Lady sourit visiblement amusée.

"Vous avez avoué qu'il s'agissait de vous au moment même où vous avez parlé Mélissange. Si vous me permettez de vous nommer par votre prénom..."

Elle écouta la suite sans l'interrompre, la Rose ne semblant pas très à l'aise. Elle tâcha de conserver une douceur apparente, enfouissant toute pensée malvenue au plus profond d'elle même. Elle passa le dos de sa main sur sa joue, remontant et descendant alors qu'elle réfléchissait à la situation.

"Les ordres de qui ? Les miens ?! Je suis votre primogène, certes, mais le ton de la confidence que vous avez décidé d'adopter m'incite à vous parlez en tant que soeur de clan et amie."

Elle fronça légèrement les sourcils, laissant échapper un gémissement de réflexion.

"De plus, je ne veux pas vous obligez à faire quoi que se soit qui éveillerait en vous le sentiment de "contrainte"."

Elle tenta de se détendre bien que la conversation semblait l'affligeait de questions des plus désagréables. Elle sourit néanmoins à Mélissange, lui assurant qu'elle n'avait aucun reproche à lui faire face à ses révélations.

Mélissange baissa le regard en lieu et place de rougir alors qu'Harmonie lui prenait la main lui proposant d'être son guide.

"Une reine ? Tout juste un fou..." Plaisanta t'elle tout en serrant entre ses mains celle de la jeune femme.

"Soyez alors mon guide et mon garde fou..." Soupira t'elle

"Il n'est pas réellement rentré en contact avec moi, il m'a juste..." Elle porta une main à ses lèvres afin de cacher son ravissement.

"Il m'a laissé un message que moi seule pouvait comprendre." Elle haussa merveilleusement des épaules comme une gamine conquise.
"Astucieux et...si délicat de sa part..." Elle trouvait le geste tellement élégant et flatteur qu'il s'attarde à ce détail.

"Harmonie, ne vous méprenez pas, je sais que je ne dois pas lui faire confiance.Mais j'ai tellement essuyé de reproches de la part des miens qu'il a su en jouer habillement, de plus il est d'agréable compagnie..." Elle préféra ne pas aller plus avant.

Mélissange eut un sourire de soulagement tout en prenant délicatement les mains de sa primogène.

"Je vous remercie pour ces conseils avisés."

Elle déposa un baiser furtif sur sa joue avant de se lever doucement tout en remettant un peu d'ordre dans ces vêtements.

"Pas de temps à perdre alors...Chaque minute de perdue peut être fatale à Mlle Boniface."

Enfilant son manteau elle finit par s'arréter net, répondit à quelques textos, un sourire amusé au coin des lèvres puis reposa son regard admiratif sur Harmonie.

"Je peux y aller seule, peut être souhaitez vous vous reposer. Vous avez l'air si touchée par cette disparition..." Elle n'en dit pas plus, préférant ne pas ennuyer Harmonie avec ses questions, mais les deux femmes devaient certainement être plus que des connaissances.

[Venant du petit salon du Louvre]

Armand débarquât du Taxi, et se dirigeât vers la porte d’entrée.
Il frappât à la porte et…Duncan, ce petit cafteur qui l’avait trahi à la première occasion, venait lui ouvrir la porte.
Armand avait immédiatement envie de lui distribuer une série de baffes a répétition, tel Obélix lorsqu’il voulait faire parler un romain.
Mais il se retint car il avait noté l’attachement sans bornes que la belle et douce Mélissange portait à ce petit mariole de troisième choix.

Cependant, ce Duncan avait la présence d’esprit de ne pas jeter d'huile sur le feu en le conduisant directement a sa maitresse sans prononcer une seule parole.

Rendu au Salon, Armand se retrouvât ne présence de Mélissange et…Lady Elisabeth.
Mélissange était toujours aussi ravissante, presque provocatrice a son égard, donnant à Armand l’envie de se jeter sur elle pour la couvrir de baisers de la tête aux pieds.

Et Lady Elisabeth, majestueuse, belle et redoutable à la fois.
S’il n’avait pas passé toute la période du dodo collé contre elle et qu’il ne lui aurait pas embrassé un sein, Armand aurait été très impressionné mais ce contact fortuit avait créé chez Armand une espèce d’intimité secrète qui lui procurait une certaine aisance. Cependant il était hors de question d’user de familiarité envers elle et encore moins de manquer d’étiquette.

