Phantom se déplaça pour attraper une bouteille contenue dans le placard. Prenant au hasard. L'art de consommer de l'alcool n'était pas dans ceux qu'il pouvait avoir. L'ancilla Ventrue lui n'avait visiblement aucun problème là dessus.

Personne n'avait remarqué le contenant du placard. Sans doute un vestige de l'époque d'Arcy.

- Tenez. Pour ma part rien, je n'arrive pas à ingérer ce genre de chose.

Il tendit un verre à D'Arcy.


- Gustave a répondu à vos interrogations. Pour ce qui est du sénéchal, il s'agit d'une connaissance de sa majesté. Un ancien du clan des masques nommé Vivian de la Rochère. Vous aurez sans doute l'occasion de le rencontrer.

[Arrivée de son refuge temporaire]


Le brujah entra tranquillement dans le petit salon après avoir demander une entrevue avec le sénéchal à l'une des goules présente à l'entrée du petit salon.
Il se dirigea presque instantanément vers l'un des fauteuil libre lui donnant une vue d'ensemble sur la pièce.

Une fois assis, il observa les différents convives présents dans la pièce, espérant qu'il n'aurais pas a patienter trop longtemps avant son entrevue avec le sénéchal.

F.X arborait toujours le sourire le plus avenant possible. Il avait bien noter la petite l'hésitation dans la phrase du Ventrue à propos du membre de son clan et décida de ne pas dévoiler son jeu immédiatement.

Il accepta donc bien volontiers l'invitation par l'ancillae et se servit du même cognac. Il ne disposait certes pas du palais raffiné d'un Ventrue mais avait appris lors de ses jours mortels à boire correctement et savait reconnaître le bon alcool du mauvais bien qu'il n'appréciait le goût ni de l'un ni de l'autre. Par mimétisme, il copia scrupuleusement les gestes de son interlocuteur afin de paraître lui aussi un fin connaisseur. Après sa première gorgé il rompit enfin le silence :

François Xavier « De »Gautier. Il s'était rajouté lui même la particule à la volée car sa famille avait beau avoir été bourgeoise elle n'avait rien de noble mais encore une fois les apparences étaient importante pour certains cainites.

J'arrive tout juste de Lyon avec mon sire dit le jeune vampire tout en le désignant en tournant un regard amical vers lui. Son sire restait poliment dans son coin refusant de se mêler aux autres.

Mon sire et moi venons nous plier, tel que la coutume l'exige, à la Cinquième Tradition de la « Très Sainte Camarilla ». Il avait fait exprès de reprendre l'expression de son interlocuteur.

Je n'ai donc effectivement pas encore le plaisir de connaître les membres de la famille de la ville lumière mais je connais bien la ville pour y avoir grandis mortel.

Alister avait passé plusieurs minutes sur son téléphone. Il ne semblait pour autant pas y prendre le plaisir que les jeunes actuels éprouvent dans une situation similaire. 


Il se retourna vers les convives du petit salon qui s'étaient multipliés pendant qu' il était occupé. Voyant qu'un des membres de son clan étaient présent, c'est tout naturellement et sans rien changer à sa démarche de rectitude militaire qu'il alla vers lui. Avant cela, il s'excusa auprès de Nathanael, du Fléau et de Gustave. 

 - Pardonnez moi Messieurs, il y a ici des gens que je dois saluer. Je serai de retour avec une réponse.

S’avançant vers Phantom, et bien qu'il ne comprit pas immédiatement qu'il était accompagné de Nosfératus, il salua Abel d'un ton monocorde en réajustant la cagoule sur son visage. Ce faisant, il entendit quelques paroles de d'Arcy sans pour autant réagir. 

*Encore un poudré qui doit se demander de quel droit nous, les monstres, sommes admis à parader à l'Elysée... Bah, lui au moins a le mérite de le cacher.*

Arrivé à Phantom, le ton se fit plus amical. 

 - Je suis ravi de te voir, Frère... Je vois que tu n'es pas venu seul. 

