Il écouta Hadrien discuter avec Heinrich pour lui expliquer d'où venait son mal-être de la soirée. Lucas hocha la tête quand il entendit son nom prononcé et sourit un peu malgré lui en repensant à la situation. Tout s'était enchaîné si vite qu'il avait comme l'impression d'avoir fait un rêve particulièrement rocambolesque.
Il écouta plus attentivement à l'évocation de missions, de protection et d'aptitudes particulières et fronça les sourcils.

*Parce qu'il pense franchement qu'après ce qu'il s'est passé dans ce bureau cette nuit, on est tous aptes à faire des missions ensemble ? Et puis de quels genres de missions il parle ?*

Il afficha un sourire amusé en imaginant ses sœurs dehors, avec des humains à proximité, Hadrien à trois kilomètres du troupeau et lui, perdu au milieu, ne sachant ni quoi faire, ni comment et pourquoi il était là. Il fixa à nouveau son attention sur Heinrich et percuta que Hadrien avait fini de faire le compte de ses capacités, il s'ébroua légèrement pour sortir de son imagination et pris la parole.

"Vu que je ne sais pas exactement ce que vous entendez par aptitudes, je ne sais pas si ce que je vais vous dire est ce que vous attendiez. Alors, j'ai un coté un peu bagarreur et ma fois je ne m'en sors pas trop mal. Je me débrouille bien pour comprendre les gens et je remarque des détails qui pourraient échapper à d'autres."

Il réfléchit quelques instants en croisant les bras et un regardant vers le plafond, avant de souffler amusé, d'étrécir les yeux et de ricaner d'une façon inquiétante. Il rajouta alors.

"Et on va dire que depuis que je suis transformé, je me suis rendu-compte que je suis particulièrement discret."

Il attendit que son Chef rende son verdict, mais si jamais ils devaient tous faire des missions ensemble, quoi que cela veuille dire, cela promettait d’être épique.

"Bien .. vous êtes jeune n'est ce pas ?
La capacité qui nous permet de remarquer des choses qui passent inaperçues pour d'autres se nomme "Auspex" , elle décuple nos sens et avec de l'entrainement nous permet même d’acquérir un sens surnaturel des choses et des gens.
La discrétion, quant elle devient surnaturelles elle aussi ,est la conséquence d'une de nos autres capacités particulieres : "l'occultation" , elle agit directement sur l'esprit des observateurs et si ces derniers ne savent utiliser l'Auspex il y a de grande chances pour que nous leur soyons invisible pour un bon moment.
Vos capacités corporelles ont également des chances d’être décuplées , vous n’êtes plus humains après tout mais cela dépend de chaques vampires .. tout les humains ne savent pas chanter ou peindre .. tout les caïnites ne savent lire dans les esprit ou briser une poutre à mains nues .. "

il se leva , et se mit à marcher lentement dans la pièce

"Normalement se sont vos Sires qui auraient dû vous dire tout ça et vous permettre de développer vos capacités .. et hélas je ne vais pas pouvoir vous entrainer ici puisque l'utilisation de ce genre capacités est interdite au sein de l'Elyséum .. "

il se retourna brusquement vers eux

"Vous saviez ça ? "

Hadrien acquiesça à la remarque de Heinrich. Quand le chef lui donna l'explication sur ces sensations bizarre, il paraissait très intéressé par le fait de posséder un pouvoir qui lui permettrait de mieux appréhender les autres. A la dernière question, il se redressa sur sa chaise, les mains sur les genoux.

« Se servir de mes capacités ? Ici ? Comme je viens à peine d'apprendre que j'en avais, je ne pouvais pas savoir qu'il était interdit de s'en servir dans ces lieux. Je n'avais jamais entendu parler d'ici avant aujourd'hui. Je connais quelques règles de notre communauté mais pas plus. Mon sire n'a pas dû juger utile de me parler de l'Elyséum ou des capacités que je pourrais avoir. Mais je vous rassure tout de suite, je ne pense pas les avoir utilisées »

Il leva les yeux au ciel, d'un air atterrer et secoua légèrement la tête. Son maître l'irrité vraiment au plus haut point.

*Note à moi-même : penser à casser la gueule à mon sire. Monsieur Bishop, je vais vous tuer, la prochaine fois qu'on se voit, je ne donne pas chère de votre peau*

Puis son regard redescendit sur Henrich.

