Flanqué de ses deux goules Stanislas descendit dans des étages du sous sol qui n'avaient pas servi depuis longtemps.
Benedict l'aidait à avancer pendant que Yuri trainait un clochard qu'il avait ramassé dans la rue avant de le droguer pour le rendre plus "malléable".

Stanislas vérifia une dernière fois le carnet devant une alcôve murée avant de faire signe à Yuri de commencer.

Ce dernier laissa choir le mendiant et commença à asséner de puissants coups de masse sur le mur, qui en s'effondrant révéla un corps difforme, enchainé avec un pieu presque complétement moisi fiché dans le coeur.

Yuri ramassa le vieux et le plaça devant la bouche du corps avant de retirer le pieu....

Depuis combien de temps était il là à attendre. Attendre la fin de sa peine et sa délivrance. Il ne le savait plus, dans les ténèbres de sa torpeur le temps ne défilait plus. Il avait senti les bottes marteler le sol de sa ville, vu cette aiguille de fer chatouiller les cieux, vécu les joies et les peines des habitants ou même cru que le ver de métal qui creusait ses galeries sous Paris les creusait dans ses propres entrailles. Mais tout cela l'avait il rêver? Mais un vampire ne rêve pas. Tout se mélangeait dans son esprit qui n'en était plus vraiment un. Il ne réfléchissait plus depuis un éternité. Il n'avait même plus conscience de ce moi qui le définissait. Il était dans les ténèbres, il était ces ténèbres.
Et après tout ce temps infini, il ressenti la présence. D'un coup la lumière s'imposa de nouveau à ses yeux, mais il en eu peur dans un premier temps. Cela faisait trop longtemps pour qu'il accepte cette libération. Mais avec la lumière vint l'odeur et le bruit. L'odeur du sang accompagné du martellement sourd de ce coeur qui battait à proximité. Sur ses lèvres sèches il sentit le contact de la peau tiède d'un corps. Il n'en fallu pas plus pour que la bête se réveille, que le besoin de nourir fasse vaciller le peu de compréhension qu'il avait.
Dans un geste instinctif il leva sa tête difforme et plongea ses dents dans ce coup offert, inondant son menton, son cou, mais surtout sa gorge de ce puissant et précieux fluide qu'est la vitae. Il bu à grandes goulées, perdant autant de sang qu'il n'en acceptait en son sein.
Avec le liquide, sa force revenait, son intelligence et sa mémoire aussi. Il reprenait pied dans la réalité et sa bête se calmait, encore toute engourdit par ce silence qui avait duré une éternité et cette subite abondance.

Le membre 'barnabé' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Sang Humain' :

Stanislas haussa un sourcil en voyant le corps du mendiant s'affaisser au sol. Il s'assit sur la petite chaise pliante que Benedict avait apportée. Il joint ses mains devant son visage, un léger sourire flottant à ses lèvres...
Il revoyait le réveil de Frankestein dans sa tête...

"Bonsoir, Barnabé...
Cela fait longtemps que vous n'avez vu personne n'est ce pas ?
Puis je vous débarrasser de ces chaînes ou représentez vous toujours un danger pour vos pairs..?"

Il se demandait à quel point le caïnite serait perturbé par ce nouveau monde... Sa santé mentale tiendrait elle le coup ???

Une voix, les mots résonnaient dans son crâne, cherchant à se faire comprendre. Barnabé gardait le silence un instant, le temps que ses fonctions se remettent de ce long engourdissement.
Finalement, les mots prirent leur sens et avec les mots la conscience de ce qui l'entourait.
Il sentait le mur de l'alcôve dans son dos, les chaines qui enserraient ses poignets et ses chevilles et le maintenaient accroché et le poids de son propre corps.
Il porta son regard sur l'homme assis, puis sur ce qu'il voyait de la pièce. Elle n'avait pas changé, plus vieille et poussiéreuse, mais les même murs que dans ses souvenirs qui revenaient. par contre l'homme était étrange. Son costume ne ressemblait à rien de connu. Il ne se dégageait aucune peur de lui, même devant le physique difforme du prisonnier.
*Un frère?*

Barnabé fit juste un geste d'assentiment de la tête, n'osant pas encore essayer de parler. Il avait beau sentir la vitae se répandre dans ses membres et lui redonner vie, il n'était pas encore certain de lui même.