Armand s’inclinât avec le plus grand respect.
-« Mesdames, mes hommages. »
Il pris la main de Mélissange et y déposât un baiser d’une extrême tendresse.
-« Mélissange. »
Ensuite il se tournât vers Lady Elisabeth et lui pris délicatement la main du bout des doigts en inclinant la tête en signe d’allégeance, comme le protocole observé de la part d’un Sire a une Monarque, naturellement il ne déposât aucun baiser sur la main de celle-ci, cela aurait été inconvenant.
-« Lady Elisabeth. »
Puis, après avoir reculé de quelques pas, il pris la parole.
-« Mesdames, Je sais que vous êtes sur le point de vous diriger au Louvre, alors je ne vous retarderais point, aussi je me propose de vous accompagner, car j’ai, par la même occasion, besoin de m’entretenir avec vous deux, si toutefois, vous daignez mon humble présence. »

Armand descendit donc en charmante compagnie pour embarquer dans le taxi que Mélissange avait commandé.

Mélissange devait être abonné au taxi car elle usait de familiarité avec le chauffeur Tamoul ou Indou.

*Ard..Arden rendu…Rendu dans les Ardennes? Arf, je ne pige pas ce type de nom, il faut vraiment être habitué.*

Et Mélissange faisait office d’hôtesse et elle le fit avec classe et amusement, c’était très rafraichissant.
Armand adorait.

Puis le véhicule décollât.

[A quelques rues du Louvre]

Provenant de son refuge.

Armand Sortait du Taxi anxieux et désemparé.
Il avait pris une chance en espérant qu’elle se dirige vers son refuge.
Mais il n’en était pas encore certain.
 
Il considérât la façade de la maison se demandant comment faire son approche et comment gérer d’avance sa déception s’il apprenait qu’elle n’y était pas, ou…Qu’elle n’y était pas pour lui.
C’est alors que du coin de l’œil il aperçut un mouvement furtif.
C’était Mélissange!
*Mais qu’est-ce qu’elle fait là? Elle espionne son propre appartement? Ou elle m’espionne moi?*
 
Puis il se souvint de ses propos. Elle avait parlé qu’une camionnette l’épiait, cela la rendait sans doute un peu parano.
 
Mais Armand cessât immédiatement ses interrogations, ce n’était vraiment pas le moment alors il se ruât à la course vers Mélissange.
Stoppant net sa progression rendue à deux mètres d’elle.
Il avait le regard hagard et les yeux grands ouvert comme s’il était sous l’effet d’un choc épouvantable, visiblement, il devait lui présenter une mine presque inquiétante.
 
Il la regardât un moment en s’approchant tout doucement et en tendant la main.
-« Je te demande pardon Mélissange, je suis un homme stupide et je sais trop bien que je suis mauvais. »
Des larmes ruisselaient sur ses joues, il en avait si honte qu’il se mis aussitôt a se cacher le visage.
-« Pardonne-moi Mélissange! Pardonnes-moi! Dis-moi ce que je peux faire pour toi, et je le ferais. »
Puis hésitant les yeux toujours cachés par sa main gantée.
-« Est-ce que je te fais peur? Est-ce-que je te dégoute? Si oui, laisse-moi une chance de te rassurer et de te prouver le contraire, sinon demande-moi de te laisser à tout jamais et j’obéirais sans protester.
Je…Je suis un être méchant Mélissange mon âme est en train de définitivement me quitter pour les enfers…Et je ne veux pas que cela se produise, avec toi…Je sens le salut, je sens ma dernière chance se glisser entre mes doigts. Je…Perçois aussi ta détresse, je palpe ta souffrance, portons-nous secours mutuellement, laisse-moi te sauver et sauve-moi!
Figure-toi, qu’après ton départ, j'avais sérieusement songé à attendre jusqu'au matin pour observer le lever du soleil! C’est dingue! Non?

Armand lui-même avait tressaillit en réalisant les mots qui venaient de s’échapper de sa bouche, il voulait faire semblant de reprendre le contrôle en sortant un de ses sempiternels mouchoirs pour s’essuyer les yeux et les joues pour ensuite émettre un barrissement d’éléphant en se mouchant dedans.
Geste bien inutile car il ne respirait plus mais c’était tout ce qui lui était passé par la tête, car il ne voulait pas regarder la Rose en face par crainte de sa réaction.

Armand avait repris ses esprits. Il se sentait honteux et mal à l’aise, comme un mec qui se réveille de la gueule de bois et qui ne se souvient plus de ce qu’il a dit ou fait la veille et a qui, un rigolo n’a pu s’empêcher d’aller rapidement lui raconter qu’il l’avait vu, la veille au soir, danser tout nu sur la véranda avec un abat-jour sur la tête.
 
