Un léger bruit de discussion filtrait à travers la porte du bureau, ce qui confirmait que Monsieur Nicolas d'Avignon était bel et bien présent ce soir.

[Venant du petit salon]

Entendant le bruit filtrant à travers la porte, le manager toqua à celle ci et attendit.

-Je vous en prie entrez donc.

Et la porte s’ouvrit à peine. Le primogéne dignement assis derrière son bureau. Le regard neutre fixé vers l'entrée de son bureau.

Il ouvrit et rentra dans le bureau en refermant derrière lui. Enfin il se retrouvait seul pour la première fois avec le primogène des roses.

"Bonsoir Monsieur. Veuillez m'excuser de ce dérangement mais auriez vous quelques minutes à me consacrer afin
de faire plus ample connaissance et vous parler de choses diverses ?.. "

"Je vous remercie."

Il esquissa un sourire à la réponse positive de l'ancien et s'assit sur une chaise en face du bureau.

"Tout d'abord, n'ayant pas eu l'occasion de vous le dire seul à seul, je tenais à vous remercier d'avoir repris les 
commandes du navire Toreador qui partait à la dérive. Vous présence lui a remis le bon cap et nous a évité d'échouer, voir de sombrer...
Merci à vous."

Nathanael inclina légèrement sa tête en signe de reconnaissance pour appuyer ses dires.

"Comme je vous le disais, nous n'avons pas eu l'occasion de faire plus ample connaissance et j'avoue ne pas avoir pris l'initiative
de venir vous voir plus tôt. Pour vous parler sincèrement...j'avais quelque peu mal digéré les coups d'éclats de mes anciens collègues,
suivis de leur disparition de Paris... Même un ancien, censé remettre de l'ordre dans tout ce bazar avait réussi à nous tourner encore plus au ridicule. 
C'est pourquoi je me suis avéré méfiant vis à vis de vous au départ. J'espère que vous comprenez..." 

Le manager croisa les jambes, les mains posées sur les accoudoirs de la chaise.

"Cependant... un clan dont les membres sont éparpillés et sans cohésion n'a de clan que le nom et je me retrouve moi même fautif
de ne pas avoir rectifier le tir à mon niveau. Mieux vaut tard que jamais, c'est pourquoi j'aimerai que nous parlions de la situation du clan,de ses membres...
et de la direction dans laquelle vous souhaitez le voir évoluer. J'aurai pour ma part quelque chose à vous proposer qui pourrait s'avérer très intéressant pour les roses."

-C'est moi qui vous remercie, ne serait-ce que pour votre rafraichissante lucidité quant au récent passif des nôtres en ce territoire aussi magnifique qu'important aux yeux de l'intégralité du clan a travers le monde.
J'ai la fâcheuse impression que le récent Toréador Parisien a oublié que Paris est un joyau inestimable resté en notre possession durant des siècles, à quelques malheureux écarts près.

Le primogéne eut un petit sourire lorsque Nathanael évoqua sa méfiance.

-Vous n'êtes pas le premier à vous méfier de moi. je ne peux vous en tenir rigueur. Il est normal pour notre espèce d'être méfiant. Tout est dans la manière dont on exprime cette méfiance. Connaissez-vous Adélaïde Kane ?
La belle fleur c'est méfier de moi aussi, de façon quelque peu... Irrespectueuse. Bref passons....

Du dédain teinté de rancune lorsqu'il parla de la rose. Qui s'effaça pour laisse placée à une forte détermination.

-J'aimerai... Non c'est bien plus qu'un simple souhait en l'air. Je vais redorer notre blason. Paris et la France sont indissociables du sang Toréador. C'est là pour l'instant ma seule et unique direction, et celle que j'exige pour le clan. Des discours ne suffisant pas nous avons bien sur différente tâche à accomplir.
J'ai pour habitude d'agir une étape à la fois, chacun de mes pas assurant le prochain. l'ordre du jour et de soigner notre réputation.

-Maintenant, à moi de vous écouter qu'elle donc cette proposition ?

Il haussa les sourcils à la mention d'Adélaïde Kane. Apparemment il ne lui aura pas fallu beaucoup de temps pour faire des vagues.
Cela était peut être dû à un excès de confiance? La jeune femme semblait à son aise au sein du Louvre selon les dires d'Alraune...peut être trop... Mais qu'importait, Nathanael n'était pas du genre curieux, l'affaire ne regardait qu'Adélaïde et Nicolas. Il resta silencieux sur le sujet, la suite l'intéressant beaucoup plus.