S'adressant à FX et à son sire, il reprit sur un ton adéquat pour que tout le monde entende sans pour autant élever la voix.  

 - Monsieur de Gauthier, Monsieur, je suis fier de vous connaître.Les gens me nomment le Démolisseur, et c'est le nom que je porte. Si je peux me permettre un conseil, pensez à annoncer votre clan lors de votre présentation. A moins que comme moi, vous n'en ailliez pas le besoin. 

Alister fit une révérence de la tête en prenant la position du repos militaire les mains jointe dans le dos.  

Après avoir levé son verre à la santé de la Camarilla suite au discours exalté du sang bleu, F.X réprima malgré lui un sourire amusé, le Ventrue s'était montré habille dans sa manière de manier les mots et les doubles sens et il avait mérité son éphémère victoire.

Répondant à ses deux interlocuteurs qui s'interrogeaient sur son clan, F.X s'expliqua en ces termes :

N'y voyez là nul offense, je suis encore jeune et j'ai appris les usages de la Famille dans une autre cours vampirique. A Lyon, à la cour du Marquis, il est très mal vue d'énoncer son lignage à de parfaits inconnus. C'est souvent perçu comme un signe de vanité mal placé alors que ne sommes nous pas tous égaux face à la malédiction de Cain ?

C'était une question purement rhétorique qui n'appelait évidemment pas à une réponse, chaque vampire avait bien sur l'habitude de percevoir son clan comme supérieur à tous les autres mais il était de mauvais ton que de l'assumer en public.

De plus, il est considéré comme la pire des goujateries que d'exiger de ses hôtes de se dévoiler de la sorte. Est-il également dans vos usages d'exiger d'une femme qu'elle révèle son âge ?

Sa voix était claire et mesurée. Il regardait tout à tour ses deux interlocuteurs sans s'attarder sur un seul en particulier.

Je vois que j'ai encore beaucoup de chose à apprendre du « raffinement parisien », je vous remercie pour cette "édifiante" leçon de savoir vivre et j'espère que vous excuserez mes manières quelques peu cavalières.


F.X leva à nouveau son verre pour porter un toast : « Aux bonnes manières ! » Ironisa t'il.

Alister écouta les deux protagonistes sans afficher d'émotion particulière. Son air neutre fit place à un léger acquiescement à l'attention de chacun des membres à cette conversation. Une fois qu'ils eurent fini, il reprit de sa voix marquée par les années. 


Tout d'abord en s'adressant à d'Arcy, 

 - Monsieur d'Arcy, Ancillia du clan des Roys, je suis fier de vous rencontrer. Soyez rassuré, il n'y a ni honte, ni impolitesse, ni allégeance aux Anarchs dans ma présentation... simplement l'humilité, de me considérer l'égal de chacun des miens en Elysée. Je ne suis pas certain que les quelques décennies qui me séparent d'eux me rendent digne d'un quelconque honneur. Ne sommes nous pas tous les nouveaux nés d'un autre?  

Puis se retournant vers F.X, il lui répondit. 

 - Monsieur de Gauthier, à mon souvenir seuls les membres du clan des Roys aiment à annoncer leurs lignages. Ce n'est pas ce que je vous demande. Connaître votre clan m’intéresserait, mais je ne peux l'exiger de vous si vous y êtes opposé. Prenez garde toutefois en sortant ce salon, l'Elysée recèle bien des surprises pour celui qui y mets les pieds pour la première fois. Je vous souhaite une bonne soirée. 

Conservant son attitude égale, et sa position militaire, il fit une légère révérence à l'attention des deux protagonistes qui avaient eu la politesse de l'écouter.

Phantom restait en retrait, observateur de l'échange entre les différents protagonistes. Ses frères qu s'expliquaient avec les membres des autres clans. Ils ne connaissaient pas d'Arcy, lui avait eu la chance de le connaitre. De le rencontrer. Le vampire était particulier certe, mais assez fidèle à l'image que l'on pouvait se faire des Ventrues.

Il salua le primogène des Roses lorsqu'il le vit, trouvant étrange qu'il ne soit plus à la reunion... A moins que celle ci soit finie?


