Bureau du Gardien d'Elysium 20110219

Ca y est c'était à lui. Il devait se jeter à l'eau... Le croirait il?... Cet homme était sans doute parmi ceux qui possédaient le pouvoir ici bas. Il s'avança d'un pas.

- Monsieur le Gardien je me nomme Kovacs Michael, Phantom est mon nom de scène... Enfin c'est un surnom qui m'a été donné là d'où je viens... J'aide un peu les gens qui ont des problèmes, mais grâce à mes pouvoirs ils ne peuvent pas me voir ou me garder en mémoire, aussi ils me surnomment ainsi. Il y a même un groupe d'étudiant qui m'alimentent, qui vénèrent mon personnage.

Il prit le temps de laisser l'homme assimiler ce qu'il venait de dire.

- Je ne connais pas mon sire. J'ai eu le malheur de croiser le chemin d'un pack du sabbat parti en guerre qui a cru bon de me transformer pour servir de chair à canon. J'ai fait l'erreur à leurs yeux de survivre. Aussi j'ai vécu ce que l'on peut appeler l'enfer...

il releva ses manches pour montrer les traces des brimades subies.

- J'ai cependant survécu à mes tortionnaires, tous tués lors d'un affrontement avec la camarilla. J'ai vécu ensuite quelques années comme indépendant ne sachant pas si la camarilla accepterait un nouveau né, qui n'avait pas eu le choix de son camp de naissance. Aussi, j'ai aidé les gens qui m'entourait, j'étais flic stagiaire, quand j'ai été transformé, j'ai donc joué le rôle de protecteur pour les gens qui m'entouraient... Sans qu'ils le sachent. J'ai ensuite appris les changements à la tête de Paris, par certains intermédiaires. J'ai donc décidé de prendre mon courage à deux mains et de voir si j'allais être accepté parmi les rangs de la camarilla. Je suis un renegat, et je hais les sabbatiques qui m'ont fait vivre un enfer. Je suis conscient de ne pas connaitre toute vos coutumes, mais je suis prêt à tout faire pour être accepté...

Ventrue

Au premier silence du Nosferatu, d'Arcy ne dit mot, se contentant de porter son verre à ses lèvres, et d'en vider le contenu d'une traite, puis de le reposer aussi calmement que possible. Il venait ni plus ni moins d'entendre la confession de bris multiples de Mascarade. Qui techniquement n'en était pas un…bien que tout dépende du point de vue. Le sien en tout cas était clair. Même s'il n'avait pas révélé sa nature, et malgré les bonnes intentions…il ne pouvait avoir qu'attiré l'attention, soit tout le contraire de l'essence même de la Très Sainte Camarilla.
Il s'enfonça dans son fauteuil. La suite n'augurait rien de meilleur. Il s'avança à peine pour observer les blessures qu'exhibait le monstre, n'exprimant rien. Ni dégoût ni compassion, restant désespérement neutre.
Quand enfin le Nosferatu eût fini, d'Arcy desserra la machoire, tentant un timide sourire.

« Je ne puis vous accorder davantage que l'asile de l'Elyseum, monsieur Phantom. Ce dernier étant ouvert à quiconque en demandant l'asile, dans la limite, comme je le disais à votre confrère, du respect de ses règles. Seul Son Altesse Parmenion pourra ou non vous accepter en tant que membre de notre Très Sainte Camarilla. Sachez que j'apprécie votre apparente volonté de rejoindre notre secte. Cependant ce ne serait pas la première fois que nos ennemis tentent ce genre de tactiques. J'espère pour votre avenir que cela n'est pas votre cas. »

On aurait difficilement faire plus sérieux.

« Bien, ce point étant éclairci, permettez-moi de vous résumer très rapidement les règles qui régissent l'Elyseum:
− Aucun usage de vos dons sombres ne sera toléré.
− Toute forme de violence est strictement proscrite. Cela n'empêche bien sûr pas les joutes verbales, mais sachez à qui vous parlez et veillez à ne pas vous montrer outrancier.
− La destruction d'une œuvre d'Art est passible de la destruction.
− Il est interdit de chasser au sein et aux alentours de l'Elyseum, d'y perdre votre flegme, et fortement conseillé de ne pas y venir en état de faim.
− Le respect de la Mascarade est pour l'instant levé au sein de l'Elyseum de part le temps de guerre que nous vivons. Tâchez toutefois de rester discret si d'aventure nous avions du bétail non-prévu.
− Et enfin, si vous amenez un invité, vous en êtes pleinement responsable, si par exemple son comportement venait à poser problème.