"Et bien... Allons droit au but..!  Vous savez que j'ai quelques compétences pour le monde la musique, j'ai passé la majorité de mon temps à tirer quelques ficelles aux Etats Unis afin d'offrir de nouvelles perspectives à ma famille,les Di Ascoli. 
Ma venue en France est liée à la fois par ma propre passion mais aussi pour appuyer le nom de ma famille. Actuellement, je suis maître  de Salomon Hazot, patron de Nous Production, l'un des principaux producteurs de spectacle et concert... Salomon est mon point d'entrée dans le monde de la musique et connait les têtes dirigeantes de ses principaux concurrents...Base Prod, Gerard Drouot notamment.
Il me serait facile de prendre le contrôle de ces autres producteurs par le biais de Salomon. Qui dit contrôle des principaux producteurs...dit contrôle de toutes les salles de musique les plus connues et prestigieuses de Paris. Celles ci étant dispatchées à travers les différents territoires, nous aurions ainsi des yeux discrets partout et aucun événement sur Paris ne serait réalisé sans l'amont des Toreadors. Il est selon moi indispensable que nous reprenions la main sur ce domaine. Bien sûr, tout cela demande une certaine logistique, et des accords. Le vôtre tout d'abord, ainsi que celui du prince pour ces acquisitions de goules... C'est pourquoi je demande votre appuie et votre aide dans cette entreprise... Et puis,vu le nombre de salles et lieux de représentations, je ne pourrai les contrôler toutes. Il me semble donc logique que vous y trouviez vos intérêts..."

-Intéressant, très intéressant.
Je vous engage à continue d'étendre votre influence. J'ai moi-même une certaine influence dans le milieu de la production et de l'Entertainment en général. Seulement avancer avec prudence. Il est possible et même certain que certain lieu de spectacle soit devenue le territoire d'autres caïnites. Je pense notamment au Ventrue.
Je ne souhaite pas entamer une guerre que ce clan pousserait sur le plan financier.

Nicolas se redressa de son fauteuil pour consulter un carnet en cuir. IL alla directement à la page qui semblait l'intéresser et un coup d’œil sembla avoir vu ce qu'il voulait.

-Tout du moins pour le moment, ne vous attaquez pas au propriétaire des salles en elles-mêmes. Tout devrait bien se passer.

-Vous n'avez pas à en informer le Prince. Certes nous fonctionnons de telle sorte ce que celui qui se nomme Prince devient le maître du territoire. Or les influences et les mains mises sur le bétail ne concernent généralement que le clan.
De plus Nathanaël vous allez étendre votre main sûre de l’immatériel si je puis dire. Pendre le contrôle de production culturelle. C'est un domaine qui je suis certain et de toute façon invisible à notre bon Parménion.
Sans compter que je prendrais assez mal que tout Prince qu'il soit il mette son nez dans les affaires qui ont toujours concerné notre clan.

Nicolas se voulait rassurant. On pouvait tout de même déceler du ressenti.

-Donc n'ayez crainte vos mains sont libres.

"Me voilà rassurer... Il ne me reste plus qu'à me mettre à la tâche alors... Je n'hésiterai pas à vous tenir au courant des progrès."

Le toreador croisa les jambes, les bras sur les accoudoirs, semblant très satisfaits de ce que l'ancien venait de dire.


"Je suis heureux d'avoir enfin pris finalement l'initiative de vous voir. Cela aurait pu être plus rapide, mais mieux vaut tard que jamais. J'apprécie de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde... Si vous voulez mon humble avis, il serait sans doute judicieux
qu'une petite réunion entre frères et sœurs de clan puisse s'organiser afin que la cohésion se fasse pour partir sur les meilleures bases."

Nathanael repensa après coup à la réflexion de Nicolas sur Adélaïde.


"Bien sûr, c'est vous qui estimez si cela est nécessaire. cela n'est qu'une proposition."

Il posa ses mains croisées sur ses jambes.

"J'imagine que vous êtes sans doute au courant de la réunion qui va avoir lieu ce soir ?"

le primogène se montra pensif lorsque son interlocuteur évoqua la possibilité de réunir le clan.

-En effet il va être nécessaire de nous réunir, je voulais me laisser du temps avant est observer le sens du courant avant. J'ai en effet entendu parler de ce débriefing organisé ce soir.
J'imagine que c'est une bonne chose... Très honnêtement je ne pense qu'un Elysium soit le lieu pour parler de sujets un peu trop "martial". Enfin... Avec un Prince et un prévôt Brujah c'est un moindre mal, ça aurait peu être pire.
Vous allez vous y rendre ?

