Bureau du Gardien d'Elysium 20110219

Ventrue

D'Arcy ne laissa rien paraître quant aux lieux où la Rose se fournissait.

« Vous avez raison mademoiselle Lombard…aussi vais-je vous commander un unique exemplaire pour le moment. Cela sera une bonne occasion de nous revoir en dehors de ces murs…que diriez-vous d'un dîner ? »

Il lui sourit.

« Je vois que nous sommes d'accord sur ce point. Certains trouvent que cela est de l'ordre du détail, mais je pense qu'il s'agit d'une permissivité symptomatique de la déchéance à laquelle nous devons faire face à l'heure actuelle. J'ose espérer que nous saurons remettre les âmes perdues dans le droit chemin. »

Toréador

Christine inclina la tête et lui rendit son sourire.

-"Ce serait un honneur pour moi. Avec plaisir, un dîner me convient tout à fait."

Elle se leva et posa sa coupe qu'elle venait de finir sur le bureau. La pièce était encore moins bien éclairée, donnant une ambiance intime plus qu'inhabituelle au bureau du gardien. Elle marcha d'un pas lent, admirant le bureau pendant que monsieur d'Arcy lui exposait son idée sur le laisser aller des vampires qui partaient en chasse. Elle inclina légèrement la tête sur le côté et jeta une oeillade amusée au gardien.

-"Permissivité ou inconscience? Les mortels ont des technologies qui rendent la mascarade plus ardue. J'ose espérer que chacun se souvient qu'un enfant de Caïn n'est pas invincible et que la prudence est de mise. Mais je crains que ce soit un espoir bien utopique."

Elle pensait aux sabbat qui ne se privaient guère de la chasse et qui ne prenaient pas la peine d'appliquer la masquarade chère à la camarilla. Elle secoua la tête puis esquissa un léger geste de la main, comme pour chasser les sujets désagréables.

-"Je dois vous avouer que vous avez une décoration des plus agréables, est-ce vous qui l'avez conçue ou c'est d'origine?"

Elle avait survolé de la main, sans vraiment y toucher, les livres de la bibliothèque, la plupart étaient visiblement anciens.

Ventrue

* Enfin quelqu'un capable d'apprécier un bon repas. *

D'Arcy plongea une main gantée dans sa veste, pour en sortir une carte de visite, qu'il avança sur le bureau en direction de la Rose.

« Voici de quoi me joindre afin que nous puissions prendre un rendez-vous. La nuit prochaine est impossible pour moi…que diriez-vous de la nuit suivante ? Mon assistante se chargera des réservations. »

La réflexion sur la chasse sembla le faire réfléchir.

« Un peu de sévérité sur ces points − ainsi que quelques exemples, disons…marquants − auraient tôt fait de rendre ces gens inconscients bien plus attentifs et prudents, j'en suis persuadé. Après tout, notre première Tradition n'implique-t-elle pas que toute mise en danger de la Mascarade implique la peine de mort ? Mais encore faut-il que le pouvoir en place daigne imposer un peu de rigueur pour limiter sinon éviter ce genre de débordements. »

La déco…vaste question.

« À vrai dire…il y'a de ma prédécesseure, qui était de votre Sang, de mon assistante, et un tout petit peu de ma participation. »

Toréador

La rose baissa les yeux sur la carte de visite qu'il glissa vers elle de sa main gantée. Elle en admira l'élégance lorsqu'elle s'en saisit avec délicatesse. Elle ouvrit sa pochette pour en sortir un porte-carte où elle le rangeait en sécurité pour ne pas l'abîmer, au passage elle prit une de ses cartes de visite et la glissa de même vers le gardien avec un sourire.

-"Voici de quoi me joindre en cas d'empêchement... La nuit suivante me siéra parfaitement. C'est un ravissement de débuter une nuit en si charmante compagnie monsieur."

Vu le standing que le gardien affichait, elle se doutait qu'il ne l'emmènerait pas à la première gargotte du coin nommée "chez Marcel" et qui empesterait la friture et la cuisine de fast food que ces mortels semblaient tant priser. Cependant elle prit un instant de réflexion sur la peine de mort que le gardien semblait recommander vivement.

-"Il reste toutefois à définir les limites qui justifieraient la peine de mort et à tenir compte des circonstances exceptionnelles qui pourraient justifier d'un bris accidentiel de masquarade. Par exemple, si on se faisait attaquer par des sabbats, devrions nous rester sous la masquarade sous peine de se faire capturer ou détruire? Question difficile. Toutefois, je fais confiance au prince pour remédier à la question."

Les traditions étaient immuables mais les vampires en discutaient toujours des interprétations comme le faisaient les humains avec leurs livres sacrés tels que le coran, la bible et compagnie. La difficulté augmentait par le fait que les traditions étaient transmises oralement et que nulle trace écrite n'existait par soucis de sécurité.