En ce qui concerne nos Traditions et Lois, je ne doute pas que monsieur Bellic ici présent saura vous éclairer. Puis-je autre chose pour vous ? »

Il avait ponctué la fin de sa phrase par un sourire, tentant d'alléger un peu l'atmosphère après avoir déclamé avec sérieux les règles de l'Elyseum.

Phantom écouta attentivement les déclarations et explications du Gardien.

- Je vous remercie de votre écoute, et m'engage sur mon honneur de respecter ces règles, Monsieur.

Phantom essayait d'être le plus poli possible. Il savait que sa situation n'était pas des plus réglementaires. Mais il avait à coeur à être régularisé. Il mettrait ensuite ses capacités à la lutte contre le sabbat.

- Je ferais le nécessaire à l'issue de notre discussion pour que mon frère me "forme" sur les traditions afin d'offrir le meilleur visage au Prince. Mon esprit lui sera ouvert s'il désire le fouiller et y voir ma volonté de rejoindre les rangs de la camarilla.

Il s'inclina en signe de respect pour ponctuer sa déclaration puis laissa la parole à son frère.

Nosfératu

Slobodan écouta pensivement son frère, ses doigts caressaient le pourtour de sa bouche, comme s'il les passait sur un bouc inexistant... Il acquiesça lentement à la réponse du gardien, visiblement il n'était même pas présenté qu'on lui confiait la responsabilité d'un ex-sabbat... Soit son sire avait fait fort et on le jugeait par rapport à ça, soit ils étaient vraiment aux abois...

"Je t'apporterai tout le soutien que je puis mon frère, bienvenue du côté des gentils... Gardien, je prends la responsabilité des actes de mon frère à ma charge en attendant qu'il soit présenté à son Altesse Sérénissime, pourriez vous avoir l'amabilité de prévenir le fléau que nous sommes en état de "transit" s'il vous plaît ?"

Il se releva et s'inclina devant le gardien, attendant que celui ci les congédient...

Ventrue

« Je ne saurais vous laisser errer en ville sans avoir été présentés, messieurs, j'en suis navré. D'autant moins avec le passif de monsieur Phantom. Les rues ne sont guère sûres, pas plus que les sous-sols de Paris. Permettez-moi toutefois de vous proposer à chacun une chambre dans laquelle vous reposer pour la journée à venir. Mademoiselle Constance se chargera de prévenir le service d'intendance. »

D'Arcy se leva, saluant ses interlocuteurs en s'inclinant poliment.

« Messieurs, je vous souhaite une excellente journée. »

Il se rassit, un sourire poli sur les lèvres. Au moment où ils allaient quitter la pièce, d'Arcy reprit la parole.

« Oh, monsieur Phantom, j'allais oublier, si je puis me permettre un dernier petit conseil. J'imagine que du milieu dont vous venez vous avez pû constater à quel point certains se jouaient de la condition humaine ou des serviteurs. Je ne saurais que trop vous inviter à traiter ceux-çi avec déférence. Certains peuvent être plus âgés que vous, ou leurs domitors considérer tout manquement comme une insulte envers eux-même, ce qui apporte son lot de problème, vous imaginez bien…Ce sera tout, merci messieurs. Une excellente journée à vous. »

Spoiler:

Nosfératu

Slobodan écarquilla légèrement les yeux sous la surprise. Ils etaient consignés au Louvre, ni plus ni moins que des prisonniers...
Il détailla un moment le gardien.

*Plutôt geôlier en fait, mais on va fermer sa gueule histoire de pas avoir droit au toucher rectal...*

Slobodan se leva et se dirigea vers la porte, l'ouvrant à l'intention de Phantom avant de sortir lui aussi.

"Bonne journée à vous aussi Mr D'Arcy..."

Bien il lui donnait du grain à moudre, maintenant il lui fallait trouver cette Cathy Schmidt... Ils allaient avoir une longue discussion....

