Le soutien muet de Dimitri permit à Abel de continuer à se calmer. Une main sur l'épaule, c'est rien, et pourtant, c'est tout.
Par précaution, il resta sur son fauteuil sans bouger, en attendant que sa Bête se calme pour de bon.
A aucun moment il ne remarqua le manège étrange d'Aly. Parfois, le monde semble se réduire à ce que vous avez à portée de main...

Quand la rage fut un souvenir, il posa sa main sur ses yeux. Il n'aurait jamais pensé que la disparition de la ch'tite lui ferait aussi mal.
Peu à peu, des voix se firent entendre, mais une seule le fit réagir. La voix de velours de Mandy qui se présentait. Il ouvrit les yeux, et vit qu'elle était là, avec le groupe de Dimitri. Dans une robe courte qui, ma foi, n'était pas dégueu à regarder.

Le grand Brujah se leva et s'approcha, ce qui lui permit d'entendre ce que disait la p'tite sorcière lorsqu'elle reprit la parole. Instinctivement, il s'exclama, mentalement trop à plat pour se soucier d'interrompre quelqu'un ou de se présenter :

- Réchappé sans mal, mon cul !
J'ai été malade comme un chien pendant la journée. J'ai failli crever ma goule en lui prenant du sang pour essayer de guérir. J'ai chassé un fois debout, mais à l'intérieur je suis encore comme une guimauve.

Le fait qu'il y avait des gens endimanchés autour de son amie lui apparut enfin, et il se dit qu'il devrait modérer son langage.

- On a pu faire un prisonnier, hier. Il mentionné le nom d'Aquilon. C'était une goule bien fanatisée, et je n'ai rien pu en tirer de plus.

Il fronça les sourcils et demanda à contrecoeur :

- Et maintenant, dites-moi ce qui est arrivé, exactement, à Audrey.

Abel était déjà naturellement mauvais en étiquette, mais là, avec un corps affaibli et une volonté en low battery, il ne se rendit pas compte que sa formulation pouvait ressembler à un ordre. Devant un primogène et le prévôt...

Sebastian est heureux de voir que Abel est toujours en vie. Ca fait un problème de moins à gérer, et Mandy ne sera pas plus affectée qu'elle ne l'est déjà. 

Le trémère écoute les explications que ses collègues dispensent aux autres, puis les précisions ajoutées par Dimitri. L'intervention du Brujah est courte mais des plus intéressante, car il parle d'une maladie ou d'un affaiblissement de son sang qui a failli le tuer. Une fois que le prévôt a terminé, Sebastian reprend en s'adressant à Abel:

-Monsieur Mcklean, vous dites que vous avez subit un empoisonnement qui vous a presque détruit. Mademoiselle Santerre aurait pu être infectée aussi, mais ne pas avoir la même chance que vous ? 

En parlant, le trémère a une pensée pour Mandy, qui hormis le chagrin de la destruction de son amie, ne semble pas avoir souffert de la manière dont le décrit le brujah.

-Dites moi, est-ce que vous et mademoiselle Santerre êtes entrés en contact direct avec vos agresseurs, hier ? Ajoute-t-il à l'intention d'Abel. Et est-ce que vous en avez vu utiliser des disciplines un peu en retrait ? Ho, et...j'imagine que votre prisonnier de la veille ne vit plus aujourd'hui ?

La question n'est pas prononcée comme une pique, plutôt comme un espoir dissimulé. Seb laisse alors répondre Abel, avant de reprendre la parole en s'adressant à nouveau au groupe entier:


-A la vue des éléments à notre disposition, il est clair que les évènements ont commencé en Turquie, plus précisément dans la partie centrale du pays. L'existence de villes souterraines là-bas est avérée, et les sites de fouilles sont encore très actifs. L'hypothèse a été émise que des Cappadociens ont été éveillés, mais nous n'en savez pas assez pour pouvoir le certifier.

Lorsqu'Alice avait manifesté son empathie, décidément florissante, en se recroquevillant face au quasi pétage de câble d'Abel, Philippe avait fait un pas de côté. Il n'avait pas eu besoin d'intervenir, car elle s'était relevée bien vite, mais il posa ses doigts fins sur l'avant-bras de la néonate.
Si elle était si réceptive aux émotions des autres, il ne doutait pas être un véritable "bruit blanc" pour elle. Il ne ressentait habituellement pas grand-chose, et ce soir ne faisait pas exception à la règle. Une certaine contrariété due à la mort, encore, d'un membre de son clan, peut-être, mais guère plus.

Sur ce, les Tremere arrivèrent, et il inclina la tête pour saluer tout un chacun.

