère, mais la convocation semble assez urgente.
J'ai peur que si tu n'y vas pas maintenant, elle risque de se faire sans toi."

il attendit un peu, indécis. Il voulait être sur que son alpha comprenne la portée de son geste. Mais si celui ci décidait de s'en tenir à son plan, et bien le nouveau sénéchal apprendrait que les gangrels ne sont pas des chiens qui accourent quand on les sifflent...

Un bip avertit qu'un nouveau message venait d'arriver, William le lut et soupira.

"Manifestement ils n'attendent que toi, et ils demandent une réponse...
Que dois je leur dire ?"

Ahuizotl fut surpris qu'une réunion se soit organisée si rapidement. Il s'arreta pour prendre le temps de reflechir mais sa détermination d'hier avant sans nul doute fait accelerer les choses.

Il se rejouit donc de ce changement de programme et l'annonça aussitot à son frère.

"William ! Je suis étonné ! Quelle rapidité ! Il semble que je ne sois pas le seul à être conscient du danger qui menace cette ville. Je n'ai qu'à traverser ce pont, dis lui que je suis là dans quelques minutes."

Ne voulant pas abandonner son frère en pareilles circonstances, il dut cependant se faire violence et accomplir son devoir.

"Fais attention à toi mon frère. Je demanderai à Stanislas de te prevenir lorsque la réunion sera terminée et nous poursuivrons notre plan d'action."

Il lui adressa un sourire d'ami avant de partir en courant vers le musée. Déjà, il pouvait se remettre à courrir...

[direction le Louvre]

William regarda son frère partir avec une pointe d'appréhension, il ne lui avait pas laissé le temps de le prévenir qu'il allait au devant des vicieuses batailles politiques...
Non, vraiment il ne l'enviait pas...
Il resta un moment à réfléchir à comment organiser sa soirée. Il aurait pu aller chercher cette Shanel, mais il n'avait aucune idée de où la trouver. Et peut être qu'il valait mieux qu'Ahuitzotl soit là quand ils se rencontreraient...
L'envie de chasser le tenaillait, mais au bout d'un moment il décida qu'il attendrait son alpha pour chasser ensemble.
Il partit donc en direction du Louvre en repérant quelques endroits propices à une chasse fructueuse.

Vers le Louvre

William n'était vraiment pas à son aise dans l'univers feutré du Louvre, surtout ce soir. La lune avait atteint la moitié de sa croissance et une énergie folle l'envahissait.
Oui, il allait parcourir son territoire. Chercher les prédateurs qui menaçaient le troupeau, peut-être avec un peu de chance croiserait-il la route de ces foutus chasseurs?
Il se balada un moment sur les quais, qu^tant une odeur de vampire, au cas où, et surveillant ce que faisait chacun et chacune, espérant trouver un moyen de se défouler assez vite...

Cela faisait un petit moment qu'il marchait lorsqu'il trouva, enfin, une scène digne d'intérêt.
Un homme vêtu d'un blouson de cuir avait entraîné une jeune fille trop peu vêtue pour la saison dans une ruelle sombre.
Il n'arrivait pas a distinguer le sujet de la dispute, et s'en foutait complètement d'ailleurs car autre chose emplissait ses sens. La douce odeur métallique du sang qui coulait a la commissure des lèvres de la prostituée...
Il observa son environnement, personne ne pouvaient les voir a part lui, ils étaient plus ou moins cachés derrière un container marron et 3 mètres derrière il distingua les volutes méphitiques qui s'échappaient d'une bouche d'égout... Parfait!

*Clac*

Le bruit d'une nouvelle gifle assenée du revers de la main venait de retentir dans la ruelle, l'odeur du sang s'épaississait. Visiblement il avait touché le nez...

*Clac*

Les derniers promeneurs finissaient de s'éloigner, feignant de ne pas avoir vu ou entendu quoi que ce soit. William se rapprocha doucement du couple, ils étaient très occupés et ne le remarqueraient surement pas avant qu'il ne soit trop tard...

*Clac*

Le gars semblait vraiment en pétard, il la tenait par le coup de la main gauche. La pauvre fille ne touchait le sol que de la pointe des pieds et ses mains étaient jointes sur l'avant bras de son agresseur. Vaine tentative pour lui échapper...

"Tu vas écouter ce qu'on te dit maintenant salope !?!"

L'homme vociférait, postillonnant au visage de la fille de joie, sa main droite se releva pour donner une nouvelle claque, William la saisit, sa bête ne disait plus rien. Elle savait ce qui allait se passer et prendrait beaucoup de plaisir au spectacle...

William fut bousculé par deux types qui pénétraient en courant dans la ruelle! Plutôt corpulents tous deux portaient une sorte de gilet de cuir avec un symbole qu'il ne put reconnaitre sur le moment ; par contre l'un d'eux portaient une batte de baseball....

"Hey Enculey ! lache the girl bastard " cria le premier dans un franglais de toute beauté tandis que le second , après avoir démesurément armé son coup , fit un swing qui termina sa course sur le genou gauche de l'homme. Ce dernier dans un cri, les yeux en larme tomba au sol en se tenant le genou certainement en miettes ...

Il continua à lui donner deux ou trois coup de batte ainsi qu’un coup de santiag "pour la forme" tendit que le second resté au niveau de Wolfgang demandait à la nana de se barrer et de faire gaffe .
Le gangrel put reconnaitre le patch des deux hommes, celui d'un club de motard situé un peu en aval le long des quais .

" hey tiens gars désolé pour le spectacle mais les gens , ils ont plus aucun respect pour les putes !' lui confia t il en lui faisant un clin d'oeil et en lui tendant un billet de 200 euros sortis d'une énorme liasse.

William etait frustré... C'était SA proie !! Et ces deux la l'avaient abîmée...
Tant pis pour eux, il se tourna vers celui qui etait resté a coté, apres tout, tout n'était peut être pas perdu...
Et le mec lui fila un biffeton...
Des proxénètes... Il prit sur lui un moment, enfouissant son désir de violence pour retrouver ses capacités de raisonnement...

"C'est votre pute ? Vous en avez beaucoup ?"

"Ma pute ? non non , elle appartient qu'a elle même ! Nous on est juste là pour la sécurité des filles qui font appel à nous ; nous on veut pas de ces racailles qui viennent foutre la merde ou qui tabassent des pauvres filles comme cette Sabrina. Allez on file on a du taff gros !"

Il lui fit un clin d'oeil avant de commencer à partir . Un peu plus loin Sabrina remerciait l'autre type .