De la limousine

Hadrien jeta un coup d’œil inquiet au bâtiment. Ça y est, il y était,  il devait y entrer, sinon il risquait de faire honte à son clan. Il se dépêcha de traverser la foule devant l'entrée et passa sans problème les  videurs.
Il pénétra dans les vestiaires, et commença à enlever son manteau. Il regarda machinalement où étaient Lucas et Aly.
Hadrien écarquilla les yeux en voyant sa sœur. Elle n'avait pas l'air bien. Quand il remarqua le sang, il prit le bras de Lucas.

« Lu … Lu … Lu … Lucas …. (Il pointa un doigt vers Aly) Elle … elle … elle a pas … pas … l'air d'aller bien »

La limousine Malkavian

Il fut assez content de rentrer dans la boite sans encombre. L'endroit était particulier, mais assez intéressant. La musique pulsait déjà alors qu'il n'était que dans le vestiaire et le son était plutôt plaisant. Il continua de vérifier régulièrement qu'aucune femme ne s'approchait trop de Hadrien. Il regarda ce dernier et put voir son visage se décomposer sur place. Les yeux de Lucas s'ouvrir en grand, imaginant déjà une Bimbo dévêtu qui devait foncer sur son frère quand Hadrien ouvrit la bouche pour lui parler de Alice. Bon, elle était courtement vêtue, mais pourquoi une réaction.....

*oh putain....mais ....pourquoi ? Pourquoi moi ?!!!! *

Il s'approcha de sa soeur à vitesse modéré, ne voulant pas faire peur aux gens alentour, Hadrien s'en étant déjà chargé. Il la retournant doucement face à un mur et s'interposa pour cacher un maximum la scène qui se déroulait. Il attrapa un mouchoir dans la poche de sa veste et le mit sur le nez de la jeune femme.
Conscient que tous ses effets dramatiques devaient paraître louche pour les gens extérieurs, il partit d'un grand rire en tapotant la tête d'Alice.

" Tu avais raison, les basses des boites de nuit ne te réussissent pas bien.... "

Il lui jeta un regard qui se voulait taquin, mais qui devait traduire une certaine forme d'inquiétude. Il attrapa un coin du mouchoir pour essuyer le visage blafard de sa soeur et toujours souriant rajouta.

" La vache...quand tu saignes du nez tu fais pas semblant...je crois qu'il faut plus aller en boite si tu veux pas risquer l'anémie. "

Lucas simula un fou rire, en profitant d'une étreinte complice pour mettre la tète de Alice dans son coup et lui murmurer à l'oreille.

" Ça va ? "

Hadrien remarqua de quel sang froid Lucas avait pris la situation en main. Il arrivait même à jouer la comédie et à faire passer le problème d'Aly pour quelque chose de tout à fait normal. Hadrien, lui, ne pouvait pas bouger d'un poil. Il se doutait que son frère et sa soeur aurait sûrement besoin d'aide. Mais impossible pour lui de faire comme Lucas, d'aller la prendre dans ses bras, de la consoler. Il baissa la tête, impuissant devant la scène qui se déroulait et honteux d'être aussi inutile.
Puis Aly se mit à parler et il releva lentement la tête. Il réussit à entendre ce qu'elle disait, mais ne comprenait pas tout.

*Soleil rouge ? ... Amélie .... ? Monstre rouge ... ? Mais qu'est-ce qu'elle raconte ... *

Il fixa ensuite Aly accroché à Lucas. Hadrien restait à quelques mètres, se demandant ce qu'il devait faire.

En arrivant de la limousine

Thomas tenait la main de Philippe d'une main et réajusta la rose à sa poche de chemise de l'autre main. En arrivant devant les videurs, il les avait salué d'un enjoué : "Bonjour Messieurs". En voyant un enfant, les deux gorilles eurent un sourire puis firent signe à Thomas d'entrer en lui souhaitant une bonne soirée.
Une fois cette première épreuve passée, le médecin se sentit un peu plus à l'aise dans son rôle. Bien qu'en contrepartie il se jura qu'il fallait qu'il soit plus vigilant quant à sa spontanéité à tendre la main. C'était la troisième fois depuis le début de la soirée qu'il s'infligeait cette sensation de malaise qui le prenait à chaque fois qu'il se retrouvait les mains "sales". Pour le moment, cela allait. Il avait encore la main de son primogène dans la sienne. Il redoutait simplement le moment où la sensation de salissure s'imposerait lentement à lui. Il anticipait.

Après avoir essuyé quelques flashs avec un sourire sobre, il conduisit l' "enfant" en direction des vestiaires. Thomas connaissait un peu du charme des soirées parisiennes. Il lui était arrivé de sortir en boîte voire même d'être invité par des collègues à des galas pour des laboratoires privés de recherche médicale. Cette ambiance ne lui était pas totalement inconnue mais il n'avait pas du tout le même état d'esprit ce soir. D'autant plus qu'il était censé être "chargé de famille" pour l'occasion.

Une fois dans les vestiaires il avisa rapidement Hadrien d'un côté, plus immobile encore, si cela était possible, qu'il ne l'avait été dans le bureau au Louvre et dans la limousine et Alice et Liel de l'autre, le second ayant la première dans ses bras. Il n'eut qu'à entre apercevoir Alice pour distinguer du sang sur le bord de son nez et un mouchoir rougit dessous. Mu par un réflexe tout humain et tout professionnel, sans lâcher pour autant la main de Philippe, Thomas se rapprocha en quelques enjambées.