Un autre homme vint défaire ces liens. Il sentait la vie pulser en lui, et fût un instant tenté de se nourrir à nouveau sur cet humain. Mais il n'était pas temps. Il devait en apprendre plus et maintint donc sa bête.
Lorsque il ne fut plus maintenu, il voulu faire un pas pour s'avancer, mais ses membres encore gourds ployèrent sous lui et il s'effondra au sol, à quatre pattes. Sentir le sol de pierre sous ses mains était une joie immense. Il ne rêvait pas, la fin de son emprisonnement était bel et bien arrivé.

Sans même relevé la tête, il réussi à articuler que quelques mots.

Quand? Où? Qui?

Sa voix lui semblait caverneuse et roque. Sa gorge était douloureuse, mais il était tellement bon de se sentir de nouveau exister.
Un rire nerveux monta du fond de son torse pour prendre un peu d'ampleur en arrivant à ses lèvres.

*Oui, tu es enfin libéré*

La première du vampire lui fait comme un choc.
*2011.... Ainsi j'ai vraiment purgé ma peine.*

Mais il n'était pas au bout de ses surprises. Villon n'était plus sur le trône et ce dernier était occupé par une femme. D'Orseau, ce nom lui était il connu? Il ne remettait pas encore bien ses souvenirs. Son esprit resterait encore embrumé. Pourtant on a besoin de lui rapidement, son clan le réclame.
Il devait se présenter et rentrer dans le jeu des pouvoirs qui l'avait conduit où il était, mais il n'était pas prêt. Il reprenait à peine conscience, il ne connaissait rien de cette époque. Il ne pourrait jamais être un atout pour l'instant.
Il se releva, regardant l'homme dans les yeux alors que les siens, il le savait, étaient à peine visible au fond de ces deux cavités profondes et noires qu'étaient ses orbites.

Villon est partit... Quels troubles? Pourquoi moi? Qui est cette Reine? Comment est cette époque? Quel passé?

Il avait encore du mal à s'exprimer car cela lui était encore douloureux. Mais l'homme, non son primogène, avait raison. Il lui fallait se vêtir. Il pris donc les vêtements qu'on lui proposait et sans aucune pudeur enleva les loques qu'il portait. Ainsi il put voir que son corps était toujours aussi large malgré ce sommeil prolongé. Il rattraperait vite la forme. Ses grosses mains pénèrent lors de l'habillement, mais après quelques difficultés ayant nécessité toute sa concentration, il réussit à s'habiller convenablement.
Et pendant tout ce temps, il écoutait ce que lui répondait le Nosfératu.

Il écoutait les propos de son Primogène restant silencieux jusqu'à ce qu'il est fini. Lorsque l'évocation de la disparition des membres du clan est dîtes, ses muscles se contractent et ses mains se ferment. Pourtant il reste coi. Il sent la bête à l'intérieur de lui crier vengeance. Elle est encore trop présente, comme lui elle se réveillait de son engourdissement, et il allait devoir redoubler d'attention pour ne pas la laisser déferler.

*Oh non, je ne te laisserais pas le contrôle de si tôt. On a vu tout les deux où cela nous a mené la dernière fois.*
C'est un rire qui lui répondit en son fort intérieur
*C'était un piège. Tu m'aurais laissé faire le coupable aurait été puni lui aussi.*
*Et nous aurions été détruit. Maintenant fait silence.*
*Tu reviendras vers moi, tu verras...*

Cette lutte ne dura qu'un instant, mais qui fut suffisant pour que son frère de clan ai fini son discours et que lui même ai fini de s'habiller.
Il se tourna vers l'homme assis

Oui, maintenant que vous le dîtes, la reine me dit quelque chose. Mais je ne l'ai jamais rencontré. Ainsi elle a trouvé les appuis pour prendre le pouvoir en quelques jours...

Ses méninges se remettaient à travailler. Son instinct de Lieutenant et de Sentinelle reprenait le dessus. Les habitudes de réflexion revenaient. C'était un bon point, il peinerait peut être sur l'époque, mais pas sur ses réflexes. Bientôt il serait de nouveau opérationnel. Ce qui passerait pour un sourire se dessine légèrement par la contraction du bord de ses lèvres déchiquetées.