Il s'abstint de tout commentaire sur la réponse du primogène quand à une réunion, les choses ne semblaient définitivement pas claires à 
première vue. Au moins la proposition était passée. Il sourit à la remarque de Nicolas vis à vis des Brujah. L'ancien avait raison, Parménion épaulé du prévôt avait bien imposé son style aux lieux...  
 
"En effet, j'ai fait partie de l'expédition hier à l'asile...  Beaucoup de pièces de puzzle à assembler et très peu d'infos sur ce qui peut les lier.
Cela me semble un beau méli-mélo...J'espère y voir plus clair grâce à cette réunion. D'ailleurs je ne vais pas vous déranger plus longtemps, celle ci ne devrait pas tarder à commencer. Il serait de mauvais ton de titiller la patience Brujah..."

Le manager se leva de la chaise.

"En tout cas je vous remercie pour votre écoute et votre soutien. Si vous souhaitez que je vous fasse un retour de la réunion, n'hésitez pas."

-Je vous remercie pour cette entrevue fortement enrichissante. Nous aurons l’occasion je suis certain de parler de cette affaire plus tard.

Le primogène se leva pour inviter son interlocuteur a quitter la pièce.

Le toreador inclina sa tête en signe de reconnaissance envers l'ancien puis sorti du bureau.

[Direction le petit salon]

[petit salon]

Sur le chemin menant au bureau, Adelaïde et Ezekiel croisèrent Nathanaël. Elle le saluat d'un signe de tête, bien trop préoccupée par l'entretien à venir pour avoir le courage d'un mot. D'ailleurs son tein déjà pâle était brouillé, marquant bien que quelque chose l'inquiétait.

Une fois devant la porte, elle attendit qu'Ezekiel soit prêt tout en tirant nerveusement sur sa jupe, la remettant en place des milliers de fois.

"J'aurais dû mettre un pantalon dans le cas où il me fasse encore agenouiller !" Pesta t'elle les dents serrées avant de frapper.

La porte s'ouvrit et la voix du primogéne se fit entendre aussitôt.

-Mademoiselle Kane, entrez donc et prenez place. 

Pas vraiment amical, pourtant pas agressif non plus. Le visage de Nicolas n'afficher aucune émotion particulière, pour le moment.

-Vous aussi bien entendu

Rajouta t'il pour Ezekiel

-Vous voilà bien silencieuse. J'aimerais pouvoir en conclure que vous avez appris de vos leçons cependant il ne faudrait pas tomber dans l’extrême opposé non plus. Vous n'avez pas à avoir de crainte la colère m'est passé. nous sommes après toutes des créatures qui sont fatalement vouées à la contrôler.

Adelaïde releva doucement son regard d'azur vers le primogène, honteuse de le voir avoir de telles paroles apaisées à son égards.

"Vos paroles sont sages monsieur et je ne sais si je suis digne d'une telle mansuétude." Elle haussa des épaules doucement, avant de croiser les jambes sagement tout en tirant nerveusement sur sa jupe.

"J'aurais dû mieux contrôler la bête de curiosité qui me dévore bien trop, je tiens encore à m'en excuser."Elle se dandina dans sa chaise doucement pour mieux se caler dans le fauteuil.

"Bonsoir monsieur d'Avignon." Rajouta t'elle comme pour revenir en arrière et terminer son entrée dans le bureau.

-Vous avez été bien suspicieuse à mon égard et ça nous a causé du tort à tous les deux si on fait les comptes. Le récent passif du clan a créé une ambiance de méfiance que j'avais sous-estimée.
Soyons franc, vous m'avez certainement vu recevoir une lettre le soir du bal lorsque je me suis mis a l'écart.

Nicolas se redressa.

-Vous comprendrez avec le temps que même au sein de l'Elyse il faut parfois faire preuve de discrétion. Les autres clans ne sont pas nos ennemies or ils peuvent être parfois des concurrents, je pense que tous deux vous comprenez la nuance.

-Cette fois-là j'ai dû manquer de prudence puisque vous m'avez suivie. Passons sur cet incident. Celui des jardins est plus problématique car quelqu'un a délibérément voulu mettre la zizanie. En admettant que vous êtes tous deux également des victimes, j'ai décidé de ne pas sévir plus. Même sans ça, vous avait déjà été plus que suffisamment réprimander, il serait inutile d'en faire plus.

-Il est préférable de faire un pas vers un clan plus uni, ne pensez-vous pas ?