- Pardonnez moi mais la reunion est elle terminée?

F.X ressentait une drôle de sensation, ça ne pouvait pas être l'alcool, non il n'en avait pas assez bu et sa constitution de vampire devait le prémunir contre une partie de ces effets. Cela devait être autre chose alors, mais quoi ?
Il essaya de se concentrer sur la conversation et de chasser cette étrange sensation de son esprit ainsi que les questions qui s'y rapportaient.

Il tenta de répondre au Ventrue en feignant une nouvelle fois la naïveté dut à son jeune age :

Je ne saurais répondre à votre question, je n'ai guère connu que la cour du Marquis et je n'ai donc pas de points de comparaison. Je me fierais donc sans doute à votre illustre expérience en la matière.

Mais tandis qu'il parlait et sans s'en rendre compte lui même, la magie de la discipline de dissimulation qui lui permettait de prendre une apparence mortelle était en train de se dissiper. Lentement mais surement la malédiction de son clan reprenait ses droits et tout cela était causé par un puissant rituel qui protégeait l'Elysium mais ça... il ne pouvait pas le savoir. 

Cela commença par son visage. Ses oreilles humaine avaient laissés la place à une version plus allongée, davantage semblable à celle d'une chauve souris. Puis ce fût rapidement le tour de son nez qui donnait l'impression de disparaître pour une version écrasée, presque porcine. Ses cheveux disparurent ensuite pour être remplacé par un crane glabre et à une peau tannée. Ses yeux furent la dernière chose à reprendre leur apparence ordinaire de nosfératu.

F.X ne remarqua pas tout de suite ces changements et ne s'expliquait d'ailleurs toujours pas cette sensation qui le prenait aux tripes. La façon nouvelle pour ses interlocuteurs de le dévisager commença à lui mettre la puce à l'oreille et c'est en descendant son regard vers la main qui tenait son verre qu'il eut la confirmation de ce qu'il craignait : Il avait repris son apparence de Nosfératu, et tout le monde s'en était aperçu. 

Un peu déçu de ne pas pouvoir continuer ce petit jeu avec l'Ancilae Ventrue mais quelque part soulagé de mettre fin à cette mascarade F.X leva son verre une nouvelle fois pour porter un toast.

Puisque vous insistez pour savoir, j'aurais tort de me montrer grossier. J'appartiens au clan des masques lança F.X en dernière fanfaronnade alors que son apparence ne laissait aucun doute de son appartenance clanique.

Son Sire avait également repris son apparence ordinaire ce que F.X venait seulement maintenant de remarquer, cela n'avait pas l'air de la chagriner le moins du monde.

Alister regarda sous ses yeux, la transformation d'FX et de son sire, dans le même temps, il vit arriver Aaron qu'il ne connaissait pas encore, quoiqu'aillant déjà entendu parler de lui lors du bal.

Il s'étonna de la tentative ratée de dissimulation de la part d'FX et de son sire, il n'était pas dans la coutume des nosfératus de se mentir, à moins que cela ne serve des intérêts supérieurs. Or, il n'y avait rien à gagner dans le cas présent, sinon passer à coté d'un soutien potentiel. Alister repris sans afficher sa surprise de sa voix grave et monocorde.

 - Monsieur de Gaulthier, je suis honoré de votre franchise. Nous sommes ici en Elysée, et il n'y a que peu de raison de cacher ici votre nature véritable. Par ailleurs, l'Elysée est protégé magiquement, et par conséquent, je vous déconseille de faire ici l'utilisation des disciplines. Je me tiens à votre disposition en cas de difficultés.

Fraternellement, il posa la main sur l'épaule d'FX avant de  se retourner, pour saluer le primogène, il s'aperçu que ce dernier était d'humeur laconique. Alister ne connaissait pas bien les Toréadors, mais de ce qu'il en savait, il était préférable de se soustraire à leur courroux. Aussi se contenta t il d'une salutation formelle annoncée d'un ton égal.

 - Monsieur le Primogène du clan de la Rose, je vous adresse mes salutations.

