La berline noire était garée à côté d’un fourgon passe-partout, au sud du Jardin Shakespeare, en plein cœur du bois de Boulogne. C’était à cet endroit que Gildven avait décidé d’installer son poste central de sécurité. Il se trouvait à l’intérieur du fourgon, accompagné d’Evangéline, Dany et un des hommes de l’unité 8. Ces derniers étaient assis face à de nombreux écrans et portaient tout deux des casques. Ils scrutaient attentivement chaque image fournit par les caméras de surveillance disposées un peu partout dans le bois de Boulogne.

Les hommes d’Edward étaient vraiment efficaces et s’étaient pliés à ses ordres en un temps record, d’autant plus en réalisant un travail proche de la perfection. Debout, assisté d’Evangéline, il regardait de loin les écrans, un petit sourire satisfait sur les lèvres. Toutefois, il devait porter attention à la moindre perturbation, c’était maintenant que les choses sérieuses commençaient. Il fallait espérer que les ennemis potentiels tombent dans son piège.

Le jeune Ventrue jeta un coup d’œil à sa montre. Bien. Ils devaient tous être en place maintenant. Il était temps de vérifier que tous ses pions étaient à l’emplacement désigné et joueraient le rôle qu’il avait écrit pour eux. Il appuya sur le bouton d’appel de son oreillette.

« Equipes 1 à 13, équipe de soutien, êtes-vous vous en place ? »

Suite à cet appel, une série de réponses venant de ces différentes unités l’avertie que tout était prêt. Gildven garda une seconde de silence, réfléchissant à toutes les implications possibles de son plan de défense.

« Bien. Alors, c’est parti. N’oubliez pas vos ordres. A l’exception de l’équipe de soutien, n’attaquez qu’en ultime recours. »

Il ne lui restait plus qu’à avertir le primogène que tout était en place et à demander à la Sénéchal de lui fournir une liste détaillée des caïnites présents à l’événement. Inutile de s’en prendre aux braves gens. Il sortit alors son téléphone pour effectuer les ultimes préparatifs.

Spoiler:

Les bras croisés, dans le fourgon, Gildven observait avec attention le moindre écran de surveillance. Finalement, c’était lui qui avait la meilleure place ce soir. Il s’attendait à plus de perturbations, mais la nuit calme lui convenait parfaitement. Il n’avait pas beaucoup de visiteurs et les humains se gardaient de venir dans les bois après l’intervention de Philippe. Il faudrait probablement le remercier plus tard. Et, peut être, s’occuper aussi du cas de monsieur Fitz.

Il y avait d’abord eu l’arrivée de Fleur de Rochefort, suivit de près par le Prévôt monsieur Gallus Sollers. Les ayant repéré rapidement et identifié, il n’avait pas jugé bon de les arrêter. D’autant plus, qu’étant donné ce qui venait de se passer du côté des Ordalies, il avait probablement bien fait. Il ne s’agissait pas là d’un duel comme il les appréciait, mais un divertissement qui valait la peine d’être notifié.

Ensuite, il y avait eu Elea Casato accompagnée de la Gangrel Kildare Callaghan. Si l’une ne figurait pas sur la liste fournit par la Sénéchal, le nom de la première ne lui était pas inconnu. Ou avait-il pu le lire... N’était-ce pas elle qui c’était retrouvée prisonnière du Sabbat ? Il lui semblait bien avoir lu ceci dans le chronique de l’Ombre, il y a quelques nuits de cela. Une femme qui n’a pas froid aux yeux, visiblement ! Elle lui avait même proposée son aide alors que, dans le pire des cas, elle pourrait de nouveau tomber nez à nez avec ses bourreaux.

Enfin, la dernière petite trompe et non la moindre, Alpheas Sollers, la Gangrel Roxana Roxy et un certain monsieur de Courbevoie. S’il avait été réticent à laisser passer le dernier, la chevalière du Prévôt suffit à le convaincre. Il n’avait pas à mettre en doute la parole d’un Sollers et encore moins celle du Prévôt. Il les laissa donc passer sans plus attendre.

Maintenant, il avait de nouveau les yeux rivés sur écrans. Rien de particulier à noter ce soir. Toutefois... Cette Elea Casato. Elle l’intriguait. Il la trouvait bien trop... parfaite pour quelqu’un qui venait tout juste de se faire agresser. Le voilà, qui espérait presque avoir à requérir ses services.

Tiens ? Cet homme. Aziel Elchim, le Fléau de Sa Majesté. Que faisait-il seul aux côtés de la moto de Fleur de Rochefort ? Une autre affaire était-elle en cours ? Bien. Il serait aux premières loges pour y assister.

