Gatien fut très content que le Fléau ait pensé à lui au cas où il faudrait s'occuper de renvoyer la pauvre survivante à une vie plus normale.
Il avait déjà fait le travail sur une petite partie des malheureuses marionnettes enrôlées de force par Boubanos, de simples gens enlevés au hasard et drogués jusqu'à la moelle. Il ignorait si le traumatisme persisterait malgré des souvenirs plus cléments, mais il avait fait de son mieux pour préserver la Mascarade, et les préserver eux aussi.
Il inclina la tête pour montrer qu'il était tout à fait d'accord.

Il salua donc Gustave, et emboîta donc le pas au groupe qui revenait au Louvre, se lamentant intérieurement de devoir entrer dans l'illustre Elyseum les chaussures crottées par un passage dans les égouts. Il avait pensé à prendre une veste de rechange, mais pas des chaussures... Quel idiot...

HRP:

Peu après la réponse de Gustave, Victor ferma ses yeux, l'espace d'un instant, et quand il les rouvrit, il s'aperçut, en regardant sa montre, que l'instant avait duré toute la journée.
*I close my eyes, just for a... day, and the day's gone*, pensa-t-il.

Puis, il observa la pièce, sombre, bien plus que sa chambre habituelle. En même temps, cela était sûrement dû au fait que là, il était dans des catacombes, et la qualité de la vue n'était pas la priorité des architectes. Pourtant, Victor appréciait observer Paris de sa fenêtre, pleine de vie et de lumière. Bon, d'un autre côté : de la bouffe, de la lumière... il se fit la réflexion que, au vu de sa nature, cela ressemblait aussi à un gars qui adorerait regarder dans son frigo... s'était un peu trop bizarre, finalement, et il chassa cette image de sa tête, réservant par la même occasion le même sort à cette digression mentale vis-à-vis de ses pensées.

Il se focalisa un peu plus sur son environnement immédiat. Les rats ne semblaient pas l'avoir bouloté,

Spoiler:

pas plus que Gustave ou que les documents encore présents. C'était une bonne chose !

Il se leva alors, et commença à rassembler les papiers encore épars, ouvrant les tiroirs pour les récupérer et les parcourir pour commencer à les reclasser si nécessaire par thèmes, prenant aussi quelques photos des endroits où ils les avait pris.

Une fois ceci fait, il pris aussi des photos de l'ensemble des pièces, suffisamment pour pouvoir en faire une reconstitution si nécessaire, puis refouilla l'intégralité de la pièce, poussant chaque meuble, retournant chaque tiroir, des fois qu'il y aurait des choses dissimulées derrières, dessous, dessus, avant des remettre à chaque fois en place... Le moindre symbole qui ne lui était pas connu, s'il y en avait, serait photographié et soumis à étude.

Tout en s'activant, le commentaire de Gustave de la veille lui revint en mémoire. Visiblement, le Brujah avait vent d'événements totalement inconnus du Trémère, des événements impliquant un accord entre le Sabbat et la Camarilla. Mais Gustave était, s'il avait bien compris, envoyé par Dimitri, et même s'il n'aimait pas le Sabbat, même s'il n'avait aucune information sur cet arrangement, Victor ne s'inquiéta pas outre mesure de cette histoire : le simple fait que Dimitri semblait être aux commandes suffit à dissiper toute inquiétude.

[- 1pt de sang/réveil]

*Premier reflex, observé que Vic est toujours dans le coin, que tout va bien et qu'aucune forme de vie de diurne est venue fouiner. Tout sembler en ordre fort heureusement.
Machinalement le Bruajh vérifia ensuite son arme et que ses munitions était toujours dans ses poches.*

Bonsoir Victor. nous sommes toujours non vivants, c'est déjà un bon signe !

" Je propose que nous commencions par inspecter chaque pièce, en commençant par le mobilier.
Si vous pouviez m'aider à bouger les meubles, ce serait parfait."

Les deux vampires s'activèrent donc à passer au crible l'intégralité de la salle, déplaçant et démontant chaque meuble, inspectant minutieusement tous les éléments et tous les recoins de la pièce.

Ils réservèrent le même sort à la chambre de Boubanos.

C'est d'ailleurs en soulevant le lit que Victor découvrit un petit emplacement dans lequel il y avait un carnet. Il s'en saisit, le montrant à Gustave, avant de l'ouvrir pour en découvrir le contenu.

"Oh la la... c'est du vieux latin... heureusement, à l'écrit c'est plus simple qu'à l'oral.
Voyons voir... "

Il tourna quelques pages, pour lire en travers mais à haute voix pour que Gustave puisse en profiter, ce qui était en fait, après quelques passages énoncés, le journal de Boubanos.

" Retro peccat et rex domini...Mundi placet et spiritus minima..." finit par dire le Trémère, continuant à tourner quelques pages, cette fois-ci sans les traduire directement, avant de cesser la lecture.

