Ahuizotl detourna aussi le regard, le temps de regarder le nouveau venu s'approcher du clan ventrue mais n'y prêta pas plus attention.
Le sourire de cette femme en face de lui lui rappelait tellement de souvenirs. C'est pour cela qu'il se battait et qu'il donnerait son existence toute entière pour l'eternité s'il le fallait. Les sourires, les fleurs et le soleil étaient liés à la vie et cela ne davait pas s'arreter.
Quand Fey fit allusion à la vision du Russe et que c'était ce même homme qui en avait après Shanel, une fureur intérieure l'envahit soudain et le fit se crisper comme s'il se retenait de hurler. Ses dents étaient serrées et les veines de son cou ressortaient.
Ses muscles étaient tendus et ses poings étaient serrés. Il ne devait pas laisser ce monstre s'attaquer à Shanel et devait sans plus tarder la rejoindre avant qu'il ne soit trop tard....
Non ... pas cette nuit. Il était bien trop tard et il devrait bientôt retourner sur son territoire.
Mais comment diable avait il pu s'éloigner si bêtement de son objectif principal et mettre en péril la raison même de son existence maudite ?
Une minute passa avant que le Gangrel ne puisse prononcer un seul mot, torturé par la culpabilité, la fureur et la peur. Mais il avait un mental d'acier et repris le dessus pour demander à Fey sur un ton préoccuppé mais déterminé.
"Vous aussi vous l'avez vu, combien sommes nous dans ce cas ? Nous devons agir vite !"
Il se leva et regarda l'ensemble de l'assistance avant de parler, non, de crier afin que tout le monde l'entende. Il était en colère mais il arrivait à la contenir.
"Messieurs, je suis Ahuizotl, le Primogène du clan Gangrel et je veux savoir combien d'entre vous ont eu la vision de l'homme qui menace les terres de la Reine. Combien d'entre vous sont prêts à se battre pour éliminer cette menace et que fait le sénéchal au lieu de rameuter ses troupes. Où sont les autres Primogènes que nous parlions enfin de ce que nous devons faire !"
Le vieux Gangrel ne savait pas ce qu'il devait faire dans cette foutue société pour forcer le destin à s'accomplir. Les règles, l'Elyseum, la Mascarade, pourquoi tant d'hypocrisie et d'immobilisme ? Il devait agir vite mais il ne devait pas agir seul.
Il regarda autour de lui pour determiner si sur les visages présents, il allait pouvoir obtenir une certaine coopération...