Il s’était finalement décidé à envoyer Evangéline prendre contact avec la jeune Rose. Il valait mieux prévenir que guérir. La présence du Prince aux Ordalies n’était pas pour le sécuriser. De plus, l’assemblée des Primogènes était invitée... Bref, ils étaient une cible de choix pour le Sabbat ce soir. Et cette forêt était si grande... Même avec vingt hommes et ses calices, ils auraient du mal à maintenir l’ordre s’il y avait une brèche de sécurité.

Auspex n’était pas vraiment un choix, c’était une nécessité. Quelques minutes après le départ d’Evangéline, il prit son épée posée non loin de là et regarda une dernière fois les écrans. Rien de nouveau. Les ennuis ne commenceraient certainement pas avant l’arrivée du Prince. Il soupira.

« Prévenez-moi dès qu’il y a du nouveau, je veux tout savoir. Restez vigilant. »

Epée en main, les clés de la voiture dans l’autre, il sortit du fourgon et marcha quelques pas vers la berline noire. La nuit était douce et calme... Enfin probablement pas pour longtemps.

La voiture se mit en route vers la Roseraie.

[Vers la Roseraie]

[Depuis la Roseraie]

La berline noire était de nouveau garée non loin du fourgon où se trouvaient les trois hommes. Debout dans derrière l’homme d’Edward Estacado et Dany, le caïnite observait de nouveau les écrans. La situation avait quelque peu évoluée depuis l’arrivée de la Sénéchal, du primogène Gangrel et du Prince. Il suivait également le déroulement des Ordalies, mais ce n’était pas là sa priorité.

Trois groupes distincts avaient son attention : le Fléau et la femme arrivée dans la limousine de Parménion, qui pour l’instant n’avaient toujours pas bougés, Alpheas Sollers et monsieur de Courbevoie qui revenaient sur leurs pas et le groupe constitué d’Elea Casato et des deux hommes qui lui avait fournit. Elle avait avec elle sa servante personnelle.

Monsieur Sollers et son compagnon désiraient-ils déjà quitter les lieux ? Moins de personnes à surveiller n’était pas une mauvaise chose. Il déplorait de constater que certaines personnes se trouvaient au sein du bois de Boulogne... Des témoins éventuels, qu’il faudrait peut être éliminer en cas de nécessité. De légers dommages collatéraux.

Toutefois quelque chose attira son attention. Que faisaient des nettoyeurs municipaux si proche du lieu des Ordalies alors que l’ordre d’évacuation avait été donné ? Ils auraient dû en profiter... Une nuit offerte. Ce n’était pas un pressentiment qu’il avait à propos de ce groupe, mais plutôt un alarme qui hurlait en lui, criant que ses ennemis étaient arrivés. Portant la main à son oreillette il adressa un ordre à l’unité mobile d’Elea.

Tout ça était plus que suspect. Ces employés ne correspondaient pas au profil et se trouvaient bien trop près des Ordalies. Ils devaient s’en occuper rapidement, de quelque façon que ce soit. Cela dit, les éliminer attirerait l’attention du groupe de SDF et...
Sa respiration se bloqua. Un Loup-garou ? Sérieusement ? Que faisait-donc une telle bête en ce lieu ? Il fallait agir précautionneusement mais rapidement. S’occuper de la bête était une primordial, mais la priorité était encore de garder le lieu des Ordalies.

Il devait réfléchir vite. L’équipe de soutien ne pourrait jamais être à temps sur les lieux. Et, ils n’étaient pas équipés de balles en argent. Qui aurait pu prédire la présence d’un Loup-garou ? Une seule de ces bêtes pouvait engendrer des dommages considérables.

Déjà répondre aux demandes d’Elea et faire reculer Evangéline. Celle-ci n’apprécierait certainement pas, mais c’était Elea qui menait ce groupe. Le Ventrue s’exécuta donc sans attendre et contacta sa suivante. Il avait noté le changement majeur dans les paroles d’Elea, mais il comprenait que la situation n’était pas à des considérations aussi dérisoires.

Prenant un papier à en tête de la préfecture de Paris, il écrivit quelques lignes d’une écriture gracieuse et apposa sa signature. Il indiqua à Dany de prendre rapidement la voiture et d’apporter le document à Elea. La voiture devrait les convaincre de son statut. Si ce n’était pas le cas, Dany était lui aussi armé.