" C'est pas le plus facile à traduire, comme texte. D'autant que là, c'est écrit "normalement" je dirai, plutôt que d'être parfaitement écrit par un calligraphe. Mais bon... ça à l'air de parler de ses intentions, et de ce qu'il a fait en général, mais en moins détaillé que ce que l'on pourra tirer des autres documents ramassés hier."

Gatien avait suivi Elea, son arme sortie et sécurité enlevée, mais dirigée vers le sol, en essayant de ne pas faire trop de bruit en marchant.

Le jeune Ventrue n'étant pas néophyte dans l'art de l'intervention, il n'était naturellement pas resté comme deux ronds de flan face à l'ouverture où un Brujah potentiellement nerveux et surtout armé d'un calibre intéressant pouvait commettre un collatéral. Aussi, la main d'Elea ne rencontra sa poitrine qu'en fin de mouvement.
Il fut charmé par l'intention protectrice de la Sollers, mais un peu troublé qu'autant de personnes se montrent tactiles dans son entourage. A la fin, était-ce lui qui était guindé au possible ?

Il attendit également une réponse avant de rejoindre ceux qui étaient restés sur place, à la suite d'Elea.

Victor sourit à la réplique du Brujah. Par deux fois déjà, celui-ci lui avait fait la preuve d'une certaine culture commune, et d'un sens de l'humour intéressant.

Le Trémère trouvait le carnet quelque peu ardu à traduire, même s'il savait qu'il y arriverait sans soucis, il préférait continuer dans une ambiance plus studieuse. Il allait demander à Gustave s'il comprenait bien le latin, pour qu'il le lise et le traduise, mais devina à son expression que ce n'était pas le cas. Aussi il le referma d'un coup sec, avant de le ranger machinalement dans la poche intérieur de sa veste.

C'est à ce moment que la voix d'Elea se fit entendre.
Ne remarquant même pas le fait que Gustave s'était mis dans une position défensive, au cas où, Victor s'approcha de l'ouverture, ne comprenant pas pourquoi la Toréador n'était pas encore entrée.

"Ben... la porte est coincée ou quoi ??" dit-il en s'avançant pour le vérifier, avant d'enfin se rendre compte de ce que faisait Gustave.

"Ah.
Il n'y a que nous... Gustave, son cigare et moi, je veux dire. Et quelques rats. Et un mille-patte aussi, mais il a pas l'air très agressif.
Entrez sans crainte."

Victor, qui s'était montré, avait prouvé que c'était bien lui par sa façon fantaisiste de parler, en tout cas, de l'avis de Gatien. Aussi, il abaissa son arme et remis le cran de sécurité en entrant à la suite d'Elea.

- " Bonsoir Victor, bonsoir Gustave."

Dit-il à l'attention des deux vaillants qui étaient restés dans le sinistre endroit. Il était assez content de les retrouver sains et saufs.

Il apprécia le professionnalisme de Gustave, qui, lui aussi, ne se fiait pas seulement à une voix pour être assuré de l'identité de nouveaux arrivants.

Il écouta ensuite de toutes ses oreilles, car il était fort curieux d'entendre la réponse du Tremere...
Leur magie l'étonnait toujours, car autant les dons sombres pouvaient s'expliquer, souvent, par une capacité physique ou une sensibilité extraordinaire. Autant les pouvoirs des Tremere ne pouvaient vraiment pas être expliqués rationnellement.

Victor accueillit Elea et Gatien avec un sourire, avant que Gustave ne déclame une métaphore peu orthodoxe et pourtant pas vraiment dénuée d'une certaine précision, pour peu que l'on ait déjà eu les informations dans leur ensemble.

"Content que vous soyez venus tous les deux. Par contre, n'évoquez plus ce millipède ! Il a joué des claquettes toute la journée...." dit-il faussement agacé.

A l'invitation du Brujah, il  épousseta sa veste, tira sur ses manches et prit la pose, comme s'il s'apprêtait à tenir un grand discours, pour finalement dire :

"En résumé, Stella, une Lasombra croisée lors de la bataille, est venue ici accompagnée d'un comparse, et a commencé à mettre le bazar, visiblement sous le coup de la colère. Peu de temps après sont arrivés d'autres personnes, dont une femme, qui avait un immense ascendant sur tous ses hommes de main (au nombre de trois) comme sur les deux premiers arrivés. Ils se sont fait arrêtés sans réagir aucunement, se laissant planter des pieux dans le cœur et emmener ensuite."

Il laissa ensuite le temps nécessaire pour que les deux "nouveaux revenus" puissent lui poser d'éventuelles questions, puis il rajouta :
"En début de soirée, Gustave et moi avons un peu poussé les recherches." en désignant d'un geste du bras la pièce dont les meubles avaient été démontés...
"Nous sommes tombés sur "le journal" de Boubanos. Il est écrit en latin, une vieille version et donc pas très facile à traduire. Je me pencherai dessus dès mon retour à la Chantrie, à moins que vous ne vouliez le récupérer immédiatement ?" dit-il en sortant et tendant le-dit carnet à la Toréador (qu'elle le prenne ou non, il enchaînera ensuite).

