Le nouveau prenait une initiative plutôt intéressante. Au niveau de l'âge, c'était même presque crédible. Philippe y réfléchit un peu, alors qu'ils rejoignaient le parking souterrain.

"C'est une bonne idée, Thomas. Faisons comme ça."


*Hé ben, c'est fou ce qu'on peut faire avec du pognon...* Se dit Philippe en voyant la limousine. Et surtout en découvrant l'intérieur...
Une entrée au top ? Ouaip...
Il sourit à Alice, comme ça, juste pour répondre à sa joie enfantine. Cela ne lui arrivait pas beaucoup, de sourire sans raison. Il faudrait qu'il soit plus vigilant.
Il s'installa sur l'un des canapés super confortables, qui sentait le neuf et le propre, et examina l'habitacle... Il n'avait jamais mis les pieds dans une voiture pareille.

Il voulait profiter du trajet pour interroger le nouveau, et se faire une idée du personnage... Aussi, une fois que sa curiosité envers la limousine fut apaisée, et que tout le monde fut installé, il demanda à Thomas, avec des mots volontairement simples.

"Racontez-nous un peu votre vie. En tant que vivant, votre transformation, et après."

En venant du bureau du primogène malkavien

Plus Thomas avançait dans ces couloirs plus il était persuadé qu'il n'aurait jamais pu s'y retrouver seul. Enfin arrivé au parking il fut surpris, une nouvelle fois pour cette soirée, par la limousine. Une limousine. Tout les vampires avaient ils de tels moyens ? Sans trop s'attarder en réflexions, le médecin accepta volontiers l'invitation et se glissa dans la limousine. Il espérait avec son costume simple, ne pas dépareiller à cette inauguration et il espéra aussi, et surtout, ne croiser aucun collègue de travail. Soucieux, il nota quand même le luxe intérieur de cette voiture, le cuir, confortable, le champagne, qu'il ne toucherait pas. Apparemment la nourriture humaine ne lui convenait plus.

Assis face à Alice, il sentit rapidement le regarde de Phillipe se poser sur lui. Une fois tout le monde là, la question ne tarda pas. Un sourire, mi gène mi amusé apparut sur les lèvres du jeune vampire. Leur primogène avait l'apparence d'un enfant et utilisait là des mots simples mais Thomas ne s'y trompait pas. Il fit un léger signe de tête afin de montrer qu'il avait bien comprit ce qu'on lui demandait et prit un instant pour ordonner ses mots. Il fallait lui aussi qu'il soit simple et surtout, qu'il soit clair.

Eh bien, je suis un parisien de souche. Je suis médecin et j'exerce à l'Institut médico-légal de Paris, dans le 12ème, juste au pied du pont d'Austerlitz. Un homme m'a abordé il y a quelques jours et m'a mordu. Je me suis éveillé vampire et il a commencé à m'expliquer ce qu'il se passait et ce que cela impliquait lorsque nous avons été interrompus.

Thomas, justement, s'interrompit. Il aurait volontiers blêmit davantage s'il avait pu. Il avait eu ce soir là les deux peurs de sa vie. Ou plutôt la peur de sa vie lorsque son interlocuteur s'était révélé être un vampire et la peur de sa seconde vie ensuite. Sa main se resserra sur son genou, au point de se crisper et ses traits tendus témoignaient d'une peur non feinte. Y repenser le terrifiait. Peinant à contrôler son corps et plus encore ses cordes vocales et sa langue, Thomas tâcha de poursuivre son récit.

Deux femmes ... se sont présentées ... à ... à l'appartement de mon Sire... Elles ... Elles cherchaient quelque chose. Le ton est monté. Et puis ... je ... Je n'ai pas compris.

Les yeux clos, Thomas faisait de son mieux pour se maîtriser. Les poings serrés, la mâchoire crispée, il sentait ses cheveux se hérisser légèrement tandis qu'il revoyait la scène.

Cela s'est passé ... très, très, très vite, insista-t-il. En un instant, mon Sire ... mon Sire n'était plus qu'un tas de cendres. J'étais caché. J'ai paniqué. Je .. Je ne sais pas ... J'ai fuit ... Je crois ... Je ne me souviens plus de rien jusqu'à chez moi.

Le jeune vampire rouvrit les yeux. Une lueur de peur dans le regard et fut visiblement soulagé en se resituant dans la limousine. La vibration rassurante du moteur, discret. Les lueurs étouffées des éclairages publiques à travers les vitres teintées ... En quelques secondes, il reprit un peu de contenance, laissant son regard accrocher Alice. Sa beauté était rafraîchissante. Comme l'originalité de sa tenue d'ailleurs. A nouveau, un faible sourire éclaira un peu le teint définitivement cireux de Thomas.

