Ses yeux s'ouvrirent, il sentait l'odeur des produits chimiques utilisés il y a encore quelques semaines, avant qu'il ne rachète cet entrepôt à une entreprise de textile en faillite . Le confort était des plus spartiate mais il disposait d'une vaste zone de stockage au coeur de Paris, et pour ce qui l'attendait prochainement c'est tout à fait ce qu'il lui fallait .Une douche rapide à l'eau froide, et déjà cette boule qui lui saisit les entrailles, ou du moins ce qui en reste ; il rageait , il rageait vraiment. Il maudissait ce destin qui , une fois de plus, allait lui foutre son avant bras dans le cul alors qu'enfin, il pensait avoir trouvé , une place à défaut d'avoir réellement trouvé sa place .
Sa place ....
En contemplant le reflet que lui rendait ce miroir crasseux et ternis , il en venait à se demander s'il avait encore sa place quelque part . Il était mort .
Déjà la musique , les rires arrivaient à ses oreilles , des rires innocents, des rires pleins de joie et aussi de drogues . Alors qu'il pénétra dans la zone de stockage , il contempla le fruit de sa préparation. Six véhicules , des camionnettes tout ce qu'il y a de plus classiques , avec des logos de sociétés de nettoyage qui passeraient inaperçues dans la circulation parisienne nocturne ,puis sur sa droite la foule de filles entrain de profiter d'un gargantuesque buffet . Leur dernier repas sans doutes ....Il frappa dans ses mains, et à ce signal la trentaine de jeunes femmes se dirigèrent vers les véhicules, prenant place ou devant ou , à l'arrière dans les banquettes qui avaient été emménagées spécialement pour l'occasion , après avoir enfilé des tenues appropriée au nettoyage de bureau . Hmm que la coupe de ces combinaisons étaient peu avenante ... mais des bustiers et des minijupes eurent tot fait d'attirer l'attention ... ET la discrétion était de mise . Au passage il étancha sa soif sur une jeune asiatique dont il avait oublié le nom et qui se révéla s'appeler Laurent . Il sursauta , puis en rit .
Il donna les dernières instructions, vérifié avec les conductrices l'itinéraire qui allait les mener à la planque suivante . Il devait bouger , se déplacer sans cesse, bouger pour rester invisible, étrange mais réel paradoxe à l'ère de l'informatique et de la géo localisation .
La porte automatisé du hangar se leva , les véhicules quittèrent les lieux à intervalles de 1D12 minutes afin de ne pas attirer l'attention , et lorsqu’enfin il ne resta que lui , il fit démarrer le moteur de sa Delorean, et prit la direction du Louvre .