Armand observait du coin de l’œil, les gauloiseries de Lady Elisabeth.
Elle venait même près de lui afin de lui afficher un sourire suivi d’un rire léger.

Armand avait levé la tête s’attendant a un piège de la part de sa Primogène.
*Elle se fout de ma gueule maintenant? Mais je m’en vais t’la foutre à poil, moi!*

Maintenant il souriait également, mais son sourire était provoqué par l’image dans sa tête.
D’imaginer sa Primogène scandalisée, protestant avec les baguettes en l’air, criant à l’étiquette! Alors qu’il lui mettait les fesses a l’air et les nichons aux quatre vents.

Il ne put se retenir
-« Hahahéhuhum….Hum! »
Il se tut presque aussitôt en passant sa main devant sa bouche.

Puis Lady Elisabeth alla vers le quidam pour le mordre et par la suite, essayer de le réveiller mais en vain.
* Mais! Oh! Tiens donc? Ma réaction stupide lui permet quand même de prendre sa vitae! Tiens tiens tiens…Bien sur…pffffff.
Et naturellement, quand je met quelqu’un sur le carreau, c’est pour l’immobiliser un bon moment, par pour simplement le plonger dans le dodo! Non mais!*

Puis elle le somma de le suivre.
Justifiant même sa sévérité par une estimation de son potentiel a lui.
Est-ce-que cela le réconfortait?
Très franchement, il avait toujours envie de la mettre cul nu et de lui administrer une bonne fessée.

Armand la suivi donc, elle transporta le quidam dans son propre appartement et lui laissa même un petit mot a son attention pour lorsqu’il se réveillerait.

*Oh mais c’est un comble! Une vampire gentille, sensible, honnête et philanthrope…Bon…On ne va pas s’emmerder avec elle! Probablement le genre de chasseur qui après avoir tiré sur un chevreuil, se met à pleureur en lui demandant pardon! Ciel! Ou sont les Dracula d’antan?*

Puis, contre toute attente, Lady Elisabeth lui fit des propositions.
Lorsqu’une femme canon demande si on va chez elle ou chez le Prévôt, un libertin comme Armand ne peut répondre qu’avec une célérité peu commune! Surtout s'il sait qu’il reste encore légèrement du temps avant la levée du jour.
-« Chez vous! »
Sa réponse sortit si vite de sa bouche qu’il en eut une petite gêne.
-« Enfin…Si vous voulez, Elizz…Euh…Madame la Primogène. »

Cependant au fin fond de son cœur, ce qui lui restait d’humanité lui provoquait une vive douleur d’avoir perdue Mélissange, il était inquiet et avait peur de ne plus jamais la revoir ou qu’il ne lui soit arrivé malheur.
Il réalisait qu’il commençait à avoir besoin d’elle, qu’avec elle, il se sentait moins seul, respecté et aimé tel qu’il était, avec ses défauts et ses faiblesses.
Mélissange ne le jugeait pas, bien au contraire, elle semblait l’affectionner malgré tout le méchant et le laid en lui…Pour ce qu’elle en savait du moins…Allait-il lui ouvrir son cœur et lui montrer tout ce qu’il y a de plus sombre en lui pour voir si elle voudrait quand même être avec lui? Il l’ignorait, mais la tentation était grande.

Puis il sortit de sa bulle émotionnelle pour répéter à Lady Elisabeth.
-« Oui…Chez vous, c’est.... »
Il leva la main en tournant le poignet pour lui signifier qu’il en était ainsi de se qu’il en pensait.

Armand ne s’attendait pas a ce que Lady Elisabeth passe un bras autour du sien.
Sur le coup, avec sa célérité, il était sur le point de poser un geste de défense, mais il se ravisât aussitôt.

Elle semblait apprécier ce contact et lui aussi finalement.
Cependant, cela le remplissait davantage de confusion concernant les intentions de sa Primogène a son égard.