Je suis resté isolé quelques jours. Et puis je me suis dis qu'il fallait que je rencontre d'autres vampires. J'ai beaucoup a apprendre et j'ai pu voir qu'être vampire ne fait pas du monde un lieu plus paisible...

Pensif, le néonate délaissa la contemplation, absolument pas discrète pour le coup, d'Alice pour laisser son regard aller sur la vitre de la limousine. Ces jeux de lumière étaient envoûtants, et rassurant en un sens. Alors que s'il regardait vers l'intérieur de la limousine, il craignait un regard négatif des autres membres de son clan. Avait il enfreint une règle ? Un code d'honneur vampirique ? Apparaissait il trop faible à leurs yeux ? Il doutait. Et pour le moment, il préférait se bercer de douces lumières plutôt que d'affronter le regards de 4 autres vampires ... Son esprit lui remit en mémoire qu'Alice lui avait bien dit qu'ils pouvaient lire dans les pensées.

*Manquait plus que ça ... Il faudra bien que tu finisse par les regarder en face tout ce même ... Surtout s'ils lisent en toi comme dans un livre ouvert ...*

Et de se tourner vers l'intérieur de la limousine au prix d'un grand effort de volonté. Thomas offrit un sourire et rassembla l'ensemble de toute son assurance pour achever son intervention.

Cela répond il à vos questions ?

Le fait que Thomas ait apparemment été étreint à l'improviste fit ressurgir chez Philippe des souvenirs moyennement agréables, et ses fins sourcils se froncèrent de contrariété.

Cependant, le récit du nouveau était remarquable d'imprécisions... Pas de noms, pas d'adresses, pas de descriptions, rien, aucun détail. Lié au fait que son sire ne semblait pas faire partie de la camarilla, ce n'était pas bon signe.
Aussi, une fois que Thomas eut repris contenance, Philippe lui répondit simplement.

"Non, pas vraiment..."

C'est alors qu'après une montée, la somptueuse limousine s'arrêta. Les lumières, à l'extérieur, changèrent de couleur
Il y avait encore du monde devant l'Antichambre. Notamment des gens avec des appareils photos, qui guettaient la sortie d'une célébrité quelconque.
A l'adresse de Lucas, Alice et Hadrien, il fit un petit geste de la main pour les engager à descendre.

"Je préfère descendre un peu plus loin, avec Thomas, ce sera moins voyant.
Nous vous rejoindrons rapidement, pour qu'on puisse tout de même arriver en groupe."

L'antichambre n'attendait plus que le clan malkavian...

HRP:

Thomas se mordit la lèvre. Il était embêté que sa réponse ne convienne pas à Philippe. Le primogène avait même l'air contrarié. En même temps le médecin avait conscience de n'avoir pas été très clair. Tout cela était nouveau pour lui. A ses yeux, l'évènement le plus marquant restait l'attaque que son sire avait subie. Cela tendait à occuper presque exclusivement son esprit. Cette peur là, viscérale, il ne l'oublierait jamais.

Le primogène invita les autres à sortir. Thomas ne su pas si la raison de Philippe à cela était sincère ou bien s'il souhaitait lui parler en privé. Quelque part, le néonate préférait pouvoir s'entretenir avec l'enfant-vampire en privé. En dévoiler trop devant les autres l'avait déjà mis suffisamment mal à l'aise.



Attendant que les autres sortent, que la portière soit refermée. Thomas osa, après avoir rassemblé son courage.

Je sais que ma réponse a été imprécise. La question était très large, je ne sais pas trop ce qui est important à vos yeux. Je ... Ne croyez pas que je veuille vous cacher quoi que ce soit. Je pense que si vous avez des questions plus précises, je saurais peut être vous donner les informations que vous souhaitez.

Il eut un sourire sincèrement désolé qui se ternit un peu avant d'ajouter.

Et je suis désolé d'avoir fuit lâchement. J'aurais peut être dû aider mieux mon Sire ... Ca s'est passé si vite ...

Spoiler:

Une fois ses trois protégés sortis, dans la foule et les projecteurs... enfin, toutes proportions gardées, Thomas reprit la parole.
Philippe écouta, figé dans sa gabardine sombre, paraissant trop petit sur cette immense banquette, tandis que la limousine redémarrait doucement.
Il chassa d'un geste épuré l'excuse de Thomas.

"Ce phénomène de peur irrépressible s'appelle une frénésie. Il n'y a là rien de honteux."

