Le 30mars 2011, Vienne

Cela faisait deux mois, au moins, que Mandy avait été rapellée à Vienne, et n' avait quasi pas quitté la chantrie des Anciens, entourée de ses meilleurs amis, les livres.
Habillée de sa robe noire, la trémère parcourait de son doigt un grimoire. Théodore de la Vallière, son grand sire l' observait.

" - Toujours aussi studieuse..."

Mandy leva le nez, et dit à son grand sire :

" - Seuls les sots pensent pouvoir se passer d' enseignement."

" - Certes."

Puis il vit que Mandy avait l' un des journaux de Cathy Smidt et le lu.

" - Mandy, tu es restée enfermée ici durant deux mois, ne désires tu pas revoir Paris ? "

" - Si c' est pour revoir ces parisiens imbus d' eux même, non merci. Ils traitent les Trémères comme des souillons."

" - Tu sais, nous n' avons jamais été aimés par les autres clans."

" - Ils oublient que nous sommes un des clans fondateurs de la Camarilla, et ça m' énerve un peu."

" - C' est monsieur de Lestrain le nouveau Régent de la chantrie de Paris."

Mandy semblait étonnée :

" - Ben, et Doryan ?"

" - Il devait retourner ici, à Vienne, mais il n' est jamais arrivé à Orly. Nadia non plus, d' ailleurs. Tu te souviens de Nadia ? "

" - La petite qui a diablé Stephen, dans un soit disant acte désespéré ? J' ai toujours douté de cette version, figurez vous. D' autant que Stephen nous a trahit, il n' aurait jamais du accepter d' étrangers dans la chantrie. Elle ne serait pas en cendres et nous ne devrions pas loger les Trémères dans cette bâtisse suspecte."

" - Nadia est aussi suspectée par le conseil des sept. Doryan aussi, remarque. Penses tu qu' ils soient des traitres ? "

" - Doryan, ça m' étonnerait, bien qu' un des derniers trémères que j' ai vu était plus que surprenant dans ses attitudes. Ce Ferdinand manquait d' éducation, c' était plus qu' évident."

" - Ha oui, je m' en souviens, un genre de gothique..."

" - Il avait adopté un autre look, criard et de mauvais gout, rappeur je crois."

" - Bon, celui là est mort. Son sire a été puni pour avoir créé un tel pantin sans cervelle. Et toi ? N' as tu jamais envisagé d' infanter ? "

" - Infanter est une décision qui ne se prend pas à la légère, c' est beaucoup de responsabilités, beaucoup de tracas. Et puis, il me faudrait l' accord du conseil des sept, tu le sais."

" - Ne te sous estime pas, Mandy."

Mandy regarda son grand sire dans les yeux et lui dit :

" - J' ai vu tellement de vampires infanter hâtivement, pris par une passion ou pour "sauver" un humain... Qui furent des échecs. L' infantement est une chose trop sérieuse pour être accomplie sans sagesse. Il faut bien réfléchir avant d' agir."

Soudain, les deux Trémères sentirent l' approche d' un des anciens du Conseil, qui dit à Mandy, de façon courtoise :

" - Mademoiselle Shalimar, le Conseil aimerait vous voir, s' il vous plait."

" - Allez y, je rangerai les livres moi même, Mandy."

Mandy suivit l' Ancien et arriva dans le bureau des Sept. La pièce, ronde, dont les pierres étaient apparentes, ne semblait pas avoir bougé depuis sa création et avait un petit côté moyenâgeux qui plairait à certains.
Les Anciens lui expliquèrent qu' elle devrait enquêter sur la disparition de Doryan et de Nadia, et Mandy fit part de ses soupçons envers Nadia.
Les Anciens notèrent ses soupçons, puis dirent à Mandy de faire ses bagages. Le 2 avril, au plus tard, elle devait se trouver à Paris, auprès de monsieur de Lestrain et des trémères de Paris.

Mandy les quitta, presqu' au lever du soleil et alla, une dernière fois, dans sa chambre de Vienne, pour sa torpeur diurne.

Le soir venu, elle fit ses bagages, avec un maximum d' ordre. Deux trois robes, dont une robe de soirée pour se présenter au Prince, des bas en soie (Mandy n' aime pas les bas en nylon), quelques autres sous vêtements en cotton, sa trousse de toilette, de maquillage, sa farde de cigarettes mentholées, et quelques livres pour passer le temps dans l' avion et des rubans de toutes les couleurs.
Le départ fut retardé d' une nuit, à cause d' un épais brouillard qui recouvrait Vienne, ce qui fit râler Mandy, et son grand sire de lui répondre, comme une boutade :

" - Ce n' est pas moi, Mandy."

" - Mouais..."

" - Ne fais pas comme l' autre fois, donne moi de tes nouvelles."

" - Le Conseil des Sept m' a ordonné de faire de même, pour l' enquête. Grimgroth m' a même obligé à avoir un lien de sang avec lui."

" - Ho..."

" - Je te confie Charlie, mon corbeau."

" - Ne t' inquiétes pas, je le soignerai."

" - J' ai toujours eu du mal de quitter Vienne..."

Une larme de sang coula sur sa joue et son sire l' essuya et lui dit :

" - Ha non, tu ne vas pas me faire le coup à chaque fois..."

Puis il la prit dans ses bras, et Mandy enfouit son nez dans l' étoffe du manteau de son grand sire. Il sentait tellement bon...
Le lendemain soir, Mandy alla à l' aéroport, escortée par son grand sire, et ne put s' empêcher de la serrer encore une fois dans ses bras.
Puis, enfin, l' avion décolla, et devait atterir une heure plus tard à Orly. Mandy n' aimait pas la mentalité de la Camarilla parisienne, mais peut être qu' après toutes ces trahisons, ils seraient moins agressifs envers les Trémères.

Une heure et quelques minutes plus tard, la voix de l' aéroport annonça l' arrivée de l' avion de Mandy.

* Mesdames et messieurs, l' avion en provenance de Vienne arrivera dans quelques instants, porte 4. *

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