Vers le petit salon

Évidemment son passif invoquait la méfiance. Mais qu'avaient ils à craindre d'un vampire de génération récente comme lui?... Il accepta la consignation comme une fatalité. Dans la situation de D'Arcy il aurait sans doute fait de même.

- Merci monsieur, je prends bonne note de votre conseil. Au revoir.

Il fit demi-tour et passa devant son frère qui venait d'ouvrir la porte.

vers le petit salon

Toréador

Christine entra d'un pas gracieux, juchée sur ses escarpins à talons hauts et adressa un sourire et une révérence au gardien. Elle s'inclina devant monsieur D'arcy et puis se redressa tout en inclinant légèrement la tête.

-"Monsieur le gardien."

Elle se tint debout, attendant qu'il l'invite à prendre place.

Ventrue

Le lustre principal du bureau était éteint. Seules quelques lampes éparses, dont une sur le bureau éclairaient divers recoins de la pièce, éclairant divers cadres et éléments de décoration, lui donnant une ambiance bourgeoise intimiste.
D'Arcy se leva pour accueillir la nouvelle venue. Il était tout sourire, le port altier souligné par son costume sur-mesure. Il s'inclina, les mains dans le dos.

« Mademoiselle Lombard ! Ravi de vous accueillir en mon humble bureau. »

Puis il fit le tour de son bureau pour présenter un siège à la Rose. Siège qu'il avancera galamment afin que cette dernière puisse s'asseoir sans risques ni efforts de part sa tenue.

« Prenez place je vous prie. Une coupe de Perrier-Jouët 2004 Belle Époque vous sierait-elle ? Figurez-vous que cette maison a le bon goût d'avoir conservé le flacon dans lequel ce délicat breuvage était embouteillé en 1902 ! »

Un soupcon d'enthousiasme (ou de respect ?) pouvait se ressentir dans sa voix.

Spoiler:

« Il me tarde de tout savoir sur vous, savez-vous ? Je n'ai pas, comme vous avez pû le constater, toujours la chance de pouvoir accueillir les êtres les plus raffinés que compte notre société…aussi je vous serais gré de bien vouloir me laisser un peu de répit avant que je ne doive accueillir vos successeurs… »

Il disait cela d'un ton léger et mondain, mais un petit quelque chose laissait entendre qu'il ne s'agissait pas de paroles en l'air.

Toréador

Christine eut le loisir d'admirer le bureau révélé par un éclairage intimiste, décoré avec goût, il donnait un ensemble bourgeois et raffiné. Elle regardait toutefois le gardien quand il lui parlait, il semblait réellement ravi de la recevoir et lui proposa même une coupe de champagne.

-"Quelle excellente idée monsieur le gardien, j'aurai grand plaisir à déguster de fameux nectar avec vous."

Elle le laissa servir puis trinqua délicatement avec le ventrue, évitant d'abîmer la coupe et son précieux contenu. Elle esquissa un sourire à son toast, l'homme lui faisait déjà des compliments.

-"A votre prospérité, monsieur D'Arcy."

Elle prit une gorgée de champagne et apprécia le pétillant et la saveur de ce champagne.

-"Il n'a pas volé sa réputation, excellent choix."

Le gardien souhaitait faire connaissance avec Christine et désirait que leur entrevue soit un répit avant de recevoir le trio de malkavians, c'était surtout ce qu'elle en avait compris de ses paroles. Elle inclina la tête et souria encore plus, montrant ainsi son plaisir de paser quelques instant avec un tel homme trés occupé qui manifestait le désir de la connaître. Etait-ce flatteur ou dangereux pour elle? Elle ne le saurait qu'en restant comme il le voulait.

-"Vous me faites honneur monsieur. La plèbe est bien plus nombreuse que les êtres bien éduqués et bien nés, mais certaines perles sont révélées si on enlève la gangue qui la recouvre. Bien entendu, la plupart de ces huîtres ne donnent aucun trésor hélas."

Tout était dit sur le même ton mondain et léger, mais un petit quelque chose démontrait la curiosité qu'il avait éveillé en elle à ses paroles. Que désirait-il savoir? Car tout était un terme bien vaste et ils n'avaient pas la nuit pour faire amplement connaissance.