Maintenant que la situation avec les employés municipaux était réglée, restait encore le problème du Loup... C’était bien ça veine ça de tomber sur un Lycan. Encore que ce n’était pas lui qui se trouvait dans la situation délicate. Non, il avait mit ce poids sur les épaules d’une femme qu’il connaissait à peine. D’ailleurs, cette Elea Casato l’avait impressionnée. Elle savait ce qu’elle faisait. Mais elle paraissait être aussi perdu que lui en ce qui concernait le Garou.

La proposition d’Alpheas Sollers et de son protégé tombait à pic. Nul doute que l’Assamite avait plusieurs glorieuses victoires à son actif et... ainsi il pourrait en apprendre plus sur ces compétences et sur celles de son protégé et peut être même son clan. Une occasion rêvée. Il donna donc à Elle l’ordre de patienter et d’enquêter, et fournit les coordonnées d’Elea aux deux caïnites.

Il devait prévenir son Primogène. Peut-être pourrait-il l’aiguiller sur la marche à suivre. Alors qu’il s’apprêter à appeler le primogène, il entendit la berline se garer et quelques secondes plus tard, Dany les rejoignait et reprenait son poste.

[Appel Edward Estacado]

Sur le tableau de bord de la logistique, 2 lumières s'éteignent... Elles correspondent aux gardes chargés de la Porte de Boulogne... Pas un bruit, pas une alerte, rien.

Gildven raccrocha. Précieuses informations que lui avait fournit le primogène. Elea devrait se montrer très prudente. Il observait le groupe de SDF avec un brin d’inquiétude. Il essaya de contacter Elea, mais celle-ci ne répondit pas à son appel. Que se passait-il donc ? Il décida alors de transmettre les informations à Evangeline qui avertirait de suite Elea.

« Evangéline, restez sur vos gardes. On vient de m’informer qu’un Lycan ne se trouve jamais seul. Restez si possible contre le vent, il ne doit pas vous sentir. »

A peine eut-il terminé qu’ils remarquèrent tous trois l’anomalie. Qu’est-ce qui s’était passé à la porte de Boulogne ? Il essaya de contacter ses hommes, sans succès. L’attaque du Sabbat commençait déjà alors qu’ils étaient en pleine chasse au Loup ? Etait-ce une diversion ? L’idée n’était pas à écarter. Il ne pouvait pas déplacer l’équipe de soutien. Pas de suite, pas avec si peu d’informations. Alpheas Sollers et monsieur de Courbevoie étaient déjà en route pour rejoindre Elea... Ils mettraient trop de temps. Ses yeux se posèrent sur le groupe qui l’intriguait depuis un moment : le Fléau et la femme qui l’avait rejoint.

Il composa de suite le numéro de la Sénéchal.

[Appel Lou]

Spoiler:

Gildven avait averti la Sénéchal, qui devait maintenant avoir contacté le Fléau et le Prévôt. Il ne devait pas perdre le contrôle. Un problème à la fois. Réfléchissons... A proximité des Ordalies, ils avaient repérés un Lycan. Nul doute qu’il soit la cause de l’absence de réponse de l’unité mobile. Etaient-ils encore en vie ? Un vampire et deux de ses hommes s’étaient fait avoir... Maintenant rester à savoir s’il les retrouverait vivants...

En parallèles, ils subissaient une attaque. Quelqu’un ou plus vraisemblablement un groupe avait franchit le périmètre de sécurité sans même laissé de trace. Il ignorait leur nombre. Aucune affaire n’était plus urgente que l’autre. Tout devait se régler dans le même temps. Il lui fallait des hommes au plus tôt dans le sud du parc, sachant que messieurs Sollers et de Courbevoie iraient au secours de l’équipe mobile d’Elea.

Il devrait probablement prévenir le Primogène... Après tout il lui avait demandé de le prévenir si la situation évoluée. Après un soupir, il composa le numéro d’Edward.

[Appel Edward Estacado]

Il pouvait voir l’Assamite sur le moniteur. Ses doutes étaient passés depuis un moment. Nul doute que monsieur de Courbevoie soit un Lasombra. Il était le premier qu’il rencontrait. Enfin, si on pouvait dire ça étant donné qu’il n’avait jamais vu l’homme en question... La suite des événements fût très rapide à vrai dire : ils notèrent tous trois la nouvelle intrusion au niveau de la porte de l’Hippodrome et à peine trente seconde plus tard son téléphone sonnait.

Non... Non... Impossible. C’était tout bonnement impossible. Une mauvaise blague tout au plus. Si la disparition d’Elea et d’Evangéline était un choc, le kidnapping de la sénéchal, c’était tout bonnement impensable. Il luttait, contre l’envie de se laisser aller, là, maintenant. Etait-il un si mauvais Bourgmestre pour qu’à peine nommé, deux personnes sous sa responsabilité étaient capturées ?