« J'espère que je n'ai pas fait des erreurs à cause de mon ignorance. Je ne souhaite pas vous attirez d'ennuis. »

Il avait l'air sincèrement désolé, il se sentait coupable de ne pas avoir su ce genre d'information. Mais il réussit à se ressaisir et demanda à Heinrich, d'une façon hésitante :

« Et ... euh ... Vous pouvez m'apprendre à les utiliser et à les développer ? En dehors d'ici j'en conviens. J'aimerais vraiment que cela soit possible. »

Lucas écouta attentivement Heinrich, il avait enfin affaire à quelqu'un qui ne lui bouderait pas son savoir et qui comptait l'aider même si c'était pour la Famille et pas pour son bien personnel. En tant que vampire ils étaient censés avoir des pouvoirs ? Cela lui sembla évident en repensant aux deux dernières années qu'il avait vécues.
Il regarda leur chef arpenter la pièce et tiqua à la phrase suivante. Il se tendit de façon perceptible et écouta Hadrien tout en rongeant son frein. Apparemment ce dernier avait un Sire qui ne s'occupait de lui que superficiellement, mais au moins il en avait un lui !
Il prit la parole à son tour, quand Hadrien eut fini, et on pouvait entendre dans son ton toute l'amertume que lui provoquait l'absence de son Sire. En écoutant bien on pouvait déceler quelques notes de regret.

« Mon Sire m'a juste...créé ! Je ne l'ai vu que la nuit de ma transformation et après il s'en est allé et je ne l'ai plus jamais revu. Il m'a juste conseillé de ne jamais me faire prendre, de ne jamais révéler ma vraie nature et il m'a souhaité une douce nuit. »

Il croisa les bras plus fortement comme pour contenir tous les sentiments qui se bousculaient en lui, souffla et reprit.

« Au vu de mes explications je me doute que vous avez compris que je n'avais donc jamais entendu parler des autres vampires, de l'Elyseum, de Familles et encore moins de pouvoirs liés à notre nature. La seule personne qui m'a parlé de tout cela a été le Gardien de l'Elyseum, Monsieur d'Arcy. En arrivant dans le Louvre il m'a donné les règles de base et a tenté de me faire une rapide explication de comment marche cette...société. Il m'a aussi parlé de la Camarilla et du Sabbat. Je crois que mes connaissances sur ce monde s'arrête là. »

Il s'arrêta s'en rien rajouter et en entant visiblement perturbé. Le fait d'avoir mis tout cela à plat lui donnait une conscience aiguë de son ignorance et de la chance qu'il avait eut de ne pas se faire repérer ou tuer. Au final même si cette nuit avait été compliquée au moins maintenant il était avec des gens comme lui, qui pourrait lui apprendre ce qu'il devait savoir. Il se dirigea vers un fauteuil et si laissa choir, le corps et l'esprit las.

il s'assit soudain en tailleur par terre ,se cachant le visage d'une main .. il ne savait déjà pas comment faire avec Aly mais voila que deux autres lui tombait sur les bras .. et personne d'autre que lui pour les prendre en charge

"Bon .. par où commencer .. Je verrais si je peux vous en montrer plus sur vos capacités quant nous passerons à notre Refuge , le Louvre est actuellement sous protection magique qui ferai regretter aux contrevenants toute utilisation de pouvoirs ..
Je te rassure mon Sire n'a pas été très présent non plus pour moi , mais avec le temps et un peu de bon sens vous ne devriez pas faire trop de bêtises , parceque vous pouvez me faire confiance si j'ai des ennuis de votre faute vous aurez également des ennuis ..
Bref , la Camarilla , c'est nous et vous bientôt quant vous vous serez présenté au Prince . Pour résumé rapidement elle s'est formé autour du concept de la Mascarade , c'est à dire le fait de se cacher des humains car malgré leur mortalité ils ont indéniablement l'avantage du nombre et pourraient nous détruire si ils se sentaient menacé .. le Sabbat refuse de suivre la Mascarade , pour eux les humains sont du bétail .
Et sinon au sein de Paris nous sommes en guerre ouverte avec le Sabbat pour le contrôle de la ville le Louvre a déjà subit une attaque il y a peu de temps et ils sont venus mitrailler la façade du Louvre très recement .. bref c'est la merde , vous comprenez mieux pkoi je vous parle de vous donner des missions ? Si nous perdons la ville je ne donne pas cher de nos peaux car le Sabbat n'est aps connu pour sa délicatesse ..
Enfin d'autres vous parlerons de ça mieux que moi "

Hadrien fut surpris quand Heinrich s'assit par-terre, même quand il s'était énervé contre lui, Heinrich avait toujours gardé le contrôle, mais là il paraissait quasiment désemparé. Il l'écouta attentivement, plusieurs questions lui venaient à l'esprit et il attendit qu'Heinrich finisse de parler pour les lui poser.