Est elle Prince de France comme son prédécesseur? Quelle est son implication dans la disparition de Villon? Comment a t'elle réussi à s'imposer en si peu de temps? Quel est la position du Primogénat?

Oui, ça revenait. Il n'était pas si engourdit. On avait voulu le plonger dans la toile de la politique, on l'avait trahi, ils allaient voir...
Un rire nerveux sortit de sa gorge, mais il redevint rapidement sérieux

Nos frères, que leur est il arrivé? Comment ce fait il que nous ne soyons plus que trois? Les catacombes sont toujours nôtres? Que sont devenus les égouts de ce Belgrand? Et est ce que ce grand vers de métal existe, ou l'ais-je rêver dans ma torpeur?

Il posait toutes ces questions sans vraiment laisser le temps à son guide de lui répondre. Tout se bousculait dans sa tête et il ignorait tant de choses. Il allait devoir vite combler ses lacunes si la situation était si désespérée. Et en parlant de situation

Comment le Sabbat a t'il pu autant menacer la capitale? Vous parliez d'infernalistes. Vous voulez dire que des Baalis sont présents sur notre sol? Aucune chasse n'a été lancé à leur égard? Les forces de la Camarilla sont elles devenues si faibles?

Il finit par se taire, il avait besoin de réponses, et rien ne servait d'assaillir ainsi de questions. Il allait avoir un gros travail d'information. Mais le travail ne l'avait jamais effrayé...

Barnabé acquiesce de la tête.
*Mais tu ne répond pas aux questions les plus importantes...*

Il suit le Nosfératu et au moment où ils quittent la pièce, il s'arrête jetant un dernier regard au lieu. Et sans même prendre la peine de regarder le boiteux,

Au fait, je connais Monsieur Verne. J'ai même lu certains de ses écrits. Même si je vois mal ce qu'un auteur de récits imaginaires pourrait m'apprendre.

Il repart dans le couloir derrière son Primogène.

Mais vous avez raison, ne faisons pas attendre la Reine.... ni même les autres...

Il suit Stanislas sans rien dire, sans croiser personne et ce jusqu'à la petite chambre. Là il se mire dans un miroir. Il n'avait pas changé et ces vêtements bien qu'étranges, lui allaient suffisamment pour l'instant. Il se lava quand même afin de chasser cette poussière et la crasse qui s'était posé au fil de ces longues années. Ensuite il se rhabilla et se posa devant la fenêtre pour voir ce nouveau monde.
Tout d'abord silencieux, il laissai son regard sauté d'une chose à une autre. Trop absorbé, il n'écoutait l'autre Nosfératu que d'une oreille distraite.
Fleur de Rochefort, Isabelle des Termes, ces noms ne lui évoquaient rien pour l'instant, mais peut être quand il les verrait...

Dîtes moi, ces réverbères fonctionnent à quel gaz? La flamme brûle très fortement... A moins que ce ne soit une gigantesque dynamo? Mais dans ce cas où donc est le mécanisme ou la pile? Et ces... boîtes qu'est ce donc? Elles ressemblent, avec un peu d'imagination, à l'évolution d'un dessin que j'ai vu du fardier de Cugnot ou du projet qu'avait ce..... Ah je ne trouves plus..... Ah si, ce Bollée. Et à quoi servent ces fils tendus entre les poteaux...

Mais il taisait ce qui l'inquiétait le plus. Hormis l'omniprésence de la lumière, il y avait beaucoup de passage, même à cette heure de la nuit. Comment diable allait il chassé discrètement?

Mais il avait fini, il ne pouvait plus retarder son retour. Ainsi en serait il, il allait devoir revenir en jeu sans même avoir les données de bases à sa survie. Il avait l'impression de revenir à l'époque où Hugo l'avait présenté à la cour de Villon. Il allait être comme un nouveau-né. D'ailleurs Hugo...

Mais dîtes moi avant que nous y allions, Hugo avait il quitté Paris avant que les nôtres ne soient décimés?

Il suivi Stanislas jusqu'à son futur...

Vers le petit salon