Christine inclina de nouveau la tête, attentive aux explications du gardien sur la décoration du bureau. La pièce avait reçu une touche de toréadore, une touche d'humaine et une touche de ventrue.

*Intéressant...*

-"Vous exercez à ce poste depuis longtemps Monsieur le gardien?"

La question n'était que pure curiosité, elle se demandait si elle saurait reconnaître les touches personnelles de monsieur D'Arcy de celles des autres personnes.

Ventrue

D'Arcy récupéra la carte de la Rose, la laissant sur le côté avant de la ranger.

« Merci mademoiselle Lombard. Vous êtes flatteuse…et je ne puis que vous rendre la pareille. Je me vois guère proposer un tête à tête à un Rat au Cinq, par exemple… »

Il eût un rictus comme s'il résumait l'incongruité de la situation dans une mimique fort peu esthétique mais un tant soit peu comique.

« C'est effectivement un sujet qui mérite d'être débattu. Néanmoins, je pense que nous avons eu la preuve que le laxisme n'est en rien bon. Il n'y a qu'à voir la situation actuelle…Mais il me semble que l'heure est bien tardive pour un sujet si complexe…peut-être serait-il de bon ton d'organiser une conférence sur le sujet au sein de l'Elyseum ? »

Il était maintenant question de son poste. Son ton était des plus sérieux, dénotant avec la mondanité précédemment affichée.

« Cela fait environ une semaine, suite à une attaque du Sabbat, l'infante et Gardienne d'Elyseum de Geneviève d'Orceau a connu la mort ultime. L'on m'a désigné pour la remplacer. Ce que j'essaie de faire correctement, ce qui n'est guère aisé en cette période, je dois le reconnaître. »

Toréador

Christine eut un léger rire cristallin lorsqu'il avoua ne pas se voir inviter un rat pour un tête à tête, appuyant son propos par une mimique qui se voulait comique. Elle appréçiait le gardien, il savait plaisanter finement au plus grand plaisir de la rose.

-"Je peux comprendre l'inconfort d'un tel tête à tête."

Elle aurait été vivante, ses joues seraient devenues roses, toutefois son air détendu indiquait facilement son état d'esprit.

-"En effet, il est bien tard pour un sujet aussi grave. C'est une idée, une conférence ou un débat pour avoir la température générale sur la question."

Elle fut désolée d'apprendre le triste sort réservé à l'ancienne gardienne de L'Elyseum.

-"Quel malheur de débuter en de situations si tendues. La cour de Paris a essuyé bien des tempètes. Il est tout à votre honneur de reprendre une fonction en de telles situations de crise."

Son ton s'était empreint de respect pour un vampire qui avat eu le courage de sisir l'occasion de grimper les échelons en temps mouvementés. Place qui ne devait être guère sécuritaire en cette période.

-"Pour en revenir à des sujets plus légers, puisque vous désirez commander une oeuvre unique, puis-je savoir ce que vous recherchez exactement? un smoking, un costume, une tenue décontractée?"

Elle s'était fait plus légère, mondaine et en même temps professionnelle pour chasser les nuages gris qui survolaient leur conversation.

Ventrue

« Ceci dit je ne suis pas sûr d'être davantage à l'aise avec un Gangrel ou un Malkavian. Nous sommes bien trop différents. Bref… »

Voilà qu'elle semblait intéressée par l'idée de la conférence ou du débat.

« Sujet grave certes, mais important. Je saurais vous trouver une salle et vous soutiendrez si vous vouliez prendre l'initiative d'organiser cet évènement. Pensez-y. »

Un sourire engageant invitait la Rose dans la brèche. L'évocation de la perte de l'infante de la Reine redonna un air grave à ses traits. Son regard, lui, restait toujours caché des yeux de la Rose…

« Certains vous diront que les requins sont prompts à profiter de la disparition de leurs prédécesseurs pour s'installer à leur place. Si cela peut être vrai dans certains cas − et d'aucuns sont témoins que cela m'est déjà arrivé, comme à tout à chacun ayant vécu quelques années de non-vie − sachez qu'ici je ne fais qu'accomplir la tâche qui m'a été confiée pour le bien de notre Très Sainte Camarilla. Je ne réclame pour cela ni lauriers ni honneurs. Je suis même déjà cordialement détesté par certains des nôtres. Que voulez-vous, il est tellement plus facile de juger que d'assumer certaines responsabilités…à moins que ce ne soit la jalousie qui parle, je ne saurais dire. »

Voilà que le costume revenait sur le tapis…

« À vrai dire je ne suis point encore décidé, mademoiselle Lombard. Costume ou smoking, assurément. Je ne vois guère d'occasion ou de raison pour être décontracté dans les mois à venir, hélas. Bien que nous y travaillions ardamment, soyez-en persuadée ! »

Il sortit une montre à gousset en or blanc, ainsi que sa chaîne, d'une poche de sa veste. Après avoir rapidement regardé l'heure, il la rangea.