Et puis de toutes façons, il ne lui était même pas venu à l'idée de reprocher à un novice tout frais de n'avoir pas défendu son sire, si tant est que ce dernier lui ait demandé son avis avant de l'étreindre...
Il tapota le dos de sa main gauche avec son index droit, pensif.

"Votre désir de sincérité tombe bien.
Sachez que nous avons déjà eu affaire à des traîtres dans nos rangs, et qu'il serait vraiment inconséquent de ma part de ne pas procéder à une vérification de votre récit.
Aussi, en gage de votre bonne foi, je vous demande de me laisser lire en vous.
Alice ne plaisantait pas lorsqu'elle vous a parlé de télépathie. C'est une capacité réelle.
Naturellement, je m'engage à ne pas me mêler de votre vie privée. Je veux seulement m'assurer que vous êtes bien ce que vous dites."

S'il refusait, malgré ce rôle de victime un peu dépassée mais pleine de bonne volonté qu'il montrait, Philippe en conclurait que sa méfiance était justifiée. Il était à la tête d'un clan, maintenant. Il n'hésiterait pas à forcer le passage pour apprendre la vraie nature de Thomas.

Le jeune vampire se sentit soulagé. Beaucoup. Et vraiment. Il ignorait tout des codes et des lois de ce monde de la nuit. Attentif, il grava chaque information dans son esprit aussi sûrement que dans du marbre. Le mot "frénésie" s'ancra. Un mot sur chaque chose et l'ensemble des choses deviendrait alors un peu plus clair.

Le soulagement de Thomas fut ternit par l'air sérieux affiché par son primogène. Et puis, ce fut un visage surpris qui fit face à Philippe. D'abord, bien qu'il ne remette pas en cause l'honnêteté d'Alice, il n'était pas encore parfaitement habitué à la notion de lecture dans l'esprit d'autrui. Ensuite, cela le surprenait qu'on lui demande la permission. Enfin, il y eut une paire de secondes d'hésitation. Certes il avait l'occasion là de prouver sa bonne foi mais ... Philippe était il homme, enfin, vampire, de parole ? Ne pouvait il pas faire davantage que regarder uniquement ce qu'il fallait ? Ne pouvait il pas jouer avec son esprit ? Le modifier ? Quelles limites les pouvoirs de l'enfant qui lui faisait face avaient ils ? Beaucoup de questions se bousculaient dans l'esprit de Thomas. Et cela se voyait. Le médecin était un homme de réflexion qui aimait prendre des décisions en connaissance de cause. La situation dans laquelle il était le plongeait dans une obscurité d'ignorance qui l'oppressait. Après une poignée de secondes d'intenses réflexions, Thomas fixa à nouveau le primogène dans les yeux.


Comme je l'aie dit dans votre bureau, j'ignore si je peux vous faire confiance. Mais j'accepte de vous laisser voir par vous même ce que vous souhaitez voir. 


Le néonate hésita un bref instant avant de demander : "Est ce douloureux ? Dois je faire quelque chose en particulier ?"

En arrivant de là

Hadrien arriva en pressant le pas, au parking. Il ne s'était pas rendu compte tout de suite que Lucas l'avait accompagné et Hadrien se demandait s'il faisait ça par peur qu'il ne croise Jean ou ne se crée encore des ennuis. Une fois arrivé au parking, il y remarqua une limousine. La voiture était magnifique et il se fit la remarque interne que c'était maintenant qu'il était mort qu'il allait monter dans un tel véhicule. Son clan était déjà à l'intérieur et après avoir un peu hésité, il se décida à entrer. Une fois installé, il écouta Thomas parler avec Philippe. La voiture s'était mise en route et Hadrien ne pensait qu'au moment où elle s'arrêterait pour le laisser sortir. Il prit son mal en patience, se disant que tout aller bien se passer. Il profita que personne ne lui parlait pour détacher son manteau et accrocher à sa chemise la rose noire. Il jeta un regard à son téléphone pour voir l'heure.

*Bon ... Finalement, la nuit avance ... Me tarde qu'elle soit fini ...*

Il leva le regard vers son clan, évitant scrupuleusement de croiser celui d'Aly. Puis il se remit à jouer avec sa fermeture éclair, ainsi sa concentration se portait sur autre chose que le fait qu'il soit enfermé dans une voiture avec l'une d'entre Elle. Il remarqua d'ailleurs que Philippe, leur demandait de sortir, dès que la voiture serait immobilisée. Le primogène souhaitait arriver d'un autre endroit pour maintenir une couverture crédible avec Thomas. Hadrien ne se le fit pas dire deux fois et il se dépêcha de sortir du véhicule se dirigeant machinalement vers l'entrée de l'antichambre.

