Nom : Emmanuel Rhine

Clan : Malkavien

Génération : 9ème

Age physique : 19 ans

Age réel : 380 ans, approximativement

Apparence : En l’apercevant pour la première fois, on croirait de prime abord rencontrer un ange descendu sur terre. Des cheveux blonds ébouriffés, le teint clair et les joues rosissantes, il a tout de la jeunesse rayonnante et éphémère des mortels. Mais si vous prenez le temps de lui parler, de l'observer, vous noterez bien vite en son regard fuyant un mal-être, une souffrance accablante. Sa sobriété et simplicité vestimentaire insiste par la même occasion sur cette image d'ange déchu, et accentue le malaise que l'on peut ressentir à son égard.
Qualités : Calme, attentif, bienveillant et l'air innocent, on en oublierait presque que l'on se trouve en face d'un vampire, ancien qui plus est, parcouru comme tous ses Semblables par des pulsions les plus sombres.

Défauts : Malgré la sympathie que peut inspirer Emmanuel, le mal qui semble continuellement supporter reste troublant. En dépit de sa politesse, il semble aussi, en pleine conversation, ailleurs, repoussé ou bien attiré pour quelque raison inconnue, ce qui peut être vraiment désagréable à la longue. Il est aussi fréquemment absorbé, et pour cela n'est pas non plus quelqu'un de très ponctuel.

Signe distinctif : Plus qu'un tic, Emmanuel a une fascination peu contrôlée pour les miroirs, et peut passer des heures devant la simple glace des toilettes d'un bar mangé aux mites pour peu que les autres clients lui en laissent la possibilité.

Atout : Médium

Handicap : Vue de la Mort

Quoi de plus tragique que la mort ? Pendant longtemps j'ai cru que c'était la pire des choses qui puisse arriver. Peu pieux, fils de commerçants catholiques, j'avais épousé ce qu'aujourd'hui on nomme l'anglicanisme, plus par crainte que par conviction, m'attirant les foudres de père et de mère.

Le Dieu catholique me terrifiait en fin de compte. Bien que vertueux, j'avais une peur panique de brûler à jamais en Enfer. Parce que je voyais des choses peu chrétiennes, que j'eusse peur que ce fut don du Malin, et que demeurant tout de même charitable, je savais bien que ce n'était pas par bonté mais intéressé que je le faisais. Et cela aussi, je pensais que Dieu le savait.

A peine damoiseau, comment aurais-je pu douter de tout cela ? Ce n'était pas d'époque de ne point croire, sinon à finir sur le bûcher. Mois de février 1649, la nouvelle courut à Inverness que la tête de Charles Ier avait roulée à Whitehall, Westminster. Cette date du 30 janvier sonna le début du Commonwealth, et de mon cauchemar.

La joie était de mise, et j'étais en compagnie d'amis, avec qui j'allais fêter l'évènement. Avec le temps, j'ai oublié leurs visages, que je connaissais pourtant dans les moindres détails, comme ceux de frères ... passons. La nuit était tombée, et le chemin vers le "Jolly Badger" n'était plus un mystère pour nous. Le cœur en liesse, j'avais fortement envie de profiter de l'occasion pour l'offrir à Lorren, fille de bergers, la plus douce et vertueuse des demoiselles que j'ai pu rencontrer dans ma vie. Oui, ce soir c'était l'occasion rêvée.

Et toujours ces visions éthérées, mais en cette période, je n'y faisait plus garde. Ce n'était pas le cas de tous ... En effet, sur le chemin de la taverne, je pris du retard sur mes compagnons, par curiosité, et je ne vit plus jamais le monde dans lequel j'étais né, et où j'avais grandit.

Me réveillant dans une maison de ville, dans le courant même de la nuit, le sentiment d'avoir été comme vidé de ma substance, de mon être, je me trouvait maintenant face à ... un cadavre. Le teint bleuté, le regard scintillant de démence, une femme, qui avant devait avoir été belle, mais dont le teint ne reflétait plus que la mort, se tenait face à moi.

Bien que pétrifié par le spectacle inquiétant se déroulant devant mes yeux, j’eus un sentiment irrésistible d'admiration pour cette dame. Était-ce tour du Démon ? Illusion ? Où pouvais-je bien être ?

Ces questions passèrent aussitôt que je me rendit compte ... Que je ne pouvais plus respirer, que ma chair était froide comme la tombe, et surtout, qu'une faim tiraillante me prenait. Après des leçons bien sombres sur mon nouvel état, et une mise en pratique à la fois horrifiée et délectable, je découvrit un tout autre monde.

Je n'étais plus dans l'Inverness que j'avais connu. Tous ses habitants n'étaient que morts ambulants, le teint variant entre le verdâtre, le jaune parchemin et un bleuté funèbre, les bâtisses dégradées, comme par un temps peu clément. Et parmi ces hommes et ces femmes semblant revenir de l'au-delà, toujours ces silhouettes spectrales, glissant comme de la fumée à travers les rues, les murs et les passants ...

C'est alors que je fut prit contre mon gré dans la farandole, autour d'un feu de joie. Tous ces êtres, me terrifiaient, mais ce ne fut rien quand je vis les flammes. C'était comme si les portes de l'Enfer s'ouvraient pour moi, sous mon nez, et dans l'énergie du désespoir, j'ai quitté cette fête macabre, emparé d'un mal inconnu encore, et inébranlable.

Celle qui m'avait recueillit en ce monde me protégea, m'expliqua encore d'avantage de choses, qui eurent du mal à me pénétrer, jusqu'à la nuit suivante, où je vis ... Mon regard croisa le reflet estompé d'un miroir. Je n'étais pas chez moi ... ce qui se trouvait en cette pièce, si lugubre, brillait d'une normalité et d'une beauté de l'autre côté. Une dame resplendissante s'y trouvait, me regardant avec amour. Me retournant, je retrouvait mon hôtesse, au regard tout aussi protecteur ...

Peu importe la raison et le moyen, j'étais arrivé dans le monde opposé au mien ... et peu importe le moyen, je retournerais chez moi, de l'autre côté du miroir ...

Ne voulant pas rester dans cet univers abominable, j'ai cherché, à travers la Grande Bretagne un moyen pour m'échapper, mais en vain. Après de longues recherches, une piste sembla transparaitre dans un texte ancien. Cette piste me mena à Hamburg, en ce qui se nomme aujourd'hui l'Allemagne, où je passais les deux derniers siècles à chercher. Tout ce que je trouvais, c'était l'horreur d'un monde avançant à sa perte, sacrifiant sa chair et son sang dans une animosité sans pareil.

Il fallait que je fuis cette prison, que je retourne chez moi ... pour peu que le monde que j'avais connu, et dont la douce lueur s'estompait dans mon esprit, existe toujours ... Mais mon travail n'était pas vain, et les traces d'un passage se dessinait ... Ma prochaine destination : Paris.