« Il se fait fort tard mademoiselle Lombard, je suis au regret de devoir écourter notre entretien. Je dois encore m'assurer que personne n'ait besoin de mes services, et recevoir un dernier rendez-vous. J'ose espérer que vous vous plairez en la ville lumière et que nous pourrons œuvrer à lui rendre tout l'éclat qui est dû à cette dernière et notre Très Sainte Camarilla. »

Il se leva, faisant le tour du bureau, proposant sa main gantée pour aider la Rose à se relever, et la raccompagnera jusqu'à la porte, lui ouvrant.

« Mademoiselle Lombard, l'intendance se chargera de vous amener à votre chambre quand vous le désirerez. Je vous souhaite une journée des plus exquises. »

Il s'inclinera pour saluer la Rose, et prendra délicatement sa main pour lui faire un baise-main impeccable si cette dernière la lui offre.

Toréador

-"L'exercice d'un tel poste entraîne solitude et jalousies, le mieux est de n'offrir aucun flanc aux critiques."

Elle avait haussé un sourcil d'un air entendu, indiquant qu'elle en était passé par ce genre de critiques dans sa profession.

-"Je comprend, il vaut mieux prendre son temps pour savoir ce que l'on veut, ce serait du gâchis si le résultat ne plaisait pas."

Elle n'avait jamais eu de plainte jusqu'à maintenant, il aurait fallu tomber sur un client extrêmement difficile pour échouer. Cependant, elle sentait que le gardien n'était pas du genre à mettre du prêt à porter. Uniquement du sur mesure, ce qui indiquait une certaine exigence au niveau de l'excellence.

-"Il est temps en effet, on ne peut qu'aimer la ville des lumières monsieur le gardien."

Elle le regarda se lever et ramassa sa pochette pour prendre congé. Elle inclina la tête et fit une légère révérence pour le saluer. Il fit de même et prit délacatement sa main, elle le laissa faire et le vit faire un baise-main parfait. Vieille France jusqu'au bout des ongles.

-"Je vous remercie monsieur D'Arcy, au plaisir de vous revoir. Passez une merveilleuse journée."

Elle s'inclina de nouveau et sortit du bureau.

[vers l'intendance]

Ventrue

Spoiler:

Après le départ de Lombard, il eut à peine le temps de refermer la porte que son téléphone se rappella à lui.
Le message qu'il put y lire le laissa sans voix, d'une immobilité totale reflétant son désarroi, fixant le téléphone sans être capable de la moindre réaction. L'écran s'éteignant de lui-même au bout d'une minute.
Comment cela avait-il pu être possible ? Au sein de leur propre domaine ! C'était un échec catastrophique pour les siens.
Sa colère se tourna d'abord vers Gildven. Mais son éducation reprit vite le dessus. La vraie question était de savoir qui était au courant et qui avait intérêt à la faire disparaître.
Et il avait sa petite idée. Très peu savaient qu'une vérification poussée avait été faite. Et que le nombre de suspects était faible. Il était temps. Temps que la Très Sainte Camarilla cesse de subir des défaites. Temps qu'elle se relève et fasse face. Des têtes tomberaient. Le Sang impur coulerait à flot.
C'est d'ailleurs le goût du Sang, son propre Sang, qui le tira du champs de bataille dans lequel il mélangeait vécu et ses propres désirs. Ses crocs étaient sortis, et avaient tout deux franchement transpercé sa lèvre inférieure qu'il s'était mordu sans même s'en rendre compte.
Il avait envie de l'appeller, se sentant complètement perdu, incapable de se décider sur la marche à suivre. Elle saurait quoi faire. Mais c'était son épreuve. Il ne pouvait pas faillir. La peur de l'échec lui nouait le ventre, l'obligeant à se rendre rapidement à la salle d'eau pour régurgiter sa consommation nocturne. Les bulles ne devaient pas être étrangères à cet état de fait. Il avait davantage l'habitude des « petites » quantités d'alcool plus fort.
Mais cela ne réglait en rien le problème. Il avait besoin de calme. Voir ses Cousins ne serait d'aucune utilité.
Il sortit de son bureau le visage fermé.

« Mademoiselle Constance, nous rentrons. »

Elle avait bien compris qu'il était inutile de discuter. Ils quittèrent le Louvre dans un silence de plomb à peine perturbé par le ronronnement du moteur de la berline française.

[Sortie vers le Crillon]

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