Tout va bien ? s'inquiéta-t-il sincèrement partagé quant à l'attitude à tenir. Devait-il faire comme s'ils étaient des parfaits étrangers pour lui ? Devait-il au contraire les considérer comme des amis retrouvés lors de la soirée ? Tout ce qu'il pu mentalement convenir c'était qu'étant donné les efforts qu'il avait dû produire pour faire circuler à nouveau son sang dans ses veines, saigner du nez pour un vampire ne devait pas être naturel.

Soudain il sentit qu'il avait eu une idée de génie, c'est du moins ce qui lui parut.

Il y a un peu trop d'agitation ici, nous devrions rejoindre l'espace VIP de cet établissement. Ces espaces sont d'ordinaires plus au calme. Et nous pourrions alors nous occuper décemment de ceci.

Thomas avait parlé d'une voix sûre, principalement grâce au fait que cela aurait pu être une remarque d'un médecin à une patiente potentielle. Et lorsqu'il s'agissait de ses aptitudes médicales, le docteur Bellanger avait beaucoup d'aplomb.

Philippe avait suivi Thomas comme un enfant sage.
Il avait souri aux videurs de l'entrée, et fut soulagé d'avoir pu entrer si facilement.

Il dut brusquement agiter ses jambes trop petites pour suivre le mouvement de Thomas et éviter de se faire remorquer comme un bagage dans le vestiaire.
Il examina en silence Alice, se demandant la raison de son besoin de réconfort, car Lucas ne faisait des câlins qu'aux personnes souffrantes.
Il était trop mal placé pour remarquer le sang, mais il voyait bien qu'il y avait sans doute eu un problème.
Etre au calme pour en parler restait une bonne idée. Aussi, il hocha discrètement la tête pour appouver l'idée de Thomas de rejoindre au plus vite l'espace réservé à la famille.

Lucas jeta un rapide coup d’œil pour voir si les gens autour d'eux s'inquiétaient ou pas. Il resserra son étreinte sur la jeune Malkavian et paru légèrement déboussolé quand elle se mit à parler. Pendant un moment son cerveau pédala gentiment dans la semoule en se demandant ce qu'était un soleil rouge. Rapidement il se dit que non, il ne l'avait pas vu et que bizarrement voir un soleil, qu'importe la couleur, ne lui faisait pas du tout envie, surtout depuis peu. Il ricana à cette remarque envers lui-même, puis hoqueta quand il comprit que Alice venait de faire un genre de vision à la Rosie.

* On est pas dans la merde.... Bon alors elle a dit quoi déjà ? Soleil rouge, des vampires qui le regardent en se pissant dessus....tu m'étonnes...et Amélie au pays des monstres en train de danser....normale quoi....manque plus que Casimir.... *

" Non Alice je n'ai rien vu...mais tu te sens bien ? "

La gardant toujours dans ses bras, il la regarda avec un air dubitatif, jusqu'à l'arrivée de Thomas suivit de peu par Philippe. Enfin, quelqu'un allait pouvoir l'aider, parce que Hadrien était....bigrement efficace sur ce coup-là. Thomas eut l'air de prendre la situation en main et Lucas approuva son idée. Toujours en tenant Alice dans ses bras, il prit la direction du carré réservé de la boite où tout ce petit monde pourrait....heu...être des vampires en toutes impunités ?

Vers la Carré VIP

Hadrien essayait de rester le plus normal qu'il pouvait. Il ne voulait pas rester ici, vraiment pas. Il aurait donné tout au monde pour que la soirée soit déjà finie. Mais il fallait qu'il regarde la réalité en face et il n'avait pas le choix, il fallait qu'il traverse la salle. Il ne remarqua pas l'arrivée de Thomas et Philippe et n'entendit encore moins leur conversation au sujet de Aly.

Il était concentré sur le fait de ne pas céder à la panique, il avait tellement envie de se cacher au milieu des manteaux, pour qu'on l'oubli là et qu'on ne lui demande rien d'autre. Il sentait que ses mains commençait à trembler, il les cacha au fond des poches de son pantalon pour les dissimuler.

Il sentit du mouvement non loin de lui et sursauta. Lucas commençait à entraîner Aly vers l'intérieur. Il n'avait maintenant plus le choix ... il fallait qu'il y aille. Il se redressa un peu pour avancer, mais il croisa le regard de quelques filles qui quittaient la boîte ... Son regard se remplit de terreur et il se ré-appuya sur le mur auquel il était adossé plus tôt. Il avait de plus en plus de mal à dissimuler ses tremblements, mais il ne craquerait pas. Il fallait qu'il entre.

*Vas-y ... Entre la dedans .... Les autres sont là ... je ne risque rien ... normalement ... Je ... *

Il se décolla du mur et avança de quelques pas, toujours pas totalement décidé à entrer, il hésitait entre sortir au plus vite de cet endroit ou suivre son clan. Le choix était difficile.

Hadrien sursauta en entendant la voix de Thomas. Il se ressaisit un peu et hocha la tête à sa proposition. Il remarqua ensuite le primogène qui tenait la main de son nouveau frère et Hadrien baissa la tête.

*Mais quelle honte je fais ...*

Il se laissait conduire par Thomas, mais ne ferma pas les yeux. La peur étant toujours aussi forte, il ne pouvait pas se permettre de relâcher son attention. Il tremblait encore de tout son corps et se demandait comment il allait arriver à retrouver son état normal.

Vers la suite des évènements

Philippe se retint de sourire à l'attitude d'Hadrien. Il s'était bien comporté, et était même resté sage dans la voiture. Inutile de le mortifier pour une rechute.
Il le surveilla comme le lait sur le feu tout le temps qu'ils mirent à traverser la salle emplie de musique, vers le panneau VIP, prêt à étouffer ses émotions brutalement s'il le fallait.

Le garde ne leur fit pas plus de difficultés qu'à l'entrée, ce qui était heureux.

Tout pareil que les autres