La voix grave de la femme résonne jusque dans les os du trémère en un flot calme et puissant à la fois. Il pourrait jurer qu'elle le fait vibrer, ce qui se traduit par un fort sentiment d'aise et d'excitation. Mais toute bonne chose à une fin, car c'est à lui de prendre la parole:
-J'aimerais davantage un art asiatique, si possible, car ils ont déjà prouvé leur efficacité, et la philosophie qui les accompagne est toujours édifiante. Mais en vérité, n'importe quel art conviendra, hormis la boxe anglaise qui n'est pas adaptée l'utilisation que je compte en faire. Merci. Minerva lui demande alors de quelle manière elle devra le joindre, sur quoi le sorcier répond:
-Si vous avez un téléphone, je peux vous donner mon numéro. - HRP:
Si Minerva accepte, Seb lui récite son numéro de téléphone portable.
Quelques instants plus tard, Ahuizotl se joint à eux. Il ridiculise un tantinet Sebastian en connaissant déjà l'identité de l'interlocutrice, ce qui est une belle leçon d'étiquette pour le trémère.
*Toujours se renseigner sur une personne avant de lui parler, je le sais pourtant !*Les mots suivants du gangrel qui lui sont adressés lui font néanmoins reprendre de l'assurance. Car un ancien gangrel qui salue un trémère avec tant de courtoisie et de sincérité, ça ne peut être que valorisant.
-Plaisir partagé, dit-il en s'inclinant modestement.
Les flatteries d'Ahuizotl qui suivent envers la dame arrachent un petit sourire complice à Seb, qui le fait disparaître dès que celle-ci ramène le regard dans sa direction. Mais malheureusement, le moment est venu pour lui de se retirer, car il ne peut pas -ou "plus" serait plus exact- se mettre en travers de deux anciens vampires, fussent-ils primogène...ou non. De ce fait, il laisse Minerva répondre aux questions de l'aztèque tout en buvant quelques gorgées de sa coupe, avant de prendre la parole à son tour.
-Vous m'en voyez navré, mais je dois de vous quitter. L'aube approche. Ce fut un plaisir de faire votre connaissance, Primogène Minerva. Minerva. Ce prénom rebondit dans son esprit à une vitesse folle. Des flashs de souvenirs apparaissent et disparaissent sans cesser, cherchant à retrouver le moment où il avait déjà entendu ce prénom. Puis, tout-à-coup, ça lui revient. Un livre, dans une vieille bibliothèque, qui parlait de mythologie romaine. Minerve, ou Minerva, la déesse de la guerre et de la sagesse, comme Athéna chez les grecs. La guerre et la sagesse, deux valeurs qui sont attribuées au clan brujah. C'est comme si son destin avait été écrit dès sa venue au monde en tant que mortelle.
*A moins qu'elle n'ait adopté le prénom plus tard* se fait-il aussi la réflexion.
Pendant cette masturbation mentale, Seb s'incline face à elle, avec respect cette fois. Puis, se redressant, il se tourne vers le gangrel pour déclarer:
-Monsieur, je suis désolé de ne pouvoir rester converser avec vous ce soir...Va-t-il oser ? Alors qu'une minute auparavant ce n'était pas envisageable, Seb va-t-il oser demander une entrevue avec Ahuizotl, le vampire le plus sauvage et incontrôlable de la ville ? D'un coup, sans raison apparente, il se dit *Why not ?*. Peut-être même que ça pourrait déboucher sur un rapprochement des clans ? L'idée n'est pas pour lui déplaire, mais une certaine peur l'habite...qui n'est certainement pas infondée.
*Oh et puis me*** ! *-Mais si vous avez le temps, j'aimerais que nous ayons une discussion en privé, une nuit prochaine. Seb s'incline alors devant Ahuizotl, avec plus de lenteur mais moins bas qu'avec la primogène.
-Je vous souhaite une agréable fin de nuit à tous deux, finit-il avant de reculer de quelques pas pour enfin tourner les talons dans un grand sourire ravi.
Seb prend ensuite la direction de la sortie, achevant d'un trait le peu de fluide vital que sa coupe contient encore, pour se débarrasser ensuite de l'objet en cristal sur la première table qui croise son chemin. Son sourire ne décroît pas, bien trop heureux pour cela. Car bien qu'il aurait aimé rester aux côtés de cette...cet...à dire vrai, il ne trouve plus de mots capables de décrire le charme et la beauté de cette femme, cela est compensé par le fait qu'il est dans sa liste. C'est bête et digne de la puberté humaine, mais c'est avant tout l'un de ces petits plaisirs qu'il faut savoir apprécier quand ils sont là. Cette soirée, quoique courte, aura sûrement été productive ! Sans compter cette invitation lancée à l'aztèque...
*Quand même, faire ami-ami avec des brujahs et des gangrels. Ses mes collègues de Lyon savaient ça....*Cette pensée, qui le mêle un instant à la vie miséreuse qu'il avait là-bas, ne fait que renforcer sa volonté à poursuivre ses actions moins psycho-rigides que celles de ses confrères du sud.