Ventrue

« je vois que vous avez sû garder le goût des bonnes choses de la vie…c'est toujours un plaisir que de pouvoir partager ces délices humains entre personnes de notre condition, qui plus est capables de pleinement les apprécier. »

Ils trinquèrent.

« Je ne doute pas que nos intérêts puissent prospérer de pair avec les bonnes relations qu'entretiendront les Roses et les Roys, mademoiselle Lombard. »

Ils dégustèrent le champagne…d'une qualité tout à fait remarquable il est vrai.

« Merci. Je n'aurais sû offrir − ni boire d'ailleurs − une piètre qualité à une convive des plus agréables. Cela serait une insulte que vous ne méritez point. »

Tout sourire, les lunettes noires ne cessaient de scruter le visage de la charmante Rose, écoutant ses paroles.

« Et quand bien même nous trouverions des perles, elles resteraient bien fades comparées à celles s'étant épanouies dans un écrin dont on aurait pris grand soin et s'étant vues élévées pour atteindre leur firmament. »

Il dégusta à nouveau une petite gorgé du liquide pétillant.

« Quelque chose me dit que vous devez vous entendre à merveille avec votre nouvellement nommée Primogène. Quelle région du monde a eu la chance de vous voir vous épanouir, mademoiselle Lombard ? »

Toréador

Christine inclina la tête lorsque le gardien la remercia pour son compliment sur le champagne, elle ne faisait que dire ce qui était vrai. Elle but tranquillement une gorgée de champagne tout en écoutant le ventrue lui répondre. Elle se contenta de sourire, elle avait vu des talents éclore dans le milieu populaire, tous n'avaient pas su s'épanouir aussi bien que les rares élus qui avaient su tailler les aspérités de leur grossière éducation. Elle ajouta cependant une petite réflexion pour connaître l'avis de monsieur D'Arcy.

-"Pensez-vous que seuls les plus ambitieux pourraient tenter d'égaler les perles élevée au firmament?"

Elle but une gorgée et écouta la question qu'il lui posait. Il se montrait curieux, ce qui allait de pair avec son travail de gardien, elle n'en prit donc point ombrage.

-"Lady Elisabeth est une personne de qualité que j'apprécie d'avoir pour primogène.

Elle rebut une gorgée et sourit au ventrue.

-"L'Italie, monsieur le gardien, en Toscane plus précisément. Une trés belle région."

Ventrue

« L'ambition ne fait pas tout. Si le simple désir d'obtenir suffisait, cela se saurait. Et nous serions sans doute dans une situation bien plus critique qu'elle ne l'est déjà. Heureusement, des garde-fous permettent d'éviter certains…débordements. Même s'ils ne sont pas parfaits, les bonnes volontés ont permis depuis plusieurs siècles de maintenir autant que possible une certaine forme d'osmose, de maintien. Bien sûr, moults aléas ont eu lieu, mais rien n'allant jusqu'à ébranler les fondations de notre société. Il suffit de se fier à l'histoire pour savoir quels sont les agitateurs et ceux s'évertuant à assurer la sécurité du plus grand nombre… »

La coupe gagna ses lèvres avant d'être reposée sur le bureau.

« Je pense − bien que je regrette amèrement bien évidemment la disparition de Dame des Termes − que Lady Elisabeth saura redresser la tendance quelque peu délicate dans laquelle votre Sang fût placé. »

Il était inutile d'en dire davantage, soit elle comprenait le message, soit non. Dans tout les cas s'étendre sur le sujet n'aurait été point mondain.

« L'italie…j'ai crû comprendre que nous vous devions bon nombre des raffinements existants à l'heure actuelle au sein de notre société. Raffinements desquels il est bien évidemment inutile de préciser l'importance que je leur porte, tout comme vous d'ailleurs, si je ne m'abuse… »

Il sirota une nouvelle gorgée.

« Je ne doute pas qu'une belle région telle que la Toscane ait pû voir naître…ou renaître d'ailleurs un joyau tel que vous. »

Il sembla réfléchir un bref instant.

