Provenance du bureau du Sénéchal

Barnabé était monté dans la voiture qu'on avait temporairement mis à sa disposition. Alors qu'elle roulait sur les quais de Seine en direction du quartier des Halles, il s'émerveillait de ce qu'il découvrait derrière les vitres, toutes ces lumières, ces promeneurs du soir et cette vie nocturne. Il ne cherchait pas à comprendre, cela viendrait plus tard. Pour l'instant il se devait de trouver une proie afin de se nourrir et de pouvoir se présenter à la cérémonie plus sereinement.
Sur les conseils avisés de Bénédicte, il jumela son désir de revenir dans le quartier qui l'avait vu naître avec sa nécessité nocturne.
Les Halles avaient tellement changée. Ce n'était plus le lieu braillard et populeux, toujours en effervescence, qu'il avait connu. Maintenant on y trouvait toujours du monde, et même en grande quantité, mais ils trainaient, venaient s'enivrer dans des tavernes qui étaient si propres en comparaison des bouges qu'il fréquentait lorsqu'il était encore jeune homme. On le conduisit jusqu'en haut de la rue St Denis, là ou la population était moins présente. La voiture roula au pas jusqu'à trouver une femme qui avait vu ses beaux jours dépassés depuis un petit moment, là pour vendre son corps.
Les vieux démons de Barnabé menaçaient de se rappeler à lui, mais il n'était pas assez sûr de lui dans cette époque pour les laisser prendre le dessus. Il utilisa ses dons vampiriques pour se donner un aspect qui ne ferait pas fuir sa proie.

[Occultation 3- milles visages]

Il ne cherchait pas à avoir un aspect particulier, juste celui d'un être banal, voir même pas trop gâté par la nature, mais pas affreux. Un de ces visages anodin dans la foule, celui que l'on oubli dès qu'on l'a vu.

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'Dés 10 faces' : 7, 1, 8

Son chauffeur abaissa la vitre arrière et Barnabé se prit d'interpeler et d'inviter la prostituée à le rejoindre dans la voiture. Son regard prouvait qu'elle était aux aboies. La nuit avait déjà commencé et les clients devaient être rares, sinon elle aurait certainement refusé. Mais ce n'est pas pour rien que Barnabé l'avait choisi. Il avait trop fréquenté ses semblables pour ne pas savoir reconnaître celles qui ne poseraient pas de problème.
Elle rentra donc donc après avoir annoncé le tarif et que Barnabé lui ai montré les billets, sans pour autant lui laisser les empocher. Elle parlait mal, empestait le mauvais parfum et devait avoir une hygiène plus que déplorable. Pourtant elle ferait bien l'affaire.
Barnabé sentait le coeur de la femme battre, il pouvait sentir l'appel du sang, les pulsations qui lui permettait de vivre sans qu'elle n'y prenne attention. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas possédé une proie, qu'il n'avait pas plongé sciemment ses crocs dans la peau d'un être humain, prenant son plaisir dans l'acte de la nutrition.
Alors que la voiture accélère, la fille commence à poser ses mains sur la ceinture de Barnabé, cherchant à lui enlever derechef son pantalon, pressée de finir ce pour quoi on la payait. Cependant, elle n'eut pas le loisir d'aller bien loin dans ses explorations, car il n'était pas là pour ça et qu'il n'avait nul envie de gaspiller de la vitae pour rappeler à la vie un organe qui ne lui était plus utile. Il tira légèrement la tête de la prostituée en arrière et enfonça son visage dans son cou, pour y planter ses crocs après quelques baisers maladroits.
Il aspira le fluide vital, jouissant de sa chaleur, de la force qu'il amenait en lui, de ce pourvoyeur de vie. La femme y ressentait aussi un plaisir, perdant un peu la tête, s'accrochant aux épaules du vampire, plantant ses ongles dans sa peau. Mais il n'y prenait garde, savourant chaque goulée de ce précieux calice.
La chose effectuée, il laissa sa proie pantelante sur le trottoir, sans même lui laisser encaisser le paiement et demanda à être ramener au Louvre, car sa nuit était loin d'être terminée.

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'Sang Humain' :