Alors ils marchèrent côtes a côtes telles deux vieux amis.
Puis elle lui posa une question…
Ça sentait le piège a plein nez selon Armand.
Intérieurement son armure était cirée et son bouclier bien levé.

-« Pourquoi je pense…? A propos de vos gestes me dites-vous? Mais je n’ai pas a penser Madame, euh je veux dire Elisabeth. Vous faites ce qui vous chante et vous n’avez rien a me justifier. Je ne suis nullement là pour vous juger, ni même vous critiquer. Moi je suis pour le libre-arbitre, en autant que cela ne nuise pas à la Camarilla ni à la mascarade, cela va sans dire. »

*Bah si elle suspecte que je ne dis pas la vérité, je peux toujours nier, je doute qu’elle possède les mêmes pouvoir qu’Isabelle des Termes pour tirer les vers du nez et même si c’est le cas, elle vient seulement de prendre position, je ne crois pas qu’elle poserait ce genre de geste et ainsi attirer la méfiance et le mépris du reste du Clan envers sa personne.*

Cependant Armand se doutait bien ou elle voulait en venir.
Non elle ne lui parlait pas pour faire aimablement la conversation, elle voulait obtenir quelque chose de bien précis, mais le Toréador n’était pas encore certain de savoir de quoi il s’agissait.

-« Assommer un homme discrètement dans un endroit a l’abris des regards, n’indique nullement la présence de Vampires et certaine situation d’urgence réclame des actions urgentes.
Imaginez que j’aurais essayé de le distraire en lui racontant une blague de débit de boisson et qu’il ait quand même décidé de se concentrer sur vous, pour vous apercevoir en transe ou dans votre truc de discipline, alors la, la mascarade aurait peut-être été remise en question car il se serait assurément questionné, bon probablement pas sur l’existence des vampires mais une chose est sure, il ne vous aurait pas trouvé net et il se serait peut-être concentré pour prendre de vous une image mentale.
Alors j’ai pris sur moi la décision de l’empêcher, sans le moindre risque d’erreur, qu’il puisse apercevoir ce que vous faisiez.
Ai-je eu tort? Ais-je eu raison? Je ne sais pas! Mais vous savez, tout-le-monde peut se tromper, comme de prendre un Ancilla pour un Néonate par exemple, ce sont des choses qui arrivent.
Mais si cela doit me valoir une remontrance…Une autre…Alors je n’aurais pas d’autres choix que de la subir en observant le silence. »

Soudainement....Une espèce de comotion se fit sentir chez le vampire, si Armand aurait été vivant, il aurait très certainement eu une sueur froide a ce moment précis, car un flashback de son vivant lui revenait à l’esprit et un flashback monstrueux pour lui :
Il était enfant, il était dans la cour d’école et l’institutrice, Madame Berthe qui était très sévère et qui le grondait à la moindre occasion, était en train de le soumettre à la question afin de savoir si c’était lui qui avait baissé le pantalon du gros Lulu.

Le petit Armand ne s’était pas senti bien ce jour là, il avait menti pour essayer de se protéger de l’humiliation qu’elle affectionnait de faire subir aux enfants de sa classe.
A savoir, des les obliger à s’asseoir dans la corbeille a papier devant toute la classe et subir les rires et les moqueries de tous les autres enfants.
C’était une vache de traumatisme pour un enfant, ça l’avait salement marqué.

Et en ce moment précis a coté de Lady Elisabeth il ressentait le même sentiment de son passé.

Il arrêtât même de marcher, regardant dans le vide comme un automate, comme en transe.

-« Oui. Oui c’est moi…C’est moi Madame, c’est…Moi, qui a baissé le pantalon du gros Lulu. »
Il avait penché la tête en prononçant ces mots, sur ton monocorde, presque un murmure.
Il semblait malheureux,
Il en versa même une larme de sang sur sa joue gauche.
-« Je suis une foutue merde, une enfoirée de fiotte, un ostie d’freak. Mon Dieu venez me chercher. »