[Arrivant du couloir de la salle de reunion]

Arrivant avec Philippe, Morgan tira une bouffée de cigarette avant de déclarer.

- Que me voulez vous Philippe?

Depuis le couloir, Philippe, suivant Morgan, entra dans la pièce décorée.
A sa question directe, il répondit directement.

"Vous poser une question.
Boubanos et Geoffrey se battaient pour une arme, une arme que votre clan a mise en sécurité.
Le primogène Gangrel n'a pas été très prolixe ce soir, du moins, moins que lorsqu'il est venu me voir il y a quelques jours. Mais cette arme serait celle du premier meurtre, celle qui a permis à Cain de tuer Abel. Vous plus que tout autre comprendrez sa symbolique.
De fait, vous allez vous lancer dans un rituel long et difficile pour emprisonner Boubanos, jusqu'à ce que quelqu'un d'autre le libère, dans quelques siècles... Pourquoi ne pas faire usage de cette arme pour le tuer, tout simplement ?
En plus, on sait qu'il la convoite, puisqu'il s'est battu pour l'avoir. En tout cas, je suppose que cela le motiverait à sortir de son trou bien plus que le sort ou les appels d'une servante."

Il y avait des choses qui lui avaient échappé pendant la réunion. Au point qu'il s'était demandé s'il n'y avait pas eu une pré-réunion où tout avait été fixé, comme une pièce de théâtre.
Mais s'il n'avait pas demandé maintenant au primogène Tremere ce qu'il en était, il s'en serait voulu de suivre aveuglément un plan aussi maladroit et dangereux. Peut-être que Morgan lui expliquerait pourquoi il avait parlé du rituel, et pas de l'arme...
Parce que, entre occuper un mathusalem pendant plusieurs dizaines de minutes et lui défoncer la tête avec un artefact, la difficulté ne lui paraissait pas la même...

Morgan regarda l'enfant qui était plus vieux qu'il n'y paraissait.

- Ainsi voici l'explication de cette pierre. Celle qui a tué Abel... Celle du premier meurtre de l'histoire. C'est une belle proposition que vous me faites... Sauf qu'il y a un paramètre que vous ne prenez pas en compte... Boubanos est un vampire de la 5e génération. Il est plus puissant que tout ce que l'on peut imaginer. Même Parménion est un enfant face à lui. Comment voulez vous qu'on le tue, surtout avec la maitrise qu'il a de ses pouvoirs. Le ralentir et l'immobiliser est le mieux que l'on puisse faire. Après le problème sera moins puissant et nous pourrons réfléchir à une solution... Comme le détruire par exemple...

Ainsi il saurait que ce plan est le seul viable.

Philippe ne soupirait plus depuis longtemps, aussi, il baissa les paupières pour montrer qu'il avait compris.
Procéder par étapes graduelles n'était pas forcément sot, mais que de difficultés... Les deux solutions paraissaient insensées. Si Boubanos était aussi puissant, ils n'arriveraient pas à le défaire, que ce soit de face ou par un rituel.

"Effectivement, s'il est vaincu, nous pourrons envisager d'aller plus loin."


Il avait aussi compris que Morgan ne savait pas, à priori, ce qu'il avait récupéré. Jusqu'à maintenant.

*Info gratuite, abruti...* Se gronda-t-il.

Une pierre ? Cain avait tué Abel avec... une pierre ? Il aurait imaginé quelque chose de plus évolué de la part d'un berger qui exécutait des sacrifices. Mais après tout, que savait-il de cette époque.

Il s'inclina légèrement devant son homologue Tremere.

"Merci de m'avoir écouté."

Il n'avait rien de plus à ajouter. Il détestait le plan établi à la va-vite lors de la réunion, mais n'avait rien de plus intelligent à proposer.

Mogan avait acquis une information précieuse. Très précieuse, grâce à la fuite occasionnée par le primogène du clan des fous.

- Merci Philippe de votre aide. Je crois que nous n'avons malheureusement pas le choix. Espérons que nous puissions ensuite rester en vie et vacquer à nos occupations respectives.
Je vous laisse donc, je dois aussi aller rejoindre mon clan.

Morgan s'inclina puis prit la direction du chanterie.

[direction le chanterie Tremere]

Songeur, Philippe laissa Morgan quitter les lieux.
Le fait d'avoir donné une information sans rien demander en retour pouvait aussi mener à une expérience intéressante, et son agacement contre lui-même retomba un peu.
On peut se casser la figure, mais l'essentiel, c'est de retomber sur ses pattes.

Il rejoignit donc le couloir. Cela s'était vidé. Mais Dimitri était toujours là, ce qui voulait dire qu'il ne faisait pas poireauter le prince.