A l'invite de Dimitri, l'un d'eux fit un petit discours auquel se joignit Mandy, puis Abel. L'intervention de ce dernier, d'ailleurs, dans un langage fleuri, fut riche de sens pour le petit Primogène.
Tout comme l'information capitale apportée ensuite par le Prévôt. Alors comme ça, les témoins des déblatérations des candidats au suicide étaient "nettoyés"...? C'était donc que les déblatérations devaient contenir un sens, sinon, à quoi bon prendre la peine d'en effacer la trace ?
Son regard se porta sur Iuliana. Il se demandait si elle était une bonne aliéniste ou pas.

Les théories de l'autre Tremere étaient sensées. Avant qu'Abel réponde à celle qui le concernait, il ré-expliqua à l'intention du Brujah :

- Mademoiselle Santerre est morte dans la journée, probablement d'empoisonnement, voire d'une capacité d'Assamite.
Les gardes jurent que personne n'est entré dans sa chambre, et il n'y avait aucune trace de lutte. Elle a vomi du sang avant de décéder. Elle saignait déjà du nez hier soir et était très perturbée. Elle a même eu une vision.

Le gaillard avait demandé ce qui lui était arrivé exactement, et le pseudo-enfant s'en était acquitté. C'était peut-être froid, comme façon d'annoncer une mort, mais bon. Le tapotage de main et les attentions n'étaient pas le domaine où Philippe excellait le plus.
Il fit tout de même un effort notable en adressant un signe de tête qu'il voulait compatissant à l'adresse d'Abel et de Mandy, dont il avait bien remarqué qu'ils souffraient de la mort de la petite Malkavienne.

Il regarda Dimitri et rajouta :

- J'ai vu le visage d'un homme en examinant les cendres. Je pense qu'il a un rôle dans tout cela.

Du concret intéresserait sans doute Mc Klean, et le dessin que Philippe avait tant bien que mal réalisé aiderait peut-être...

A la réflexion, les Tremere semblaient étrangement désireux de partager leurs informations, pour une fois. Etait-ce parce que Morgan n'était pas là ? Parce que la côterie improbable était réellement soudée ? Ou pour une autre raison propre aux caïnites de façon générale ? Ou peut-être tout cela à la fois...

Le Brujah défiguré écouta le gamin de toutes ses oreilles, et lui qui n'était pourtant pas une fillette sensible, il trouva que le récit de la mort de la ch'tite était juste horrible de concision et de froideur. Le petit geste d'attention du malkav ne suffit pas à atténuer sa façon d'énoncer les choses, et Abel trouva que c'était un sale petit bâtard.
S'il n'avait pas été épuisé, au point qu'on aurait probablement pu se servir de lui comme d'un paillasson ce soir, il se serait mis en colère.

En revanche, la mention d'un homme attisa son attention :

- Il ressemble à quoi, ce type ?


Puis il répondit à Sebastian en haussant les épaules avec fatalisme.

- On dirait bien... Je suis costaud, et elle, c'est une p'tite puce, ce serait pas étonnant.

Il essayait de répondre à toutes les questions dont l'avait bombardé le gars... Même pas sûr d'avoir entendu son nom, à celui-là. Il fronça les sourcils tandis qu'il réfléchissait de son mieux.

- Miss sorcière était derrière nous, elle s'en est sortie sans un pet. Aucun de nous n'a été touché directement, je crois, mais la ch'tite et moi on s'est reçu des coups de couteau. Et des fléchettes aussi, du genre pour endormir les animaux.

Il était familier avec tout un tas de calibres, mais ces machins de chochotte, il n'y connaissait rien du tout.
Il haussa quand même les sourcils à l'attention de Mandy pour qu'elle confirme son état au sortir de l'agression.

- Pour les Disciplines, je suis à peu près sûr qu'ils n'ont pas fait usage de truc louche pendant le combat. Ils étaient rapides et costauds, et ont surgi de nulle part, mais rien d'anormal.

Il hocha la tête, et répondit d'un air sombre quand au destin du prisonnier :

- Non, il est mort.

Quand au Cappe...Cappi...? Capchose, cela n'évoqua rien dans le cerveau d'Abel, aussi il ne donna pas son avis.

(HRP : Si j'ai sauté le tour de quelqu'un, je m'en excuse. Nathanael, Iuliana, Aly, Victor, n'hésitez pas à poster quand même !!)

Hadrien écoutait à demi-mesure, il connaissait réellement, pour ainsi dire, personne dans cette pièce...D'où un certains détachement..
Malgré tout il ce sentait concerné par les événements, ses semblâmes cainites et donc lui aussi avaient perdue l'une des leurs de façon sombre, aussi, mieux vaux être informé et sur ses gardes. Peut-être même pourrait-il aider en quelques choses, mais comment?