Mais la réalité était là et il devait assumer…Donc, après que Mélissange aie réagit comme une femme devant un homme qui venait de piquer une crise de larmes, elle l’avait invité à marcher en faisant la conversation.
Armand était sur le point de mimer une poussière dans l’œil mais il abandonnât le projet.
Aussi, il ne savait foutrement pas quoi dire à Mélissange, surtout après l’avoir attiré dans un sujet comme celui-ci!
*Merde!…Pourquoi ne lui ais-je donc pas parlé de la météo au lieu de faire le Mongol a batterie? Maintenant elle me questionne sur mes propos douteux.*
Armand avait envie de se sauver.
 
Puis il pris le temps de réfléchir à la question au lieu d’essayer de tergiverser.
Mais il tentât d’abord d’éloigner la réponse en reprenant des paroles que la Rose avait utilisées.
-« Mes gouts en musique sont très variés, la chanson de Plume Latraverse… Ce poète Québécois méconnu. »
Armand pouffât de rire
-« La Chanson n’avait pour but que de vous faire réagir et ainsi abandonner votre état de profond désespoir.
Jamais je n’ai songé vous faire voir les paroles de la chanson comme étant un consentement face à la situation nommé et terrible de ladite chanson.
Ce chansonnier est une espèce d’artiste révolutionnaire! Ne vous y trompez pas, ses paroles cyniques et dures ont pour but de choquer, bousculer la perspective et dénoncer des situations horribles, des choses que la société évite d’observer par peur et ignorance et qui permettent que certaines choses se produisent en se planquant la tête dans le sable!
Cet Artiste n’est pas un homme dérangé, bien au contraire, c’est un grand bonhomme, très visionnaire mais radical. »
 
Il observait Mélissange du coin de l’œil en essayant toujours de gagner du temps.
-« Et ma goule, bah! Ne vous en faites pas, je puis vous assurer qu’au début c’était une personne très respectueuse et d’une probité exemplaire, mais vivre avec un vampire peut parfois alterner certaines visions de la vie.
Elle n’est pas méchante, ne la jugez pas trop sévèrement, je crois qu’elle est devenue folle ce qui est malheureusement le cas chez certaines goules, mais elle est efficace et veille bien sur moi, c’est tout ce compte a mes yeux. Tant qu’elle ne fait que s’envoyer en l’air…Et puis…Entre-nous, j’ai fais pire! Alors… »
 
Puis il n’avait plus d’argument pour éviter la réponse embarrassante qu’il devait fournir à Mélissange.
Il optât pour y répondre avec logique plutôt qu’émotivement.
-« Je crains d’avoir été un peu trop hâtif en vous…Demandant votre aide, je doute que vous puissiez y changer quoi-que-ce-soit, ce n’est pas de votre ressort, ni du mien d’ailleurs.
Quant aux efforts…Entendons-nous sur ce que signifie le mot effort dans ce contexte, parce que cela va bien au-delà.
Et comment je compte vous rassurer?… »
 
Armand marchât un moment sans dire un mot, regardant au loin devant lui en réalisant qu’il ne tutoyait plus Mélissange parce qu’elle ne le faisait toujours pas…Ou l’avait-elle déjà fait?
Cependant, il ne voulait pas lui donner un nouveau prétexte pour la mettre mal à l’aise.
 
-« Je ne comprends pas la question a vrai dire, mais c’est ma faute, rassurez-vous, je vous ais déballé des propos nébuleux motivés par des émotions incontrôlées.
Je me suis égaré moi-même dans tout ce fatras.
Alors, comment pourrais-je vous rassurer et vous prouvez que je ne suis pas ce que vous pensez de moi alors que je viens de vous confesser que je suis une mauvaise personne?
C’est impossible pour moi de le faire! C’est beaucoup trop paradoxal!
Et puis aussi…J’ai noté votre extrême délicatesse, et je ne crois pas que vous seriez prêt ou en mesure de faire face à ce que je pourrais confesser.
Je vous ai choqué et fait de la peine en si peu de temps cette nuit qu’il serait hasardeux de ma part de persister et signer avec des choses encore pires.
J’ai…Un peu peur de m’ouvrir à vous, je sens que votre jugement pourrait me faire du mal, que vous ne compreniez pas ce que vous pourriez y voir…Et puis…Pourquoi? A quoi bon? »
Il se passât les mains sur le visage.

-« Oublions ça, voulez-vous? Et pardon de vous avoir importuné avec mes lamentables états d’âmes.
Parlons plutôt de ce qui semble vous rendre si malheureuse et…Vous savez que je peu tout entendre sans risque de vous rejeter, vous pouvez parler sans craintes et ma discrétion est assurée par le fait que personne ne m’écoute alors… »
Sa dernière phrase le fit sourire
Mais pendant un bref instant seulement.