« Me permettriez-vous d'être désagréable une minute ou deux pour des raisons bureaucratiques avant que vous ne me contiez les trésors que récèle votre région d'origine ? Je sais, c'est quelque peu abrupt dit comme cela, mais nous pourrons ensuite continuer cette dégustation débarassés des formalités. Qu'en dites-vous, mademoiselle Lombard ? »

Il semblait avoir à cœur de faire son travail…afin de pouvoir se détendre. Ce que trahissait déjà quelque peu son attitude…ne pas être assis à son bureau.

Toréador

Christine souriait, monsieur D'Arcy tenait, comme elle, de par leur éducation des idées sur le fonctionnement de la société. Mais Christine avait été amenée à être plus souple de par son métier et de ses fréquentations humaines.

-"Vous avez bien raison, mais je dirai que l'ambition est utile dans certains domaines. D'autres devraient rester réservés à l'élite."

Elle but dans la coupe tandis qu'ils évoquaient la primogène des roses.

-"Cela va de soi. La roseraie se doit d'être nettoyée de ses mauvaises herbes."

Elle n'avait pas besoin d'ajouter plus sur le sujet déplaisant de la disgrâce des roses, elle se demandait qui étaient les sires qui avaient eu l'inconscience d'engendrer les roses dissidentes. Elle eut le plaisir d'être complimentée à propos de raffinements qu'on lui devait actuellement, son travail avait été remarqué même par le gardien de Paris, ce qui était gratifiant quand on voyait la mise élégante qu'il exhibait.

-"Il est vrai que la Toscane a été une source d'inspiration infinie, mais mon coeur est resté à Paris."

Elle sous-entendait qu'elle était vraiment française de coeur et d'esprit malgré les années italiennes qui avaient été très enrichissantes dans tous les sens du terme. Le gardien exprima le désir d'aborder les questions bureaucratiques au plus vite pour pouvoir enfin discuter tranquillement. Il n'avait pas été au plus près du protocole en choisissant de ne pas rester assis derrière son bureau.

-"Je vous en prie, nous sommes là pour ça, le travail avant le plaisir monsieur le gardien."

Elle restait tout aussi aimable et conciliante pour lui faciliter la tâche.

Ventrue

« Je ne nie pas que l'ambition soit utile, loin de là, mais point trop n'en faut. Il faut savoir sa place garder, ce que certains oublient bien vite. Mais nous reparlerons des domaines réservés à l'élite, votre vision des choses attise ma curiosité, mademoiselle Lombard. »

La coupe se porta à ses lèvres tandis qu'elle devisait jardinage, ta tête acquiescant à ses dires.

« À Paris dites-vous ? Expliquez-moi donc cela ? »

Il semblait vivement intéressé par cette révélation.

« Il est vrai mademoiselle Lombard, toutefois en cette heure avancée, nous pouvons, je pense, nous permettre de ne pas être aussi strict sur les convenances. Mais je me dois néanmoins d'accomplir mon devoir de Gardien en vous demandant une présentation en bonne et dûe forme… »

Il lorgna sur leurs coupes bien proches du vide.

« Une seconde dégustation pour vous donner du cœur à l'ouvrage, peut-être ? »

Son sourire ne semblait vouloir quitter son visage.

Toréador

Elle sourit face à la curiosité du gardien et finit par lui répondre.

-"Ma vie était à Paris avant ma non-vie, puis mon sire m'a emmenée avec lui pour parfaire mon éducation. Cette ville m'est chère et je désirais revenir un jour ou l'autre."

Il se permit d'être plus souple sur les convenances et proposa une seconde coupe avant sa présentation. Christine accepta de bonne grâce et une fois sa coupe remplie, elle commença à se présenter.

-"Je suis mademoiselle Christine Lombard, infante d'Umberto Lombardo, du clan des roses pour vous servir. Je suis venue me présenter au prince de Paris et ainsi avoir la permission de m'installer et de continuer mes activités professionnelles dans la capitale de la haute couture."

Christine se doutait que la mention du nom de son sire allait intriguer le gardien. Elle se tut un instant et fut plongée dans une courte réflexion.

-"Etant donné que nous devons respecter la tradition et ne pas sortir de l'Elyséum tant que la présentation n'a pas été faite, pourriez-vous m'indiquer où je pourrai loger pour la journée? Le petit salon est bondé et la salle de réunion des toréadors a son charme, mais il serait inconvenant d'entrer en torpeur dans une pièce manquant cruellement d'intimité, n'est-ce pas monsieur le gardien?"