Le cainite au corps d'enfant semblait celui à avoir vue en dernier le corps.. Avait-il récupéré le téléphone portable de la défunt? Son ordinateur?


*Toutes les pistes sont bonnes à prendre.. Un rendez vous, une heure, un coup de fil.. un indice.*

Hadrien gardait donc le silence avec ces réflexion pour lui, debout, dos vouté et sacoche d'ordinateur à la main, peut-être que Dimitri lui demanderait plus tard.

Bien des échanges et bien des intervenants. Trop peut être, pour Théodore mais il s'agissait de meurtre et d'une tentative que le solide Brujah avait surmontée.

Le Nosferatus avait salué d'un hochement de tête respectueux chaque Cainite entré dans le petit salon et conserver l'écoute en parallèle. Quelques personnes attiraient son attention, le petit cainite et deux jeunes femmes qui l'entouraient.
Le prévôt avait été révélé, les acteurs de la scène ce découvrait maintenant. Le temps de l'écoute demeuraient et Théodore n'en perdait pas un murmure.

*Assamites ? C'est pas bon pour nous, ça...* se dit Sebastian à la déclaration de l'enfant, pensant à son clan.

Les explications d'Abel concernant les couteaux et les fléchettes des ennemis ne font que confirmer les dires du primogène malkavien. Seb lâche un léger "Dommage" en apprenant que la goule capturée est décédée.

Le trémère porte ensuite son attention sur Dimitri et déclare:

-Quand le moment sera venu, je suis volontaire pour faire partie de l'équipe qui ira à l'hôpital psy.

Théodore reporte son regard à travers le masque vers le Prévot. Ses bras reviennent le long de son corps et ses doigts auparavant fermés en poing, s'ouvrent à présent détendus.

"Sir Prévot, si mon concours peut aider la Camarilla parisienne ? L'honneur me serait immense."

Le caïnite ce ravise.



"Pardon, je suis Théodore Valleroy du Clan du masque, 11eme par le sang."

Quand Dimitri annonce qu'il connaît l'emplacement des fauteurs de troubles, le suspens monte d'un cran. Seb est accroché aux lèvres du prévôt, attendant avec un intérêt renouvelé que de plus amples précisions soient données.
Mais ce n'est pas la voix du brujah qui résonne. Un vampire, visiblement nouveau venu, portant un masque de comédie grecque sculpté avec un large sourire, propose son aide et se présente au passage. Théodore Valleroy. Si Seb n'avait pas vu la créature, il aurait pensé qu'il s'agirait d'un ventrue ou d'un toréador...

Sebastian l'accueille néanmoins d'un hochement de tête respectueux si leurs regards se croisent, laisse ensuite répondre le prévôt, puis intervient:

-Quoi qu'il en soit, nous devrions nous mettre en route dès à présent. Monsieur le Prévôt, nous vous suivons.

Le regard meurtrier que lui adressa Abel aurait fait frémir un coeur plus sensible, mais Philippe se fit juste, avec détachement, la réflexion que sa tentative de compassion avait visiblement échoué.

A côté, les Nosfés ne faisaient même plus semblant de discuter entre eux. S'ils avaient eu des oreilles de chauve-souris, elles auraient été orientées vers le groupe de Dimitri.
Il leur adressa un léger hochement de tête, supposant qu'ils pouvaient sans doute se joindre à la conversation. Après tout, Phantom était impliqué, par conséquent, rien n'excluait le clan des Masques.

Victor souleva plusieurs points avant de l'interroger. A quoi le petit Primogène répondit :

- Je peux en effet vous décrire cette vision. Mais comme je l'ai déjà racontée peu avant votre arrivée, si cela ne vous dérange pas, je vous la communiquerai lorsque je l'aurai rédigée.

Le regard de Philippe se porta également sur Sebastian et Mandy, pour signifier que la proposition était valable pour eux aussi.


Le coup de fil tant attendu signifiait qu'on allait bientôt bouger. Le pseudo-enfant ne l'avait pas précisé, mais il semblait évident qu'il comptait venir.
L'un des Nosfératus en avait profité pour faire le premier pas. Philippe approuva la démarche.

Alice, qui avait fait un geste pour se dégager, ce que le petit Primogène prit comme le signe qu'elle avait retrouvé ses esprits, posa une question assez... étrange.
Il secoua la tête :

- Non, un caïnite se purge des substances étrangères, il ne se mithridatise pas.
Si vous êtes empoisonnée, vous aurez tout intérêt à dépenser rapidement autant de sang que possible, et à en consommer du sain de suite après.