Le Primogène semblait alors en discussion avec Nathanael, il n'y avait rien de surprenant à cela. Aussi Alister acceuilla avec bienveillance la carte du toréador lorsqu'il la lui tendit.

 - Je vous remercie Nathanael, même si mon heure de gloire est derrière moi, je ne manquerai pas de vous appeller. Notre collaboration sera, je le pense, un bon moyen de faire avancer les choses.

Il ponctua d'une réverence à l'attention des deux toréadors.  

F.X n'avait pas eu l'intention d'irriter ses frères de clans, non, il était simplement joueur dans l'âme et avait voulu voir jusqu’où il allait pouvoir pousser les choses même si il savait que ce n'était de toute façon qu'une question de temps avant de devoir se présenter pour ce qu'il était vraiment.
Il engloutit rapidement la fin de son verre, il n'y avait plus besoin de jouer la comédie à présent. Il se détourna du groupe quelques instants pour se rendre aux cotés de son sire, toujours à l'écart du monde dans l'un des coins de la pièce.

-Vous le saviez ? Pour les protections magiques, vous étiez au courant ?

Son sire ne prit pas la peine de répondre et de toute façon F.X connaissait déjà la réponse.

Pourquoi vous ne m'avez rien dit alors? Vous vouliez que je me couvre d'embarras ?

-Tu t'es ridiculisé tout seul, le corrigea-t'il.
-Mais vous auriez pu me le dire... vous...

F.X commençait à élever la voix sans s'en rendre compte mais il se tût immédiatement quand son sire porta à sa bouche son long index qui, comme les autres doigts de sa main, se terminait par un ongle qui ressemblait plus à une griffe qu'à autre chose. Son visage était grave et n’appelait pas à la contestation.

Tant son sire présentait en presque toute occasion une apparence calme et détendue, il oubliait parfois que ce dernier était bien plus âgé que lui et qu'il pouvait facilement lui arracher sa colonne vertébrale à main nue si il le désirait.

-Tu es jeune et tu testes tes limites comme les enfants le font avec leurs parents. Très bien, je peux le comprendre. Je me suis même montré « patient ». Mais retiens bien une chose, ici plus qu'ailleurs tu ne devrais pas te faire des ennemis.
L'Elysium, et c'est encore plus vrai à Paris, est un champ de batailles dans lequel les mots sont tes armes et là tu gaspilles tes munitions en vaines paroles et en jeux puérils.

Il prit quelques secondes avant de reprendre :

-Tu devras un jour faire face aux responsabilités de tes actes, je ne serais pas toujours là derrière toi pour nettoyer ton merdier.

Le sire du jeune vampire reposa son index et les traits de son visage se décrispèrent pour s'adoucir. Sa voix était resté neutre tout le long de la conversation. Sentant qu'il pouvait à nouveau parler F.X en profita pour lui poser toutes les questions qui lui trottaient dans la tête à ce moment là :

-Qu'est ce qu'on fait ici ? Vous ne m'avez toujours pas dit pourquoi vous m'aviez fait quitter Paris en premier lieu et pas plus que la raison de notre retour maintenant. Et c'était quoi ce coup de téléphone hier ? C'était qui à l'appareil ?

-Pas ici, pas maintenant. 

F.X n'insista pas, cela n'en valait pas la peine et risquait d’énerver encore davantage son sire, ce qui pouvait être dangereux pour la santé du jeune vampire.

Avec un sourire amusé, il répondis à Nathanael.
-"Ma foi, je fais presque partie des meubles si l'on dois mesurer l'actuel temps passé au Louvre de chaque membres de la cour.
Et oui, la visite seras gratuite."

Il Salua à son tour Poliment d'Arcy.
-"De même, nous nous reverons donc afin de vous mettre en contact."

Son sourire resta presque le même lors de l'intervention de Démolisseur.
-"Et bien monsieur, je ne vois pour ma part aucune objection à votre venue, au contraire."
Il se tourna vers Nathanael.
-"A moins que mon frère de clan préfère lui me parler en privé."