Gildven dû prendre sur lui pour ne pas perdre tout ses moyens. D’abord retirer le téléphone de son oreille, le primogène qui n'était plus à l’autre bout de la ligne... oui, oui. C’était ce qu’il devait faire. Il était incapable de conserver l’attitude neutre qui était la sienne. Il n’avait pas était préparé à une situation aussi désastreuse...

Une fois le téléphone raccroché, il regarda ses écrans quelques instants, comme si une solution mystique pouvait lui apparaître. Il avait beau observer... rien du tout. Il regrettait ce qu’il allait faire. Toutes les forces qui ne demandaient pas à être fixe devaient être réquisitionnée... Et Elea ? Et Evangéline ?
Il serra le point de rage. Quel homme était-il pour avoir laissé la situation dégénérer à ce point ? Mais, il n’avait vraiment pas le choix.

Il demanda à Dany de rejoindre Alpheas et le Lasombra pour leur expliquer la situation. Prenant son téléphone il composa le numéro du Fléau. Puis portant la main à son oreillette il donna un ordre à toutes ses unités. Personne ne devait entrer ou sortir du bois de Boulogne. La Sénéchal devait être retrouvée. Les hommes avaient le droits d'user de la force s'ils jugeaient que la situation l'exigeait.

Spoiler:

Peu de temps après avoir parlé au Fléau, le téléphone sonna de nouveau. Edward... Peste ! Il espérait que ne pas recevoir d’autres mauvaises nouvelles. Approchant l’appareil de son oreille, il répondit. Le soleil n’allait pas tarder à se lever, aussi poursuivre les investigations ne servait à rien. Inutile d’être un prophète pour prédire qu’ils n’aboutiraient pas ce soir. D’une voix plus rassurée, il répondit au primogène avant de raccrocher.

Bien, il allait avoir la journée pour faire le point sur cette soirée désastreuse. Pour l’instant, il fallait encore limiter les dégâts. Il ne désirait pas déshonorer d’avantage le nom de son père, de son clan... Quelle piètre performance. Appuyant sur l’oreillette, il donna de nouveaux ordres à Dany.

Un sourire apparut sur son visage. Evangéline était vivante. Enfin, il ne savait pas si cela devait le réjouir. Il n’y avait aucune trace pour l’instant d’Elea Casato et plus le temps passait, plus l’espoir de la retrouver en vie diminuait. Cela dit, il ne comptait pas abandonner. Si Lou était une priorité, Elea n’était pour autant pas à oublier.

Il composa alors le numéro de localisation de voitures avec chauffeurs. Une dizaine devrait suffire. Il expliqua au gérant son besoin urgent de voitures au bois de Boulogne. Si l’homme fût hésitant au début, le fait de doubler la rémunération eut l’effet escompté. Il précisa également qu’il désirait des chauffeurs certifiés et réguliers dont il pourrait avoir les noms. Après divers détails réglés, il lui fournit l’adresse où il attendait au plus vite les voitures.

Il consulta ses écrans. Bien tout le monde devrait pouvoir évacuer au plus vite. On venait d’ailleurs de l’informer que le prince venait de quitter le bois. Il lui fallait encore prévenir le Fléau des toutes dernières directives. Enfin quand tout le monde aurait quitté le bois, il pourrait lui même rentrer.

[SMS Aziel Elchim]

Suivant l’évacuation de près sur les moniteurs du poste de contrôle de sécurité, le Bourgmestre se sentait légèrement plus soulagé. Le prince était parti et les primogènes s’en allait peu à peu. Heureusement, la nuit s’achevait. Heureusement, il ne serait bientôt plus en charge des caïnites présents. Heureusement, Evangéline était en vie et il pourrait bientôt se laisser aller à la douceur de la torpeur.

Enfin, il ne restait plus personne. Parfait... Il s’autorisa un léger sourire même si celui-ci n’était pas de circonstance. Il porta une main à son oreillette et contacta l’ensemble de ses équipes.

« Bien, nous avons frôlé la catastrophe de bien trop près, hélas... Prenez quelques heures de repos. Dès que l’accès au bois sera autorisé, revenez et cherchez le moindre détail pouvant nous rapprocher des ravisseurs de la Sénéchal, du Primogène Gangrel et d’Elea Casato. Je compte sur vous. »

Posant son oreillette, Gildven sorti du fourgon pour rejoindre le parking où un voiture l’attendait. Il marchait calmement, tenant son épée par le fourreau.


[Vers le Parking]