Le côté expressif de Thomas avait quelque chose d'amusant, comme s'il agitait joyeusement un drapeau "néonate" au-dessus de sa tête. Vérité ou masque, Philippe le saurait bientôt.

"La télépathie est un art subtil et pacifique. Si jamais vous sentez quelque chose, ce sera psychique, et absolument indolore. Essayez simplement de ne pas vous braquer dans ce cas-là.
Je dois vous prévenir que, selon l'organisation de votre esprit, cela peut durer un peu."

Il fixa quelques instants Thomas, répondant à son regard.

"Vous ne pouvez effectivement pas savoir si nous sommes vos alliés ou non. Du moins pour l'instant.
Par contre, moi je le saurai. Et ce sera à moi, alors, de gagner votre confiance."

Ou de se mettre en mode dalek : exterminate !


La limousine ralentit, et s'arrêta dans une rue proche de l'antichambre. Il n'y avait que les lampadaires règlementaires, et pas un chat. Un bon endroit pour descendre discrètement de cette super voiture tape-à-l'oeil.

Thomas enregistrait. Il avait soudain le sentiment d'être de retour sur les bancs de la faculté de médecine : apprendre ou périr. Cette même phrase qu'il avait érigée comme véritable devise avec son groupe d'amis de l'époque prenait là tout son sens. D'ailleurs la chose aurait pu être amusante : périr prendrait alors son sens une fois l'immortalité acquise ?


*Vous avez trois heures ...* songea Thomas, comme si la question avait été le sujet de l'épreuve de philosophie du bac de l'année. Un fin sourire ponctua d'ailleurs cette pensée.

Jusqu'à il y a quelques jours, j'aurais pu me porter garant du classement impeccable de mon esprit. Mais là, je ne vous promet rien.


Le médecin tachait de se détendre un peu. Sans doute que chasser l'appréhension rendrait l'exercice plus aisé à son interlocuteur ... sondeur ? Il avait hâte de ne plus être celui qui devait prouver sa bonne foi parce que la situation était désagréable. Et puis avec sa maladresse, Thomas craignait le faux pas, au sens propre ... Un sourire engageant et un léger mouvement de tête se chargèrent d'indiquer à Philippe qu'il était prêt à être "fouillé" mentalement.

Philippe esquissa un léger sourire à la demi-plaisanterie de Thomas, et se contenta de l'observer de ses yeux pâles qui cillaient peu. Corps immobile, comme souvent.
Au bout de quelques secondes, une voix murmura dans la tête du médecin. On ne pouvait pas dire qu'elle ressemblait à la voix enfantine du primogène, car elle était pratiquement dépourvue de timbre. Mais il s'agissait pourtant indubitablement de lui.

"J'ai terminé. Je vous remercie, et vous renouvelle mes voeux de bienvenue au sein du clan."

Le pseudo-enfant se décala sur la banquette pour rejoindre la portière.

"Je peux désormais vous présenter au prince, et me porter garant de vous.
Maintenant, je vais vous gaver un peu... En accéléré.
Le prince de Paris est Parménion. Celui de Philippe II de Macédoine.
Lorsque je vous présenterai à lui, il faudra vous incliner, et s'il vous parle, vous pouvez utiliser les termes de majesté ou altesse pour lui répondre. C'est barbant, je sais, mais la première impression compte pas mal, et ce serait dommage de se vautrer là-dessus...
Si votre sire a eu le temps de vous parler de sa génération, c'est le moment de m'en informer."

Philippe marqua une courte pause pour vérifier que Thomas avait bien tout enregistré.

"Je vous recommande aussi d'être prudent, car l'antichambre est ouverte aux mortels. Donc, langue-de-bois sera notre maître mot... Et si vous savez singer la vie, n'hésitez pas à le faire dès maintenant.
Une fois sortis, je ferai semblant d'être un simple mioche, jusqu'à ce que nous ayons rejoint un endroit réservé à nos semblables."

Thomas ne put s'empêcher de sursauter en entendant la voix de son primogène dans sa tête. Il remobilisa rapidement son esprit car Philippe commença à débiter un nombre impressionnant d'informations utiles à la seconde. Le médecin fit de son mieux pour ne rien oublier et tenta de se souvenir si son Sire avait évoqué une telle information. Mais malheureusement, rien ne revint à Thomas qui fit un signe de tête négatif.

Je ne pense pas qu'il m'ait parlé de sa génération.


Son primogène reprit et Thomas fronça un peu les sourcils.

Singer la vie ?