Mais Hadrien se ravisa.

*Il faudrait peut-être que j'arrête de lui poser des questions à tout bout de champs ? Mais j'aimerais encore avoir quelques détails, pour une fois qu'on me donne des explications...*

Il tourna la tête, jeta un coup d'oeil à Lucas, celui-ci avait l'air abattu. Cette nuit commençait à devenir longue et il y avait eu un nombre incalculable de nouvelles informations, c'était difficile à encaisser. Hadrien supposait que Lucas aussi devait avoir du mal à tout digérer. Mais celui-ci avait l'air d'en savoir un peu plus que lui, il lui demanderait plus tard ce qu'il savait sur le Sabbat, s'il en savait vraiment plus.

Il regarda ensuite vers Heinrich et il lui posa une des questions qui lui taraudait l'esprit :

« Monsieur, je suis désolé de vous embêter, mais j'aurais une dernière question, vous avez parlé d'un Refuge. Mais qu'est-ce que c'est ? Et où se trouve-t-il ? »

"il se trouve au sein du Havre , la partie de la ville dévolue aux Malkavians, c'est le 14° ,le 15° et le 7° arrondissement . C'est un lieux où .. normalement .. seuls les Malkavians ont accès "

Heinrich s'assit par terre et Lucas en déduisit qu'il n'était pas le seul à avoir eu une soirée épuisante. Comme quoi même les chefs n'étaient pas fait d'acier et le fait que celui-ci montrait une faille dans son comportement montré clairement qu'il ne les considéraient ni comme des ennemies, ni comme un danger potentiel.
Lucas s'avachit un peu plus dans son fauteuil en écoutant son Chef, lui non plus n'avait pas eu un Sire très présent. Il se redressa en repensant à ce qu'il avait vécu. La première nuit, il lui avait semblé que c'était un cauchemar. Ensuite il avait dû faire face à la soif et se maitriser pour ne pas égorger tout ce qui passait à porté de crocs.

*vraiment si un jour je recroise ce...conn...crétin je lui briserais bien un ou deux trucs pour lui faire comprendre ma façon de penser !
Et puis quoi ? C'est une habitude chez les Malkavians de créer des vampires et de les abandonner ? Personne n'a encore décidé de tous les éradiquer ? c'est un miracle !*

Il continua d'écouter Heinrich qui ne s'était pas arrêté et qui ne semblait pas avoir eu conscience de son débat intérieur. Il s'enfonça dans son fauteuil et hocha la tête quand il entendit ce qu'était la Camarilla et la Mascarade et pourquoi elles existaient.

* C'est judicieux de ne pas sous-estimer les humains ! Comme quoi....je ne m'attendais pas vraiment à cela ! *

À ce qu'il comprit il ne tombait pas vraiment au bon moment. La camarilla était au prise avec le Sabbat et ils se disputaient la ville.

*Ça promet...et c'est pour palier à ça qu'il veut nous envoyer en mission ? Je comprends mieux pourquoi il voulait d'autres personnes pour accompagner ses filles....de la à penser qu'on sera à la hauteur de la tâche...Enfin de la façon dont il présente les choses, soit on meurt en se bougeant le cul, soit on attend que le croque mitaine rafle la ville et nous écharpe...charmant....*

Il sentit le fou rire lui monter dans la gorge et ne chercha même pas à le retenir. Il avait certainement l'air d'un fou, mais tout ça lui paraissait comique. La nuit de sa transformation il avait cru mourir pour au final changer de vie et trouver de nouveaux amusements. Aujourd'hui, il avait pensé être tombé dans un piège toute la soirée et au moment où enfin il se sentait à sa place, il se rendait compte qu'en fait il était réellement menacé, mais par quelque chose dont il ne savait rien. Son rire redoubla et ce n'est que quand le silence se fit total dans la pièce qu'il s'arrêta.