Elle attendit sagement la décision du gardien et ce qu'il pouvait lui proposer comme solution.

Ventrue

Le sourire du Gardien s'élargit…si cela était encore possible.

« Ainsi vous êtes une Parisienne de souche…c'est tout à votre honneur que de regagner votre Patrie en ces heures sombres plutôt que de profiter d'une relative sécurité à l'étranger. »

Il écouta dans un silence et une immobilité absolus la présentation de la Rose.

« Je vous remercie de bien avoir voulu vous plier à cet exercice, mademoiselle Christine Lombard, infante d'Umberto Lombardo. Je tâcherais de vous faire inscrire à l'ordre de la nuit pour les présentations avec Son Altesse, afin que vous puissiez être en ordre avec la partie administrative concernant votre arrivée.
Haute-couture dites-vous ? Je me disais aussi que votre port n'avait rien de commun…ce qui est des plus appréciables. Peut-être pourriez-vous me compter parmi vos clients…
En ce qui concerne la journée qui ne tardera pas à poindre…je puis vous faire préparer une chambre au sein-même du Louvre. Celles-çi sont bien entendus sécurisées et assurent votre intimité. Cela vous sied-t-il mademoiselle Lombard ? »

Toréador

Christine inclina la tête sous le compliment que venait de lui faire le gardien.

-"Je crains devoir vous détromper, j'ignorais que la situation était critique lorsque je suis arrivée. Je suis revenue par amour pour Paris, ses lumières nocturnes me manquaient... entre autres."

Elle préférait user de la franchise et ne point jouir d'une fausse réputation qui pouvait se retourner contre elle un jour. Elle hocha la tête, satisfaite, lorsqu'il lui annonça qu'il ferait en sorte de l'inscrire pour les présentations avec le prince.

-"Je vous remercie de votre aide, il est plus agréable de s'être acquitté de ses devoirs avant de pouvoir s'adonner à ses plaisirs.
Si mes créations ont l'heur de vous plaire, vous pourrez les découvrir en avant première en défilé privé, priviliège que j'offre rarement monsieur le gardien. Je fais exception car j'ai le plaisir de contaster que vous êtes un homme de goût.
C'est parfait monsieur le gardien, Je ne pouvais espérer moins de la part d'un homme aussi galant."

Elle se saisit de sa coupe de champagne de nouveau pleine et la leva à l'intention du gardien comme pour trinquer puis en but une gorgée. (Elle attendra soit qu'il fasse le même geste, soit qu'il trinque avec elle avant de boire)

Ventrue

Se déplacer sans même avoir prit la peine de se renseigner sur la situation à destination…une telle idée lui donnait envie de crier à l'inconscience.

« Tant que votre amour de la ville vous classe dans les soutiens dont nous avons besoin, tout va pour le mieux. »

Il hocha la tête d'un air entendu.

« Je serais honoré de pouvoir me délecter de vos créations en avant-première, mademoiselle Lombard. Les affaires de mon tailleur l'ayant retenu dans ma région d'origine, je vais finir par avoir raison de ma garde-robe…et je ne saurais telle déconfiture se présenter. »

Ils en arrivaient au lieu de repos.

« Je vous en prie, mademoiselle Lombard, je ne saurais laisser les nouveaux arrivants non présentés errer dans les rues de Paris, cela serait des plus inconvenant ! »

Il leva son verre avec engouement, toujours souriant, trinquant avec délicatesse avant de déguster une gorgée du liquide pétillant.

« Puis-je savoir où vous faites fabriquer vos pièces, mademoiselle Lombard ? »

Toréador

Christine sentit dans la réponse du gardien qu'il était un tantinet déçu, "Tant que" l'avait fait redresser sur son siège.

-"Je tiens à préciser que les échos que j'avais eu de la situation des roses ne semblaient pas aussi dramatiques que ça ne l'est en réalité. Cependant, Lady Elisabeth pourra compter sur mon soutien pour redresser la situation."

Elle secoua la tête d'un air navré.

-"Quel dommage en effet, il serait regrettable que vous n'ayez plus rien à mettre. Cependant, il doit être remarquable pour que vous ne l'ayez pas encore remplacé du moins provisoirement."