Faire semblant ? Agir comme un humain ? Ou bien y avait il plus ?
Tandis que la portière se rapprochait sensiblement à mesure qu'il progressait sur la banquette, Thomas sentit une boule d'angoisse se former au creux de sa gorge. Pourvu qu'il ne commette pas d'impair et se connaissant surtout, pourvu qu'il se fasse pas preuve de maladresse. Presque sans s'en rendre compte, il murmura à mi-mots.

Parménion, s'incliner, ne parler que s'il me parle, "Votre Altesse" et ne pas se vautrer ...


Il eut un regard proche de celui d'un gamin que l'on prend sur le fait pour son primogène qui ne pouvait qu'entendre ce post it mental.

Désolé.


Thomas marqua un temps de pause et réfléchit rapidement aux questions qui pouvaient lui venir.

Je peux me faire passer pour votre père mais un oncle serait sans doute plus crédible. Si cela vous convient ... Par contre j'ai une question concernant le Prince : dois je ou ne dois je pas le regarder dans les yeux ?

Une fois qu'il aurait sa réponse, Thomas était prêt à sortir et à tenir la porte pour son fils/neveu/primogène et à faire de son mieux pour ne pas manquer cette première soirée dans la famille.

Venant de là

Lucas suivit son frère dans les Louvre, il ne comprenait pas trop où ils allaient. Il remarqua qu'il était à l'entrée et en profita pour récupérer ses armes. Il lui sembla que, depuis peu, il n'arrivait plus à fixer son esprit sur ce qu'il était en train de faire. Son cerveau tournait en boucle sur des questions qui n'étaient franchement pas primordiale. Mais comment l'arrêter ?

Il monta dans la voiture, regardant par les fenêtres la route qui défilait. Alice avait l'air tout excité, ce qui était loin d'être son cas, mais elle se calma assez vite. Ils allaient dans une boite, ouverte pour les vampires certes, mais ça restait une boite de nuit....et il en avait tellement vu que....normale quoi...

Sitôt arrivé, il sortit de la voiture, laissant le petit nouveau et le Primogène discuter en paix. Il regarda l'entrée en se disant que bizarrement, pour une fois, la folie et l'énergie canaliser dans ce genre de lieu ne lui faisait pas du tout envie. Un soupir lui échappa avant qu'il n'entre, conscient qu'il ne devait en aucun cas lâcher Hadrien. Une crise ici...et ce serait une catastrophe. Il se concentra sur ce dernier, conscient qu'Alice les suivait et vérifiant le pourcentage féminin des parages.

En suivant Hadrien

A l'incompréhension de Thomas, Philippe se contenta de faire une démonstration.
Malgré la lumière tamisée de la limousine, il fut visible que ses joues pâlichonnes rosissaient pour prendre une teinte plus naturelle, ses yeux cillèrent d'avantage, devenant plus brillants, et sa poitrine maigre se souleva avec régularité, mais sans excès.
On aurait presque dit une statue prenant subtilement vie.

"Concentrez-vous sur les manifestations biologiques propres aux êtres vivants. Avec un peu de volonté, vous pouvez forcer votre corps à faire comme avant, pendant un temps."

Le primogène ne fit pas de réflexion particulière à la révision à haute voix de Thomas. C'était signe qu'il y mettait du coeur, il ne voulait pas le dévaloriser.
En revanche, il eut une ombre de sourire lorsqu'il répondit.

"Nous ne sommes pas des loups, vous n'êtes pas obligé de baisser le regard."

Thomas semblait être prêt, et Philppe enfila ses gants, se préparant à jouer ce rôle qu'il détestait tant mais dans lequel il était si parfait...

"Oncle, ça ira très bien."

HRP:

Philippe se doutait bien qu'un médecin comprendrait particulièrement bien ce qu'il voulait dire, mais il adressa tout de même un sourire appréciateur à Thomas. Réussir du premier coup valait bien une félicitation.

Une fois sortis, le pseudo-enfant fut satisfait que ce soit le nouveau qui prenne l'initiative de lui tendre la main. Il la prit sans chichis et suivit Thomas en regardant ici et là, avec la curiosité naturelle d'un gosse en sortie.
Il avait complètement perdu son côté immobile et légèrement inquiétant. Il n'était plus qu'un petit garçon sage content d'être en ballade.

Faire semblant d'être petit était tout un art.
Il n'était pas question de sautiller d'une jambe sur l'autre ou de chantonner avec un air ahuri. Il y avait une différence abyssale entre un adulte qui fait l'enfant, et un véritable enfant.

Il suivit le nouveau docilement jusque vers l'antichambre.

HRP: