[Venant des couloirs de la chantrie]

Voilà presque une demi-heure que Sebastian attend l'arrivée de son servant, assit sur un petit muret au pied d'un lampadaire. Il n'y a pas beaucoup de monde qui passe, à peine quelques voitures et encore moins de piétons. Pour tout dire, ça l'arrange. Il n'aime pas trop faire le planton, comme ça, à la vue de tous. Mais dans le doute autant jouer la carte de l’innocence en se tenant en pleine lumière, comme si l'on a rien a cacher, dans l'espoir d'être plus facilement vu. Et puis...se dissimuler dans l'ombre éveille bien trop les soupçons. 

Il ne s'est pas servit de son sang pour altérer sa morphologie et pour paraître ainsi plus humain, espérant qu'il n'ait pas à s'afficher trop longtemps. Il se dit d'ailleurs qu'il devrait commencer à fumer, ça aiderait à le faire paraître plus normal. Enfin...étant donné la fréquentation du lieu, il ne risque pas grand chose...

C'est alors qu'une petite 106 vient se garer devant lui à la va-vite. En sort son ami à la peau mate, tout sourire. Un rapide chek s'ensuit, sur quoi Seb donne l'adresse de l'hôtel ainsi que les clefs de sa chambre. Il récupère ensuite une cagette plastique avec six bouteilles vides et un entonnoir posé au milieu, qu'il cache dans une poche à l'intérieur de son large blouson. La discussion ne dure pas longtemps, juste histoire de savoir comment va le bizness et l'arrivée "dans le nord" et hop, chacun repart séparément. 

Et alors que Sebastian retrouve le sombre manoir, il découvre avec satisfaction le pochon de Marie-Juana qui lui a été glissé furtivement.

*Parfait, ça c'est pour Océane, elle va être contente*


[Direction la chambre de vie]

[Venant de la chambre de vie]

Il retrouve donc sa place vers le lampadaire, un peu moins sous la lumière cette fois mais toujours dans la zone éclairée. Dino ne tarde pas à arriver, garant la petite voiture comme il l'avait fait plus tôt. Il sort alors trois grands sacs et une boîte à violon du coffre, qu'il remplace par la caisse aux bouteilles remplies.

-Ca s'est bien passé ?
-Nikel. j'leur ai laissé les clefs, j'ai pensé que t'en aurais plus besoin.
-T'as bien fait.

Parfait, l'hôtel est donc à oublier.
Mais suite au remplissage, Sebastian a commencé à se sentir nerveux. A fleur de peau. La faim se fait sentir, et bien qu'il n'aime pas demander ça à sa goule, il lui fait comprendre qu'il a besoin de se nourrir dans les plus brefs délais.
Dino acquiesce sans hésitation -après tout, il est lié-, et propose à son "maître" de monter dans la voiture quelques minutes le temps de trouver un endroit plus à l'abri des regards.

Mais au vu de la fréquentation du lieu, Sebastian décide qu'il est plus simple de procéder rapidement ici-même. Ils rentrent donc à l'arrière de la 106, Dino tend son bras et observe les alentours dans le cas où quelqu'un viendrait. Le caïnite se penche alors légèrement, pénètre ses crocs dans la chaire du beurre puis aspire juste ce qu'il faut de fluide vital pour calmer sa faim. Il faut bien que Dino puisse rentrer chez lui sans que ses capacités soient trop atteintes.

HRP:

S'arrêter est difficile, mais la goule annonce qu'un piéton arrive en face d'eux. Sebastian s'arrache avec une désagréable sensation de manque, lèche la plaie à la va-vite et s'essuie les lèvres du dos de la main. Les quelques gouttes ne sont pas perdues, puisqu'il les absorbe d'un geste machinal en ressortant.

-Merci pour tout, mon pote. A la prochaine ! Hésite pas à appeler si t'as besoin, hein.

Le servant acquiesce, puis retrouve le siège conducteur et part se fondre dans le flot de voitures au loin. Sebastian s'empare alors de ses effets pendant que la personne passe devant lui (Une femme d'une cinquantaine d'années) et se met en route pour la chantrie. Malgré la taille des sacs de voyage, il est heureux de constater une fois de plus qu'il ne porte rien de bien lourd. Sa frêle constitution le destine à un retour des plus laborieux, lent et difficile. Heureusement qu'il n'y a pas long à parcourir.

[Retour à la chambre de vie]