Elle esquissa de nouveau un sourire lorsqu'il évoqua l'inconvenance à errer dans les rues de paris sans être présentés.

-"Il reste toutefois inconvenant d'errer dans Paris, il vaut mieux avoir son hôtel privé ou sa propre résidence. Je laisse ça aux autres clans tels que les gangrels ou les nosfératus, ils semblent affectionner le grand air ou les souterrains de Paris. Cependant, Paris a de beaux quartiers qu'il serait regrettable de ne point en profiter."

Elle but une gorgée de champagne pour accompagner monsieur D'Arcy puis il se montra plus curieux à propos de ses ateliers. Elle eut un sourire amusé à sa question, la curiosité qu'aurait eu tout concurrent désireux de pratiquer l'espionnage industriel et artistique.

-"Si vous parlez de mes créations, je garde toujours confidentiel le lieu où je les confectionne avec l'aide des petites mains que j'emploie. Vous comprendrez que je me protège de l'espionnage de la concurrence, j'espère que vous n'en prendrez point ombrage que je préfère conserver le secret. Quand aux matières premières de luxe comme les tissus, je me fournis dans mes manufactures qui sont très bien sécurisées au vu de la valeur des marchandises."

Elle se tut un instant, pensive et plongée dans ses souvenirs lointains.

-"C'est l'avantage d'une bonne naissance et d'un bon mariage..." murmura-t-elle doucement.

C'était presque inaudible, mais le gardien pouvait l'entendre quand même de par sa proximité. Christine fixait la lampe art nouveau verte et jaune disposée sur le bureau, fascinée par sa beauté qui diffusait de douces lueurs. Elle était graphique et semblait être composée de malachite ou d'une matière qui l'imitait agréablement. Elle entra en transe, handicap malheureux dû à son clan, et perdit toute conscience de l'extérieur.

Ventrue

« Je ne parlais pas que du point de vue de la Rose, à dire vrai. Mais c'est une bonne − que dis-je, excellente − chose que votre idée première soit de soutenir votre Primogène plutôt que de regarder l'heure du prochain vol… »

Il appuya ses dires d'un sourire renouvellé, montrant qu'il ne pensait pas à mal avec sa remarque précédente. Puis vint le sujet des vêtements.

« À vrai dire, c'est une petite boutique située dans le vieux Lille, tailleurs de père en fils. Discrétion et facilités d'horaires quand on est bon client comme moi. Je ne suis à Paris que depuis une semaine, et qui plus est si le besoin se faisait sentir, mon assistante aurait vite fait d'aller me chercher quelques costumes, ce n'est qu'à 2 heures ½ de route…mais pourquoi ne pas changer de temps à autres, les habitudes ne sont-elles pas faites pour être changées ? »

Voilà qu'il était maintenant question de logement et de quartier. Décidément, elle était plaisante.

« Il est vrai qu'une promenade au clair de Lune sur les Champs n'a pas son pareil avant de regagner son hôtel particulier ! Sans compter que certains − croyez-le ou non − s'aventurent à chasser dans les rues-même ! Ce n'est même plus un manque de classe ou de l'absence d'éducation, c'est symptomatique d'une bêtise avancée ! Une telle prise de risque inconsidérée mériterait punition pour mise en danger de notre première Tradition ! Mais que voulez-vous, nous avons pour l'instant d'autres chats à fouetter que de nous charger de la bonne éducation de tout à chacun… »

* Quelle drôle d'idée…comme si je me serais permis de lui demander l'adresse… *

« Rassurez-vous mademoiselle Lombard, la région ou le pays seront une information suffisement précise à mon goût…je comprends bien que vous ne désiriez pas plus partager cette information que l'adresse de vos hâvres. Rien de plus naturel, l'on n'est jamais trop prudents. »

Il eût un rictus de douleur à l'évocation du mariage.

* Ou mauvais *

Elle avait décroché. La dernière fois qu'il avait pû observer une Rose dans cet état, c'était le Conseiller de la Rose des Flandres, lors d'une exposition où se trouvait une épée rare d'un de ses pairs. Il lui avait fallu un moment avant de revenir au présent, et l'on avait alors déconseillé toute brusquerie, sauf si la situation l'exigeait, comme s'il s'agissait d'un somnanbule.
Il s'empara de sa plume, écrivant un rapide message à l'intention de la Rose, le posant devant elle, sur le bureau.