Il ne se faisait pas vraiment de souci pour Alice, elle savait se rendre invisible, et il n'y a pas meilleure armure que celle qui permet de ne pas être pris pour cible. Il voyait qu'elle avait peur, mais ne comprenait pas très bien pourquoi.
Après, mieux vaut avoir peur que de se jeter dans la gueule du loup avec insouciance...

Quelle surprise ce fut lorsque la jeune femme svelte au cheveux châtains que j'observais peu de temps auparavant me questionna directement, puis Monsieur Merle hocha la tête comme une invitation, je décidai alors d'exposer mon idée, sans trop de retenue.

Je regardai directement Philippe Merle,
"Monsieur Merle, je me permet d'intervenir par rapport à la mort de madame Santerre, il est possible qu'elle ait connue, ou du moins échangée par téléphone, par sms, ou par mail, avec son assassin avant ça... destruction... Je pense que nous pourrions peut-être là aussi trouver un indice, quelque chose, de son ordinateur ou de son téléphone portable."

Je marque une pause, réajustant mon propre ordinateur portable dans sa housse sous mon bras.
Tournant cette fois la tête vers Dimitri, et faisant l'effort de me redresser

"Monsieur Romanoff, Prévôt de Paris, si je peux vous servir à quoi que ce soit ce serrait un honneur.
Si vous pensez que nous seront amenés à combattre, alors laissez moi juste le temps de prendre mes Tantos restés aux vestiaires et d'y re-déposer mon ordinateur..."

Tanto:

Spoiler:

Le toreador écoutait les différents intervenants, en retrait de la conversation par simple fait qu'il ne voyait pas
en quoi il pourrait y apporter quelque chose de pertinent. Il y a du bon à juste la fermer parfois.
Il sursauta intérieurement quand Aly se proposait de se lier à Abel. Il se demandait alors si elle réalisait l'importance d'un tel acte et ses conséquences. 

Une joyeuse compagnie semblait vouloir se monter, il y apporterait son aide si le prévôt le souhaitait et attendit sa réponse.

Victor se rendit compte, à la façon dont Dimitri lui avait répondu, que quelque chose n'allait pas. Il se remémora ce qu'il venait de dire et se rendit compte qu'il avait commis un petit impair. Jamais il n'avait voulu connaître l'identité des contacts du Brujah, mais la façon dont il avait formulé ses questions pouvait le laisser supposer. Par contre, il est vrai que, même s'il savait Dimitri extrêmement fort, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui... comme on s'inquiète pour un ami, même si c'est irrationnel.

*Il me faudra lui présenter des excuses*, se dit le Trémère. *Mais à un moment plus approprié.*

Visiblement le Prévôt avait reçu un message de Phantom. C'était une bonne nouvelle, car Victor appréciait aussi le colosse Nosfératu, et cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas croisé.

Il se tourna vers Philippe, s'adressant à lui avec respect.
"Monsieur le Primogène, je patienterai jusque là."
Bien qu'en fait, il avait vraiment envie d'en savoir plus, mais ça, il ne le dirai pas.

L'intervention d'Aly, notamment sa question sur le fait d'absorber le sang d'Abel était terrible à entendre ; la Malkavienne devait se sentir bien mal. Heureusement Philippe intervint pour lui déconseiller, d'une certaine façon, de se lier au sang. C'était sage de sa part. Mais elle semblait vraiment... terrifiée.
Il voulut la rassurer.

"Aly, si jamais vous deviez venir avec nous, soyez assurée que je vous protégerai du mieux de mes possibilités," dit-il d'un ton bienveillant.

L'un des Nosfératus fit une proposition pour essayer d'obtenir des informations via l'ordinateur et le portable d'Audrey. Bien qu'il y ait peu de chance qu'il y ait quoique ce soit d'utile, Victor jugeait l'idée intéressante, mais ce n'était pas à lui de répondre.

Et au final, de nombreuses personnes étaient prêtes à partir "enquêter". Il ne manquait plus que Gatien.

"Et bien, Monsieur le prévôt, nous n'attendons plus que votre ordre. Dans combien de temps nous retrouvons-nous là-bas ?"

Même si elle ne me regardait pas directement, je me sentie concerné par la question,

Pour répondre à Aly,
"Si vous le permettez ma voiture et mon chauffeur ne sont pas ici et je ne sais pas conduire..."
Une fois ma demande formulée et pensant celle-ci acceptée j'ajoutais,

"Je vais dés maintenant poser mon ordinateur au vestiaire et y récupérer mes Lames, rejoignons nous sur le parking."