« L'ironie de la situation est comique ! » Il pouffa quelques instants et reprit.
« Je crois comprendre ce que notre arrivée, à tous les deux, doit vous inspirer, d'un coté la possibilité d'avoir d'autres cartes en main, mais aussi l'affliction que nous ne soyons pas vraiment...opérationnel ! » Il réfléchit quelques secondes avant d'ajouter avec une lueur étrange dans le regard.
« Tant qu'à mourir, autant choisir ! S'il faut pour sauver nos vies coopérer, je serais ravi de vous épauler. Par contre, si mon Sire pointe le bout de son nez, ici ou ailleurs,...je ne répond plus de rien ! »

Un grognement rauque monta dans sa poitrine et il l'étouffa quelque peu, ce son montrait qu'il ne disait pas cela à la légère.

il eût un sourire en voyant la réaction de Lucas

"Ne vous en faites pas , si un jour vous recroisé votre Sire vous pourriez même le trainer devant le Prince , parmi nos Traditions il y en a une qui implique la responsabilité des infants que l'on crée .. si cela peut nuire à la Mascarade le caïnite irresponsable doit être punit .

Quant à m'épauler .. je vous remercie de votre enthousiasme mais il s’avère que vous n'avez pas vraiment le choix .. cette ville est en guerre donc soit vous prêtez allégeance au Prince et entrez de pleins pied dans la Camarilla , soit vous ne le faites pas et vous devenez un ennemi .. nous n'avons pas le loisir de faire dans la finesse , le Sabbat est déjà trop nombreux .. "

il se leva d'un coup

"Mais la nuit se termine !
vous pourrez passer la nuit au refuge si vous voulez et vous présenter demain, donnez moi juste de quoi vous joindre pour vous tenir au courant . "

Quand il entendit la réponse de Heinrich au sujet de son sire son regard s'éclaira, ainsi il en avait la permission et même le devoir, bien ! Il se ferait un plaisir de s'appliquer à ce devoir si l'occasion lui en était donnée.
Pour la suite il eut un sourire entendu et répondit avec indifférence.

« J'avais bien compris que je n'avais pas vraiment le choix sur ce que j'allais faire, cependant la manière de le faire peut être plus ou moins....efficace et c'est en cela que je m'engage. Je préfère bouger tant que j'en ai encore la possibilité. »

Il écouta la suite et regarda sa montre, effectivement le temps avait coulé à une allure folle. Il se leva de son siège.

« Je pense, pour mon cas, que je préfère rentrer chez moi. Je vous laisse mon numéro de portable, cela devrait suffire. »

Il sortit son téléphone de son blouson et chercha son numéro afin de le dicter au Chef.

*La guerre ? Mais dans quelle histoire je me suis fourré. Enfin, comme le Chef la dit, je n'ai pas vraiment le choix. Alors, voyons comment ça se passe. Cela pourra peut-être avoir un quelconque intérêt et même être amusant.*

Hadrien se leva et s'adressa au Chef :

« Je suis à votre service Monsieur, je ferais ce que vous me demanderez. Dans l'optique ou c'est réalisable ... »

Son regard devint vide pendant une seconde à peine.

*Et que je puisse en finir rapidement avec ces missions en compagnie de "ces filles" *

Puis il reprit un comportement normale.

« Je préfère rentrer chez moi pour cette fois, si je retrouve ma route rapidement ... Je peux vous prendre un morceau de papier pour vous noter mon numéro de téléphone ? »

Heinrich sortit son propre téléphone pour noter les numéros qu'on lui donnait et leur donner le sien

Après que Lucas et son Chef aient échangé leurs numéros, il inclina légèrement la tête et se dirigea vers la porte du bureau.

"Nous nous reverrons demain donc. Bonne...journée"

Il ouvrit la porte et sortit dans le couloir où il attendit Hadrien. Quand celui-ci sortit, il s'approcha de lui pour lui parler.

"Ma demande est peut-être cavalière, mais tu verrais un inconvénient à ce qu'on échange nos numéros ?"

Tout en parlant il avait commencé à se diriger vers l'entrée du Louvre afin de rentrer chez lui, où il pourrait réfléchir à cette soirée tout à loisir.

Hadrien donna son numéro à Heinrich et le salua juste après Lucas.

« Ravi de vous avoir rencontré Monsieur. A demain je suppose. »

Il lui fit un léger signe de tête et marcha vers la porte. Il l'ouvrit et sortit de la pièce. De l'autre côté il vit Lucas qui l'attendait et qui lui demandait son numéro, il lui donna sans hésiter.

« Merci pour tout à l'heure. C'était cool de te soucier de moi. »

Il marchait les mains dans les poches à côté de Lucas et ils se dirigeaient tous les deux vers la sortie du Louvre. Il pourrait y récupérer son couteau et rentrer chez lui.

*Enfin un peu de repos ! *