« Mademoiselle Lombard,
Je n'ai pas le cœur à vous arracher à votre contemplation. Je m'entretiens avec mon prochain rendez-vous dans le vestibule et reviens vers vous au plus vite.
d'Arcy. »

[Sortie vers le vestibule]

Ventrue

[Arrivée du vestibule]

Il avait pû rencontrer les Malkavians, rédiger une lettre, la remettre à son assistante, et Lombard n'avait toujours pas bougé d'un iota, ne se rendant compte de rien. En temps normal cela se serait passé de manière bien différente, mais il n'avait aucun intérêt à profiter de la situation…pour le moment du moins. Il resta donc assis dans son fauteuil, dégustant une gorgée de champagne, soulevant son verre pour trinquer vers la Rose, à une raison qu'elle ne connaîtrait pas…pas de suite en tout cas. Il reposa son verre, se forgeant un visage avenant et souriant. Une main gantée se contenta d'actionner l'interrupteur de la lampe accaparant toute l'attention de cette dernière, avant de rejoindre sa consœur. Il attendit patiemment et souriant le retour à la réalité de la jolie parisienne.

Toréador

Christine était plongée dans ses souvenirs, guère consciente de la transe dans laquelle la magnifique lampe art déco l'avait plongée. La rencontre, les fiancailles, le mariage, les tentatives pour avoir un bébé, l'échec, la distance puis la mort... tout tournait et retournait en boucle dans sa tête. Le regard fixé sur la lampe, une larme de sang perla et commença à couler lentement sur la joue de Christine. Soudain, la lumière disparut, elle cilla et regarda le gardien dans la pénombre, elle le discernait grâce aux autres petites lampes disséminées dans le bureau mais l'intensité lumineuse avait fortement diminué.

-"Oh! Veuillez m'excuser... ai-je été absente longtemps?" fit-elle dans un petit soupir.

Elle sentit quelque chose de mouillé sur son visage, elle passa la main dessus et regarda ce que c'était.

*Du sang... J'ai pleuré devant le gardien?*

Embarrassée, elle fouilla dans sa pochette à la recherche d'un miroir et d'une lingette pour nettoyer les dégâts, ce qu'elle s'empressa de faire.

-"Je suis vraiment désolée, la malédiction de mon clan." fit-elle d'un air entendu.

Elle se doutait bien que le gardien se devait d'être au courant de tout ce qui concernait chaque clan.

Ventrue

« À vrai dire, vous m'avez permis de m'occuper de mon rendez-vous suivant…et je dois vous en remercier, car vous n'avez permis de ne point m'éterniser, ayant un entretien en cours… »

Un sourire, d'un air entendu, ainsi qu'une légère inclinaison de sa tête se chargeaient d'appuyer les remerciements. Il n'avait pas voulu se montrer trop dilligeant face à la Rose. Lui tendre un mouchoir aurait sans doute montré trop de compassion et l'aurait davantage encore embarassée. Il réagit comme si rien ne s'était passé.

« Ce n'est rien mademoiselle Lombard, nous avons tous nos démons…et ceux-çi ont le don de se manifester sous de multiples formes…votre coupe vous attend toujours. »

Un sourire poli tentait de détourner l'attention de la Rose de son embarras. C'était toutefois à elle de rebondir maintenant.

Toréador

Elle eut un sourire face à la galanterie du gardien qui avait eu la politesse de ne pas relever et de ne pas faire preuve de pitié envers elle.

-"Où en étions-nous? Ah! Mes créations sont faites en France, je me fournis dans mes entreprises qui sont au nord de la France, hormis certaines choses uniques que je commande dans le monde."

Elle esquissa un sourire, prit la coupe de champagne et en but une gorgée.

-"Votre tailleur ne mérite pas de vous perdre, il vous fait des costumes remarquables. Cependant, changer de temps en temps ne peut pas faire de mal."

Elle fronça les sourcils, comme cherchant dans sa mémoire puis leva un sourcil.

-"Je crois me souvenir que nous parlions de chasse? Il est évidemment de l'inconscience de "chasser" à découvert quand nous pouvons amener nos proies à nous en toute discrétion."

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