Philippe hocha la tête à l'intention du Nosfe, dont il ignorait le nom.
Il ne voyait pas très bien pourquoi Audrey aurait été en contact avec son meurtrier, mais il aurait été bête de négliger la moindre piste...

- Je vous ferai passer les effets informatiques de mademoiselle Santerre dès que possible.

Puisque la question de la vision était réglée avec le Tremere, et sans doute avec les autres étant donné qu'ils gardaient le silence, on pouvait passer à l'action.

Le côté chevaleresque de Victor parut un peu décalé au pseudo-enfant. Bizarre qu'un sorcier propose spontanément de protéger une Malkavienne. Ceci dit, Alice semblait particulièrement douée pour se lier avec des membres d'autres clan... A surveiller.

La dernière phrase du Prévôt repassa dans la tête du petit Primogène avant qu'il ne réalise sa portée. Ce qui, au départ, dans son esprit, se résumait à se rendre auprès d'éventuels témoins devenait une mission d'interception.
Philippe jeta un coup d'oeil à son costume de soirée, peu adapté au mouvement, et comprit que le quart d'heure alloué par le Brujah n'allait pas être inutile.

A la proposition d'Alice, il répondit, dans le sillage de Masque Brisé :

- Je veux bien faire la route avec vous.
Je vais dans mon bureau, je vous retrouve également sur le parking.

Il imaginait déjà Alice faire le trajet dans la même voiture qu'un Nosferatu. C'était improbable au possible...

Il vérifia que personne ne voulait rajouter quelque chose à son adresse, et quitta lui aussi le petit salon d'un pas vif pour rejoindre son bureau.

Le grand Brujah n'avait pas tout suivi exactement. Faut dire que ça blablatait beaucoup. On ne savait toujours pas à quoi ressemblait le type qui avait fait du mal à Audrey, et la Malkav craintive voulait boire son sang.
Dans ses rêves.

En revanche, il avait très bien compris qu'on allait chasser l'ennemi, et ça, c'était exactement ce qui lui fallait pour évacuer son malaise.

Il s'aperçut que la p'tite sorcière essayait de capter son regard, et s'approcha d'elle.
Elle avait l'air si triste. Parfaitement ce qu'il avait dans le coeur. Sa ch'tite allait drôlement lui manquer.
Lorsqu'il sentit la main de la Tremere se poser que lui, il rectifia sa pensée : la ch'tite allait LEUR manquer.

Comme les moments d'émotion, ce n'était pas son truc, il leva un pouce et demanda d'un ton presque aussi bourru que d'habitude :

- J'fais du stop, vous m'emmenez ?

Son barda de guerre attendait sagement à l'entrée, il n'aurait qu'à le récupérer en sortant du Louvre, et il serait fin prêt.

Visiblement, la suite ne dépendait plus vraiment d'elle, et Mandy se sentit un peu apaisée, soulagée d'avoir pu jouer son rôle d'informatrice.

Cependant, elle n'oubliait pas que tout prenait naissance dans le fait que Vienne lui avait demandé d'enquêter sur la disparition d'Armin.
L'enquête n'était pas terminée, et si l'on pouvait retrouver les assassins de son amie, et les faire parler, alors tout cela ne serait pas vain. On pourrait peut-être en apprendre plus sur l'enlèvement, le vol, les suicides et le meurtre...
Cette affaire semblait bien plus importante que la disparition d'un bibliothécaire, mais au fond, c'était quand même le point de départ, l'allumette qui avait déclenché l'incendie...

Elle laissa les uns et les autres s'exprimer, certains avec une naïveté confondante, d'autres avec concision, d'autres encore avec froideur. Ce qu'elle souhaitait à présent, c'était présenter ses condoléances à Abel.
Elle savait à quel point lui et Audrey avaient été proches.

Elle finit par attirer son attention, et lorsqu'il s'avança, elle posa discrètement sa main fine sur son épaule. Elle ne voulait pas se livrer à des effusions en public, mais elle refusait de faire comme s'ils étaient des étrangers.
Il l'avait suivie au bout du monde, et aidée dans chacune des étapes de la traque. C'était lui qui avait fait parler nombre de témoins, et effacé nombre de traces. C'est lui qui lui avait sauvé la vie la veille, et tout cela, elle ne l'oublierait pas.

L'idée de faire le trajet avec lui plut beaucoup à la belle Tremere, et elle se tourna naturellement vers ses deux collègues, en espérant qu'ils accepteraient la présence taciturne du Brujah.