"Pour accélérer le travail ici, je pense que je vais avoir besoin de vos talents...
Il faudrait que vous me renseigniez sur les moments où il s'est passé des événements importants ici... des dates, des heures seraient des plus efficaces pour que je puisse affiner mes recherches.
Pourriez-vous faire cela ?"

Gatien écouta le récit de Victor. Ainsi, la belle et étrange maîtresse des ombres avait été attrapée... Mais par qui ? Le Sabbat, comme le suggérait Gustave ?
De fait, le nouveau-né ne savait pas trop s'il devait se réjouir ou s'inquiéter de la nouvelle...

Qu'une telle créature tienne un journal, en latin et non dans une langue mystique ou démoniaque, l'étonna grandement. Quelle drôle d'idée... De toute évidence, Elea trouva le principe étrange, elle aussi.

Gatien hocha la tête à la demande de la Sollers. Il ne voyait pas d'inconvénient à garder l'existence de ce document discrète pour l'instant. Et il se réjouissait de retrouver cette petite équipe le lendemain.
Evidemment, si sa Primogène lui posait directement la question, il ne mentirait pas. Mais avec un peu de chance, elle n'y penserait pas.

- " Ces vidéos contenaient-elles quelque chose d'intéressant ? "

Demanda-t-il, vu qu'Elea restait dans un vague certain à ce propos.

Il se replia ensuite vers l'entrée, pour laisser l'experte faire son mystérieux travail tranquillement.

Il murmura à l'adresse de Victor et Gustave :

- " Savez-vous que faire des victimes qui se trouvent ici...? "

Il savait bien comment aurait fait sa chère Dame, mais elle disposait de moyens et de contacts qu'il n'avait pas.

Victor regarda Gatien, répondant d'une voix assez solennelle :
"Je pense que les victimes méritent un minimum de respect, et devraient bénéficier d'une sépulture décente, selon leur croyance. Et leurs proches doivent pouvoir faire leur deuil.

Par conséquent, il faudrait que les mortels les retrouvent. Pour cela, il faut une petite mise en scène, en vérifiant d'abord qu'une autopsie ne révèlera rien de probant pouvant mettre en péril la Mascarade.
Si quelqu'un a les compétences pour s'en assurer ou connaît une personne qui les a, ce serait bien. Sinon, s'assurer que l'autopsie ne soit pas faite, mais là, ce sera plus difficile... cela dépendra des influences des uns et des autres, ou éventuellement de l'usage de la domination pour que le légiste soit persuadé qu'il n'y ait rien d'inhabituel.

Ensuite, les corps pourraient être découverts tels quels, comme ça il n'y a pas de maquillage de scène à organiser. Inventer une histoire de maniaque (ce qui n'est pas totalement dénué de vérités) qui a kidnappé ces personnes, les a séquestrées et torturées, avant de les abandonner dans les catacombes, et de disparaître, et qui se sera lui-même perdu dans les catacombes.

De plus, au vu des circonstances de leur décès, il peut s'avérer utile que les victimes soient enterrées décemment... On ne sait jamais."

A la demande de Gustave, il reprit le carnet en commençant par la fin, pour vérifier les dernières notes de Boubanos, voir s'il y fait mention de personnes particulières.

HRP:

" Et pas de problème pour moi que vous en parliez à Parménion ou à Dimitri. Et de mon côté, je ferai un effort pour ne pas tout divulguer au premier venu, mais bon vous savez, mon clan et les secrets,... c'est pas trop notre truc..." dit-il sur un ton pas du tout convaincu (ni convainquant d'ailleurs) avec un petit sourire espiègle.

Le Trémère se rapprocha de la Toréador, faisant mine de l'emmener en direction de l'autre pièce, pour pouvoir lui glisser un mot discrètement à l'oreille.

"Elea... si je puis me permettre un conseil... peut-être pourriez-vous vous concentrer sur l'ordinateur de l'autre pièce. Si vous voyez des dates, des heures apparaître, cela serait d'une grande aide pour que je puisse revenir ici et m'occuper de récolter davantage de renseignements.

A voix très basse ::

Et il y aussi le carnet en lui-même. Si vous pouviez vérifier s'il est bien de la main du Baali, on ne sait jamais.

Et en tout cas, même si vous ne deviez obtenir aucun résultat, ce dont je doute, je vous remercie d'avoir pris le temps d'essayer !"

Alarmé par le cri venant du sous-sol, Gatien regarda brièvement ses compagnons avant de ressortir son pistolet et de descendre hâtivement, mais prudemment, l'escalier en armant le chien.
Une créature démoniaque avait-elle fait irruption d'on ne savait où...?

Il jeta un coup d'oeil au couloir, et s'avança vers la chambre, s'adaptant à Gustave et Victor, selon leur réaction.